Pacifique Ndayisaba, secrétaire général de l’Union des Etudiants pour la Liberté et la Justice Sociale (U.E.L.J.S) a été kidnappé et tabassé par des hommes qui, selon lui, seraient des agents du Service National de Renseignements ce 25 janvier. Retrouvé, le même jour, au niveau du pont Ntahangwa, il avait perdu connaissance. <doc2798|left>Le lendemain aux urgences de l’hôpital Roi Khaled, sa famille, quelques étudiants et amis sont venus lui remonter le moral. Allongé sur son lit, un pansement autour de sa tête, Pacifique raconte péniblement ce qui lui est arrivé : « Vers midi, dans les enceintes de l’Université du Burundi (UB), un des plantons est venu me dire qu’on me cherchait. J’ai décidé de quitter les locaux de l’UB. » A l’extérieur, un taxi s’est arrêté brusquement devant lui avec deux passagers sur le siège arrière : « Ils sont sorti de la voiture, m’ont fortement frappé avec un objet sur la tête et je me suis évanouie. » Ces malfaiteurs l’ont conduit, ligoté, vers le bistrot Saga Rukoko (Gatumba) où il a été sérieusement tabassé. C’est vers 20h qu’il a été ramené au niveau du pont Ntahangwa, avenue du peuple Murundi. Mélance Nzirampera, son cousin, est arrivé sur les lieux et l’a retrouvé avec des policiers. Ceux-ci l’ont obligé de ramener Pacifique à l’hôpital, mais il a refusé. Finalement, ce sont ces policiers qui l’ont conduit à l’hôpital Roi Khaled. Pacifique Ndayisaba, membre du Mouvement pour la Solidarité et le Développement (MSD), est souvent maltraité de cette façon. Les raisons du kidnapping Ces gens l’accusent d’avoir reçu des armes qu’il aurait ensuite remis au président de l’Association pour la Protection des Droits de l’Homme et des Prisonniers (Aprodh): neuf chargeurs, un pistolet et une Kalachnikov pliante. « Ils m’accusent d’avoir acheminé ces armes, le 29 décembre, dans la province de Cankuzo, alors que ce n’est pas vrai », s’explique-t-il. De plus, ces ravisseurs lui ont intimé l’ordre de dresser une liste de ces complices dont des étudiants de l’UB, de reconaître avoir reçu 300 mille Fbu de la part de maître François Nyamoya (membre du parti MSD, actuellement en prison) pour perturber la sécurité dans cette université : « Tout cela dans le but de faire libérer Zépherin Niyonsaba (un étudiant emprisonné à Mpimba pour détention illégale d’armes) et pour que les vrais coupables soient punis. » Ce dernier avait affirmé auparavant que les armes saisies dans sa chambre étaient destinées au Fronabu Tabara, un mouvement rebelle naissant qui s’est déclaré à l’est du Burundi. Par après, Zépherin s’est désisté en octobre 2011 et la perquisition au campus Mutanga-Sud, dans sa chambre, s’est soldée par la mort de deux étudiants : Anicet Hakizimana et Richard Nimpaye. L’U.E.L.J.S a vu le jour le lendemain de ce drame et regroupe des étudiants des universités publiques et privés.