Étudiants à l’Institut Technique Supérieur (ITS), ils sont incarcérés dans les cachots de la Brigade spéciale de recherche (BSR). Ils sont accusés d’avoir perturbé l’ordre au campus Kiriri. Leurs condisciples demandent leur libération immédiate et sans conditions. La police parle d’une prochaine libération.
<doc4615|left>Ce 19 juin 2012, les étudiants de l’ITS manifestent. Ils ont des pancartes sur lesquelles sont inscrites leurs revendications. Ils réclament leurs arriérés de bourse et de meilleures conditions d’étude. « L’autorité rectorale fait appel à la police. La police arrive et commence à lancer des gaz lacrymogène, alors que la manifestation
était pacifique », déclare un des délégués de cette faculté qui a requis l’anonymat.
Dans la foulée, 6 étudiants sont arrêtés. Les étudiants de l’ITS affirment que c’est le directeur adjoint, chargé de la sécurité à l’UB, Jean Claude Ndayikengurukiye, qui indiquait aux policiers les étudiants à arrêter. Ils sont amenés sans autre forme de procès aux cachots de la BSR. Quelques heures après, 2 représentants de la Fraternité des Etudiants de Rumuri (FER) au campus Kiriri sont relâchés. Un
troisième est libéré, ce samedi 23 juin, pour maladie. Mais Mélance Nifasha, Juvénal Niyongabo et Pierre Basore, croupissent encore dans les cachots du BSR. «On ne connaît pas le mobile de leur arrestation», déclare P.H., un étudiant de l’ITS.
Leur dossier est vide, renchérit A.H., un des représentants des étudiants. Le recteur de l’UB affirme qu’il a fait appel à la police parce que les étudiants avaient barricadé
la rue et donc bloqués l’accès au campus.
D’après A.H., le recteur de l’UB, Gaston Hakiza, a posé ses condi- tions : l’arrêt de la grève contre la libération de leurs condisciples. Selon le recteur, les étudiants
racontent des mensonges. "Ce n’est pas moi qui ai emprisonné ces étudiants. C’est à la police de décider ", déclare Gaston Hakiza. Le porte-parole de la police, Elie Bizindavyi, précise que la question de ces étudiants va être réglée dans les plus
brefs délais.
«On ne peut pas arrêter la grève car nos revendications sont légitimes»
Les étudiants de l’ITS réclament leurs arriérés de bourse ainsi que des meilleures conditions d’étude. Selon A.H., certains étudiants viennent de passer 2 mois, d’autres 3 mois sans percevoir les frais de bourse. Selon Denise Rukundo,
directrice du bureau des bourses d’études et stages (BBES), l’argent de la bourse est déjà à la poste centrale. « Il sera sur les comptes des étudiants, très prochainement », poursuit Denise Rukundo.
Les étudiants dénoncent aussi un manque criant de professeurs, ce qui impacte négativement sur le déroulement des années académiques. «A l’ITS, une année académique peut durer 16 mois», signale A.H. Selon lui, ce manque s’observe dans tous les départements de cette faculté. Pour William Niyonzima, doyen de cette faculté, le problème réside dans le non renouvellement des ressources. Les cours à l’ITS, poursuit-il, demandent des enseignants spécialistes. Or aujourd’hui, ces derniers sont très âgés. L’UB se rabat alors sur les enseignants à temps partiel
qui n’ont pas beaucoup de temps.
" Ils viennent le plus souvent de la Poste ou de la Regideso. " Aucune
formation de nouveaux spécialistes n’a jamais été organisée ", souligne William Niyonzima. Les étudiants pointent du doigt le rectorat de l’UB. Selon eux, des professeurs viennent postuler mais le recteur ne les engage pas, alors que le con-
seil de faculté a validé leurs candidatures. « Faux », rétorque Gaston Hakiza. Selon lui, l’UB est en train de chercher des professeurs qualifiés. "Le budget pour le recrutement de nouveaux enseignants est disponible ", a-t-il précisé.
Cette autorité rectorale déplore ce bras de fer que les étudiants veulent engager car
selon lui, c’est en leur défaveur.