Lundi 23 décembre 2024

Politique

Une stabilité relative

18/06/2016 4

Les trois experts de l’Enquête indépendante des Nations unies sur le Burundi (EINUB) ont conclu leur deuxième visite au Burundi. Ils notent une légère amélioration de la situation des Droits de l’Homme.

Pour ces experts indépendants, la stabilité ne peut être assimilée au respect des Droits de l’Homme.
Pour ces experts indépendants, la stabilité ne peut être assimilée au respect des Droits de l’Homme.

Dans une conférence de presse organisée ce vendredi 17 juin à l’Hôtel Club du Lac Tanganyika, à l’issue de leur mission, les trois experts indépendants de l’Onu sur les droits de l’Homme ont reconnu que le processus de stabilisation a progressé, entre leur dernière visite, du 1er au 8 mars dernier, et aujourd’hui. « Les signes les plus manifestes de conflit ont continué à décliner : les manifestations sont maintenant devenus rares, les cas de corps éparpillés dans les rues ont diminué ainsi que les lancements des grenades dans les espaces publics », a déclaré Christof Heyns, chef de cette mission. Ces experts ont également salué, au passage, le dialogue inter-burundais sous la médiation de Benjamin Mkapa, et le dialogue interne. « Comme tous les autres partenaires concernés, nous soutenons le dialogue inclusif comme le seul moyen de sortir de la crise », a ajouté M. Heyns.

Pour ces experts indépendants, la stabilité ne peut être assimilée au respect des Droits de l’Homme. Car, soulignent-ils, elle peut être acquise au pris d’intimidations et de violations de droits de l’Homme. Ils ont exprimé de sérieuses préoccupations sur l’absence de progrès dans la mise en œuvre concrète des reformes dans le domaine des droits humains sur plusieurs aspects. Selon Pablo de Greiff, un des experts, l’impunité pour les graves violations passées et présentes restent à l’ordre du jour, et il n’y a aucun signe que les disparitions forcées et la torture ont disparu. « Les assassinats politiques n’ont pas cessé, et il n’est pas clair dans quelle mesure les groupes armés de l’opposition ou des fractions à l’intérieur du gouvernement en sont les instigateurs. »

Des efforts restent à fournir…

Le groupe d’experts a souligné les cas d’arrestation et d’emprisonnement d’élèves, ou de suspension de l’école pour avoir gribouillé des images du président de la République dans les livres scolaires. Des sanctions disproportionnées, selon Christof Heyns, qui promet que les experts suivront de très près ces cas.

Pour Sahili Fadel, une autre experte, l’aspect le plus déconcertant de leur visite est la situation des parties les plus combatives de la société civile, dont le resserrement de l’espace a été consolidé. « De nombreuses ONG restent suspendues. Même celles qui ne le sont pas opèrent sous un climat de peur et, dans certains cas, d’intimidation. Les gens que nous avons vus la dernière fois que nous étions ici ont fui, d’autres avaient trop peur de nous parler », a souligné Mme Fadel.

A la fin de leur dernière visite, ces experts ont rappelé qu’ils avaient fait des observations relatives au bâillonnement de la société civile, à la restriction des médias, des ONG et à l’utilisation outrancière de la détention comme moyen de contrôle social. « Nous n’avons trouvé aucune preuve d’amélioration significative de l’une de ces mesures. Dans ces circonstances, nous pensons qu’il est prématuré de conclure que les réalisations accomplies en matière de stabilité devraient être interprétées comme étant des réalisations dans le respect des droits de l’Homme. » Pour l’experte Sahili Fadel, cette situation a créé un manque de confiance de la population dans les institutions.

Les trois experts, qui reviendront au mois de septembre pour une autre visite, ont souligné que ce sont des observations préliminaires. Ils ont tenu à remercier les autorités de les avoir reçus, ainsi que les organisations de la société civile et d’autres instances qu’ils ont rencontrées.

Forum des lecteurs d'Iwacu

4 réactions
  1. Salmia Irikungoma

    Des visites ! combien de visites faudra-t-il pour intervenir au peuple burundais si meurtri ? Des paroles steriles, sans action !!!! Quel compromis ???

  2. Ntahitangiye

    Ces experts ne cherchent pas la vérité. Ils savent ce qui se passe dans toute la sous-région, mais ils sont intéressés de vérifier le non respect des droits de l’homme seulement au Burundi.
    Il y a quand même un problème:
    Continuer à mentir à quelqu’un qui sait que vous êtes en train de mentir !
    Voici la déclaration de l’Eglise catholique avec laquelle je suis parfaitement d’accord:

    « LE BURUNDI NE SERA SAUVÉ QUE PAR LA VERITE ET LA JUSTICE
    Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent (Ps 85, 11)  »

    http://eglisecatholique.bi/images/docpdf/message_cecab_juin_2016_trad_fr.pdf

  3. Maya

    Ne pensez pas qu’il soit content de l’évolution de la situation. Si la crise cesse ils n’auront plus d’emploi.

  4. Micombero

    Ces expert ne sont du tout credibles car ils sont à la soldes des terroristes qui endeuillent le peuple Burundais. Ce sont eux qui finance le terroriste Sinduhije.

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