Nombre de travailleurs de l’Université du Burundi (UB) viennent de saisir un cabinet d’avocats. Ils s’opposent à l’exécution discriminatoire et partiale de la sentence arbitrale, intervenue le 11 avril 2003, entre l’UB et le Syndicat des travailleurs de l’UB (STUB).
<doc4324|right>L’enveloppe (19.881.727.730 Fbu échelonnés sur 6 ans) octroyée par le gouvernement pour la régularisation des arriérés des travailleurs de l’UB continue de susciter des remous au sein de cette institution. Dans une correspondance du 15 juin 2012 adressée au ministre des Finances et de la Planification du développement économique, Tabu Abdallah Manirakiza, un cabinet d’avocats vient de s’opposer, pour le compte de nombreux travailleurs de l’UB, à l’exécution de la sentence arbitrale du 11 avril 2003.
Ces derniers estiment que l’UB veut faire une application incorrecte de la sentence par rapport à ce qui a été convenu. En appliquant les anciens barèmes non corrigés aux personnels administratifs et techniques et aux enseignants assistants. Mais pour les enseignants titulaires, cette application de la sentence se fera sur base de nouveaux barèmes corrigés. Ce qui ne manque pas de créer désordre et injustice à l’UB, selon eux.
Gaston Hakiza, recteur de l’UB, déclare qu’il n’a rien à dire puisque les travailleurs ont décidé de porter l’affaire devant la justice.
Revendications sur fond de division
Les travailleurs de l’UB ne forment plus un bloc. Le STUB commence à se fissurer. Les intérêts commencent à diverger, notamment sur la question de la régularisation. Le personnel enseignant, surtout les enseignants titulaires se sont retirés du STUB. Ils ont crée un nouveau syndicat appelé Syndicat du personnel enseignant de l’Université du Burundi (SPEUB).
Selon son président, Pascal Kakana, les enseignants titulaires se sont rendus compte que les intérêts et les revendications divergent car les priorités ne sont pas les mêmes. "On n’a pas voulu revendiquer sur de fausses bases. Il faut tout simplement lire la loi." a-t-il ajouté. Mais pour A.B., travailleur de l’UB, les enseignants titulaires ont voulu se démarquer des autres parce que le calcul de leur régularisation s’est fait sur base des barèmes corrigés. Ce que nie Pascal Kakana.
Rivalités ou manipulation?
Au sein de la direction du STUB, la tension est à son comble. Entre le président, Authentique Nishimwe et le vice-président, Christian Ntagwirumugara. Ce mercredi le 13 juin, le président du STUB a tenu une réunion en assemblée générale ordinaire où le STUB a demandé à l’autorité rectorale de débloquer la première tranche de régularisation des arriérés découlant de la sentence arbitrale. Le lendemain, Christian Ntagwirumugara déclare que cette assemblée générale n’en est pas une. Il dément, ensuite, que le syndicat ait approuvé le déblocage de la première tranche. Authentique Nishimwe est accusé, par ses détracteurs, d’être manipulé par le recteur de l’UB et d’avoir détourné les fonds du syndicat.
Le président du STUB réfute ces accusations et souligne que c’est une manière honteuse de vouloir le déstabiliser. Le seul problème, selon lui, est que certains veulent utiliser la manière forte, alors que lui préconise les négociations. Le recteur de l’UB, lui aussi, balaie du revers de la main ces allégations. "Je ne me suis jamais ingéré dans les affaires du syndicat." rétorque Gaston Hakiza. Selon A.B, toutes ces querelles vont leur porter préjudice. "Nous risquons de perdre tout", conclut-il.