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Université du Burundi : dans le domaine des sciences exactes, la quantité prime sur la qualité

05/05/2013 Commentaires fermés sur Université du Burundi : dans le domaine des sciences exactes, la quantité prime sur la qualité

L’état de l’enseignement des sciences exactes au Burundi est affligeant. C’est globalement la conclusion d’un rapport de recherche présenté la semaine passée, à Bujumbura.

<doc5054|right>Cette recherche a été réalisée par le Centre de Recherche en Didactique et de diffusion des Sciences au Burundi (CRDS) et l’Unité d’Enseignement et de Recherche en Didactique de la Physique en RDC. Elle portait sur l’état des lieux des sciences exactes dans les pays des Grands-Lacs. Le rapport a été présenté les 21 et 22 août, au Centre pour l’Enseignement des Langues au Burundi (CELAB).

Parmi les participants à l’atelier de restitution, il y avait des directeurs d’écoles, des professeurs de chimie, de physique, des mathématiques, de biologie du Burundi, du Rwanda et de la République Démocratique du Congo.

Alexis Banuza, directeur adjoint du CRDS, dresse un constat amer : « Les sciences sont enseignées comme des dogmes au Burundi. Il n’y a pas de matériels didactiques, de laboratoires ou de manuels scolaires, ni d’enseignants qualifiés ni des formations continues des enseignants. Le programme d’enseignement date de 1989 et la recherche en didactique des sciences est inexistante. »

Il déplore que les jeunes n’aiment pas les sciences. « Chaque fois, toutes les stratégies prises ont échoué. Peut-être que les responsables du système éducatif suivaient les décisions internationales sans prendre en compte les nécessités pour le Burundi ». Pour lui, la quantité a beaucoup primé sur la qualité.

Dans les années 1900, les chercheurs observaient les choses pour les décrire ; en 1960, ils sont passés à la pédagogie de l’éveil, en 1980, à la démarche expérimentale et en 2002, ils en sont à la démarche de l’investigation. La majorité des participants trouve que le Burundi n’a pas encore atteint le deuxième stade.

« L’éducation scientifique développe chez les enfants la curiosité, l’envie de chercher, la prise de recul et l’esprit critique, la confiance en soi, l’imagination, l’envie de communiquer, l’intérêt pour le monde », explique Yannick Mwape, maître assistant à la Haute École Lucia Debrouckère (Belgique) et professeur au Lycée Emile Max (Belgique).

Désiré Lumonge, chef de section des sciences à l’Institut Supérieur Pédagogique de Désiré Lumonge, chef de section des sciences à l’Institut Supérieur Pédagogique de Bukavu, avoue que l’enseignement des sciences en RDC n’est pas à envier. « Il faut agir », lance-t-il.

Quelle solution ?

Pour remédier à ces problèmes, les participants ont formulé des recommandations. Ils demandent aux autorités d’investir beaucoup pour améliorer la qualité de l’enseignement ; de faire le suivi et l’évaluation des activités de l’enseignement ; de considérer aussi les expériences dans l’enseignement, notamment des sciences par la construction de laboratoires; de motiver les enseignants. Aux parents de veiller à l’éducation de base et d’encourager leurs enfants à aimer les sciences, de participer aux débats sur l’orientation du contenu de la formation.

Ils recommandent aux chercheurs de publier les résultats de leurs recherches pour les adapter aux programmes d’enseignement. Et aux autorités de l’école de coter les enseignants sur la façon dont ils dispensent leurs cours et d’encourager les élèves et les enseignants compétents par des prix.

Les enseignants devraient actualiser les programmes grâce à l’internet et par l’accès aux livres scientifiques, rendre l’enseignement des sciences attrayant et aimer leur métier. Les participants recommandent enfin aux médias de participer à la diffusion correcte des informations scientifiques.

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