Un groupe de cinq étudiants est accusé d’avoir détourné 8.257.000 Fbu destinés à assister leurs camarades non boursiers. L’affaire a été portée devant la police judiciaire.
Thierry Nkunzimana, l’un des membres de la commission chargée d’enquêter sur ce détournement, n’y va pas par quatre chemins : « Ce groupe d’étudiants doit remettre notre argent et être puni pour décourager ce genre de comportement. »
L’affaire remonte à février 2012. Lors d’une assemblée générale de la Fraternité des Etudiants de Rumuri (FER), il a été décidé d’aider les étudiants non boursiers de l’Université du Burundi. Les étudiants acceptent que 450 Fbu soient prélevés sur leurs différents comptent pour aider leurs condisciples.
Une commission de cinq étudiants est mise sur pied pour collecter cet argent, recenser les étudiants non boursiers et distribuer la somme colletée. « Les étudiants non boursiers ont reçu, chacun, un peu plus de dix mille Fbu et neuf cent mille Fbu ont été versés sur le compte crée à cet effet », se souvient Thierry Nkunzimana. La commission a donné le rapport et les listes de paiement.
Mais dès le mois d’avril, poursuit Thierry Nkunzimana, les magouilles ont commencé : « Des étudiants fictifs, d’autres qui ont plusieurs noms, mais avec le même matricule…ont commencé à figurer sur les listes des non boursiers. »
Début des magouilles
Plus grave, des signatures sont parfois imitées et des étudiants qui ont soit abandonné les cours, soit changé d’établissement universitaire, se retrouvent sur ces listes. Conséquence : certains vulnérables commencent à percevoir une somme dérisoire par rapport à celle fixée par tous les étudiants tandis que d’autres ne sont pas assistés.
Quelques étudiants décident d’enquêter. Surprise générale : plus de 8 millions se sont volatilisés. La FER met en place une commission d’enquête composée de trois membres du bureau de la FER et deux étudiants parmi ceux qui ont eu le courage de dénoncer ce détournement.
Actuellement, la FER a saisi la police judiciaire et les enquêtes sont en cours pour déterminer les responsabilités de chacun dans ce vol. Interrogé, Ernest Nzambimana, le président de cette fraternité, indique qu’il s’exprimera sur cette affaire aussitôt que les enquêtes policières auront produit des résultats.
Boniface Kabura, président de l’association pour la conscientisation de la population à l’éradication de la corruption (ACOPEC), souhaite que les coupables soient sanctionnés conformément à la loi. Pour lui, il est inquiétant de voir la future élite de la nation s’adonner à des actes de malhonnêteté.