L’administrateur de Mukaza a lancé, ce lundi 20 juin, une semaine dédiée à la protection de l’environnement, à la salubrité et l’assainissement de sa commune. « Encore du pain sur la planche », analyse un environnementaliste.
C’est autour de 9 h que les premiers jeunes commencent à débarquer. La majorité portent des t-shirts aux couleurs du parti Cndd-Fdd. Ce sont des Imbonerakure de la commune urbaine de Mukaza. Ils seront rejoints par le staff de la mairie, une dizaine de personnes arborant les t-shirts du parti CDP, les balayeuses des rues et avenues de Bujumbura.
On note également la présence de quelques promoteurs du Mouvement sportif des marcheurs (Eco sport), « Babandi », des banquiers, des sociétés privées, etc.
Pour un début des activités annoncé à 9 h, c’est 10h 30 que les quelques matériels sont distribués : des houes, des sacs, des gants, etc. Et ce, avant que Rénovat Sindayihebura lance finalement la campagne Mukaza Yakaka (Mukaza propre) : « Malgré de multiples initiatives de rendre notre commune propre comme d’autres villes développées, il se manifeste qu’il y a des gens qui n’ont pas encore compris le projet de la salubrité, l’assainissement et protection de l’environnement. »
Il donne l’exemple des gens qui jettent des déchets dans la rue, des bouteilles en plastique, des sachets, des papiers, des cartons, etc.
D’après lui, les propriétaires des parcelles n’ont pas encore compris qu’ils doivent avoir des poubelles. « Et ces dernières doivent avoir des couvercles pour que les mouches n’affectent pas les ustensiles de cuisine ou autres matériels domestiques. »
M. Sindayihebura ajoute aussi qu’il y a encore des eaux usées versées dans les caniveaux et d’autres sortes de déchets ménagers : « Ce qui pollue le lac Tanganyika et affecte sa biodiversité » .Il s’insurge aussi contre ces passagers qui jettent des déchets sur leur passage à travers les fenêtres des véhicules.
D’après cet administratif, des eaux des maisons d’habitations ne sont pas encore canalisées vers les fosses septiques pour qu’elles ne soient pas déversées dans les caniveaux. Ce qui limiterait, selon lui, les inondations dans la ville de Bujumbura en cas de fortes pluies.
50 ‘’pionniers’’ par zone
Pour réussir cette campagne, Rénovat Sindayihebura, administrateur de Mukaza a indiqué que toute la population sera sensibilisée sur leur lieu de travail, dans leurs ménages, etc. « Ainsi, il est prévu un groupe de 50 personnes pour chaque zone chargée de transmettre le message de la salubrité, l’assainissement et protection de l’environnement. Quatre sites seront installés comme lieux de sensibilisation et de rassemblement. Des dons du matériel ou toute autre contribution pour mener à bon port cette campagne sont les bienvenus », a-t-il annoncé.
Ces contributions en matériels concernent entre autres les brouettes, les poubelles et les balaies.
Et d’interpeler les habitants de Mukaza : « Nous voulons que chaque personne de cette commune soit impliquée et exemplaire en ce qui concerne la salubrité. C’est-à-dire prendre l’initiative d’enlever les déchets sur notre passage. »
M. Sindayihebura espère qu’après trois mois, l’objectif sera atteint à 99%. Il a lancé un appel aux usines de production de l’eau et des jus de s’approprier de cette activité : « Il faut mettre des poubelles sur les routes afin que chaque passant trouve où jeter une bouteille en plastique ou tout autre déchet. »
Il leur demande aussi que les bouteilles à usage unique ne soient plus réutilisées.
Une bonne initiative mais…
Interrogé, un environnementaliste trouve que la campagne Mukaza Yakaka est une bonne initiative : « En fait, la commune Mukaza devait être propre. Car, c’est la vitrine de Bujumbura, c’est le centre-ville. Ces tas d’immondices sur les parkings, au bord des avenues, tout près des bureaux, etc ne devaient pas exister. Cela entache la ville. »
S’exprimant sous anonymat pour des raisons personnelles, il estime néanmoins qu’il reste beaucoup à faire pour y arriver. « D’abord, je ne pense pas que même les initiateurs y croient. Certains spéculent. Ils pensent beaucoup aux financements. »
Pour lui, si on veut réellement rendre Bujumbura propre, on l’aurait déjà fait : « Je me rappelle qu’un jour, on a fixé certaines sanctions pour ceux qui se soulagent en lieu public ou sur les murs des maisons, ceux qui jettent des bouteilles en plastiques sur leur passage, etc. Mais, combien ont-ils déjà été punis ? On a installé des poubelles, mais, elles sont souvent débordées. Ne soyez pas surpris d’entendre que ceux qui les ont installés avaient reçu des financements. »
Pour ce qui est du débordement des eaux au centre-ville, en cas de pluies, il dit que cela est lié au fait que les grands caniveaux d’évacuation des eaux sont bouchés. « Ils méritent d’être rénovés. »
Il déplore aussi le risque de politisation de cette campagne Mukaza Yakaka : « Oui. Il faut impliquer tout le monde dans ce travail louable. Mais, que vient faire les insignes des partis politiques dans l’assainissement de la ville ? »
Signalons que cette campagne va se clôturer le 25 juin.
« …Il déplore aussi le risque de politisation de cette campagne Mukaza Yakaka : « Oui. Il faut impliquer tout le monde dans ce travail louable. Mais, que vient faire les insignes des partis politiques dans l’assainissement de la ville ? » » Oh ! Que vous avez mille fois raison. C’est une activité administrative donc pas politique. Les uniformes des partis dans les meetings oui mais dans les activités d’intérêt public non ! Sauf ceux initiés uniquement par un parti. A moins qu’on soit revenu au parti unique !