Les étudiants de l’Université du Burundi (UB) sont en grève depuis une semaine. Ils trouvent qu’une dizaine d’articles sur les 131 que compte le nouveau règlement académique du système Baccalauréat-Master-Doctorat (BMD), mettent en cause leur avenir.
<doc5090|left>Ce système débute cette année académique. Il consiste à permettre l’avancement d’année même si l’étudiant a réussi 2 modules sur les 3 qui constituaient le volume des cours. D’après Ernest Nzambimana, président de la Fraternité des Etudiants de Rumuri (FER), ceux qui commencent en 1ère année, vont évoluer jusqu’à la fin de leurs études, sans aucun problème.
Mais, selon lui, le problème est que, par exemple, les étudiants qui redoublent en 1ère licence, sont obligés de reprendre certains cours des 1ère, 2ème et 3ème candidatures. D’où la grève.
Pour lui, l’article 9 pose également un problème. Il permet un transfert des étudiants des universités privées vers celle du Burundi et vice versa. « Nous ne pouvons pas accueillir des étudiants des universités privées alors que certains d’entre eux n’ont pas réussi l’examen d’Etat qui donne accès à l’UB », explique Ernest Nzabimana.
Un autre fait, poursuit-il, c’est que certains étudiants des universités privées ont déjà devancé, leurs promotionnels de l’UB vu l’élasticité des années académiques et les grèves incessantes qui caractérisent cette institution. « Avec tout cela, il serait difficile d’étudier ensemble», souligne-t-il.
D’autres considérations ne sont pas prises en compte, dans ce nouveau règlement, à propos des cycles spéciaux (Facultés de plus de quatre ans d’études) comme à l’Institut Pédagogique Appliqué (IPA) et à la Faculté des Sciences Agronomiques (Facagro). Selon Ernest Nzambimana, les étudiants ne voient pas clairement le titre qu’ils auront à la fin de leurs études.
Il prend l’exemple des étudiants de la Facagro : « Avec le système BMD, l’étudiant fait d’abord trois ans, ensuite deux pour le Master, donc cinq ans en tout. Avec l’ancien système, il fait cinq ans pour être ingénieur agronome et deux pour le Master, donc sept ans en tout. » Il ne comprend pas pourquoi l’un passe 5 ans pour le Master et l’autre 7 ans pour le même diplôme. « Nous voulons que les choses soient clarifiées pour plus d’efficacité », lance-t-il.
Il ajoute qu’avec le système BMD, les points exigés pour faire un master ou un doctorat de recherche (70%) ou professionnel (65%), sont très élevés. « Les étudiants préfèrent passer un test pour l’admission à ces études », fait savoir le président de la FER. Certaines de ces dispositions posent problèmes d’où la création d’une commission de quatre professeurs et onze étudiants mise en place pour trouver une solution.