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Une seconde phase très saluée

28/05/2018 Commentaires fermés sur Une seconde phase très saluée
Une seconde phase très saluée
Pépinière de la coopérative CODENI, ici chaque membre reçoit les jeunes plants gratuitement

Food for the Hungry Burundi ( FH) a organisé une visite sur terrain du 24 au 26 avril 2018 dans les communes Butaganzwa, Kayanza, Kabarore et Mwumba pour évaluer le pas déjà franchi, à la veille de la clôture de la seconde phase du projet d’appui aux caféiculteurs du Nord du Burundi (PACNOB). Les bénéficiaires apprécient les actions dudit projet et souhaitent qu’il continue.

Selon Firmat Habonimana, chef dudit projet PACNOB, FH Burundi appui les caféiculteurs de ces trois communes dans la production des jeunes plants de caféiers destinés au rajeunissement des vieux vergers caféicoles : « Le projet a produit 392.000 plants durant les 3 dernières années : 76 mille plants durant la première année, 126 mille plants la deuxième année et 190 mille plants pour cette année. » FH Burundi les assiste également dans le suivi des plantations caféicoles et les appuyé avec des mini-stations de lavage. Côté défi, confie M. Habonimana, les caféiculteurs se plaignent du prix du café qui oscille autour de 500 BIF qu’ils jugent très bas si on l’on compare ne fut ce que celui du haricot : « Ils demandent au gouvernement de hausser ce prix. »

Pour Jean Nibayubahe, chargé des moyens d’existence, de la prévention des risques et gestion des catastrophes au sein de FH Burundi, le projet d’appui aux caféiculteurs du nord du Burundi (PACNOB) est venu répondre à certains défis qui se posent dans la filière café dans tout le maillon depuis la pépinière jusqu’à l’exportation.

Concernant la 2ème phase qui prend fin au cours de ce mois, M. Nibayubahe indique qu’elle avait trois objectifs. L’objectif global était celui d’augmenter les revenus des caféiculteurs alors que les objectifs spécifiques de cette phase étaient entre autres augmenter la productivité par pied de caféier pour diminuer le phénomène de cyclicité, améliorer la qualité du café, lui donner un « nom » afin qu’il puisse avoir une valeur ajoutée sur le marché international et mettre sur pied un fond de garantie permettant aux caféiculteurs d’avoir des crédits pour pouvoir acheter des intrants caféicoles dont les fertilisants organiques et chimiques.
Le budget global de ce projet est 424.637 $ américain financé par FH Suisse et la Fédération Genevoise de Coopération(FGC) pour une durée de 3 ans.

Des pépinières aménagées par les coopératives elles-mêmes

Pour cela, il fallait penser à aménager des pépinières pour avoir de nouveaux plants. C’est le cas de la pépinière de la coopérative CODENI (coopérative de Ninga) située sur la sous colline Ruvumu en commune Butaganzwa de la province Kayanza. Elle compte 221 membres. Les bénéficiaires saluent l’action. « Notre vie a changé grâce à ce projet », affirme Simon Rurihafi, président du comité de gestion de la pépinière. Selon lui, avant ce projet, les caféiculteurs éprouvaient des difficultés pour remplacer les vieux caféiers : « Grâce au projet PACNOB, nous avons aménagé notre propre pépinière qui compte actuellement 22.214 plants. » Et de confier que FH Burundi leur a envoyé des agronomes pour leur apprendre comment aménager correctement une pépinière « L’ONG nous a également fourni tout le matériel nécessaire à l’installation d’une pépinière : semences, perches, sachets, produits phytosanitaires, fertilisants, râteaux, arrosoirs, pulvérisateurs et a payé la main d’œuvre pour le remplissage et l’entretien des plants jusqu’au repiquage. »

Après le stade de repiquage, des comités de gestion des pépinières sont mis en place par les membres de la coopératives et continue les travaux d’entretien de la pépinière jusqu’à la distribution des jeunes plants de caféiers.
Côté distribution des nouveaux plants de café, indique Simon Rurihafi, un comité recense les membres de la coopérative dont les plants nécessitent d’être remplacés Ils sont les premiers servis. Après, les voisins qui souhaitent également avoir de nouveaux plants les reçoivent à 50 Fbu la pièce.

Une initiative saluée

Du coup, tout le monde témoigne le changement observé depuis le remplacement des anciens caféiers. Selon Gélase Nyandwi, un des encadreurs au sein de la coopérative CODENI, les vieilles plantations ne produisaient plus suffisamment mais depuis que les caféiculteurs ont commencé à les remplacer en 2012, les nouveaux donnent plus de production : « un arbre d’une ancienne plantation donne un demi-kilogramme de cerises alors que sur les nouveaux plants, chaque arbre peut produire entre 3 et 3,5 kilogrammes. Certains plants arrivent à produire 6-8 kg »

Parmi les défis rencontrés dans l’aménagement de cette pépinière, Simon Rurihafi évoque les maladies qui peuvent frapper les jeunes plants. Pour cela, FH Burundi met à leur disponibilité des agronomes qui interviennent et les traitent à temps. L’autre défi est la résistance de certains caféiculteurs pour remplacer les vieux plants. Et de demander à FH Burundi de continuer à les assister car depuis le début de ce projet, la production a presque triplé. Simon conclut en disant que grâce aux formations obtenues dans le cadre de la mise en œuvre de ce projet, les me de la coopérative de Ninga(CODENI) seront à même de continuer cette activité de production de plants de cefeiers même si le projet venait à clôturer définitivement.

L’association des cultures comme solution

Concernant la production du café d’ombre, l’ISABU a mené des études dès les années 1980, des essais sur l’association des cultures annuelles sans que les résultats soient vulgarisés La pratique consiste à associer les caféiers avec d’autres cultures vivrières et/ou des arbres agroforestiers.

Dans le cadre des activités de ce projet, certains caféiculteurs ont exprimé le désir de faire partie bénévolement de cette recherche expérimentale dans leurs exploitations caféicoles sous la supervision directe de l’ISABU.

C’est le cas de Daniel Hakizimana de la colline Musema en commune Butaganzwa de la province Kayanza. Ce père de six enfants pratique l’association du café avec d’autres cultures depuis trois ans grâce aux conseils des chercheurs de l’ISABU et des agronomes de FH Burundi. Il affirme que cette pratique a été salvatrice car il peut récolter par exemple du haricot et de la banane en attendant que le café grandisse et donne des cerises : « Ce sont les agronomes de l’ISABU et de FH Burundi qui nous l’ont appris. Ils nous ont donné les nouveaux plants de caféier il y a trois ans et nous ont appris à les associer avec d’autres plantes. »

Gilbert Nduwayo : « Ces arbres permettent au sol de redevenir fertile et recréent l’écosystème qui
jadis était présent sur toutes les collines. »

Depuis, affirme-il, sa production a doublé : « Avant je récoltais trois kilogrammes de cerises sur un arbre, soit un tonne dans mon champ mais actuellement je récolte 6 kilogrammes de cerises sur chaque arbre soit plus de 2 tonnes de cerise. » Pour lui, l’association du café avec d’autres plantes comme le bananier lui ont beaucoup aidé car elle permet de diversifier la production agricole et les sources de revenus. Bien plus, ajoute-t-il, l’ombre des bananiers permet au café de produire des cerises de qualité puisque le sol est bien couvert grâce au paillis obtenu dans le champ par des troncs et les feuilles de bananiers etc.

A cet effet, Gilbert Nduwayo, chercheur sur le café à l’ISABU et Directeur de la station régionale de recherche de Kayanza explique que le phénomène de cyclicité de la production de café est un défi majeur : « Au Burundi, aujourd’hui on peut produire trente mille tonnes de café marchand et produire cinq mille tonnes l’année suivante. Ce qui est inacceptable pour un pays qui compte beaucoup sur les recettes de la filière café. »

Des solutions pour une meilleure qualité

Et pour cause explique-t-il, on a commencé à cultiver du café sur des terres assez fertiles et à ce moment-là on pratiquait la monoculture du café, on avait le paillis, et on parvenait à produire une année, deux années avec une amplitude de variation normale et acceptable (10-20%).

Parmi les causes fondamentales de l’actuelle cyclicité, poursuit le chercheur, le premier facteur est la dégradation du sol, le problème de fertilité, le problème de non restitution des éléments minéraux essentiels exportés : « Le pouvoir d’achat de nos producteurs ne leur permet pas de s’approvisionner en intrants nécessaires pour restituer les éléments minéraux exportés par la récolte. La fumure minérale à elle seule ne suffit pas pour la fertilisation et beaucoup de caféiculteurs ne savent même pas que la fumure organique s’applique sur le café. »

Le second facteur est le problème de vieillissement des caféiers. Beaucoup de caféiers sont vieux, ils datent des années de la colonisation. Et depuis longtemps les dirigeants ont enseigné aux caféiculteurs qu’il ne faut jamais arracher des plants de café. Ce qui fait que les plants n’étaient pas remplacés. Donc pour avoir plus de production et lutter contre cette cyclicité inacceptable, suggère M. Nduwayo, il faut recourir au rajeunissement des plants. Il faut également penser à la taille de régénération car généralement dans les cycles de production du café, un cycle de taille est de 7 ans : « Or, dans les champs, vous trouvez des caféiers qui durent 12 ans sans être recepés au point qu’ils ressemblent aux eucalyptus. » Le troisième facteur est un problème lié aux changements climatiques qui influent sur la production tant sur le café que sur d’autres cultures vivrières.

Lutte contre la cyclicité : Longue marche vers une production durable

Afin de parvenir à une production durable du café l’ISABU met en œuvre une nouvelle approche d’association à base de café dans le cadre de ce projet. Il s’agit de définir de nouveaux itinéraires techniques qui facilitent la production du café et d’autres spéculations vivrières : « C’est de montrer aux cultivateurs comment associer le café avec d’autres cultures dans l’optique de maximiser la production du café. »

Pour cela, les cultures comme les légumineuses qui participent dans la fixation de l’azote, élément nutritionnel pour le caféier sont conseillés. « C’est généralement le haricot, le soja, le bananier pour la production du paillis pour le café et certaines légumes comme la tomate et les amarantes qui n’ont pas des racines profondes qui ne risquent pas de gêner le café », précise le scientifique.

Mais pour une solution à long terme, confie l’expert, l’ISABU propose à FH Burundi une nouvelle approche où le caféier est associé avec des arbres agroforestiers comme l’albizia (imisebeyi), le maesopsis eminii (imihumura), le cordia africana (imivugangoma), des fucus (imivumuvumu). Ces arbres permettent dans un premier temps au sol de redevenir fertile mais permettent de recréer l’écosystème qui jadis était présent sur toutes les collines du Burundi : « Nous avons déjà installé des essais de démonstration dans le projet d’aménagement durable des zones caféicoles (PADZOC) financé par la Banque mondiale » Et de conclure en remerciant FH Burundi pour la bonne collaboration et les actions initiées par elle: « Ils ont pris le devant. »

Des mini-stations de lavage(SDL)

Concernant les mini-stations de lavage offertes par la FH Burundi pendant la deuxième phase du projet PACNOB à certaines coopératives, les bénéficiaires ne tarissent pas également d’éloges à l’endroit de FH Burundi. Géneviève Ndayishimiye, présidente de la coopérative CODENYA de la colline Nyarurama (Butaganzwa) qui a bénéficié de la machine PENAGOS : « Avant on devait se rendre à la commune Butaganzwa pour vendre notre café à l’usine de Sogestal de Rango mais depuis ce don, nous traitons nous-mêmes notre production de café et le vendons comme nous le voulons. »

Côté défis, Géneviève Ndayishimiye indique que cette machine PENAGOS est exigeante en manutention et a consommation élevée du carburant et son entretien est très couteux. Toutefois, elle reconnait que ce sont des problèmes de gouvernance de la coopérative qui ont conduit cette machine à ne pas donner le maximum de sa capacité ; notamment la mauvaise gestion de la coopérative par l’ancien président : « Nous avons dû le remplacer dernièrement. » L’autre problème est la prolifération des depulpeurs privés qui a notablement diminué la quantité des cerises collectées parce que certains membres de la coopérative leur vendent leur production au lieu de l’amener à cette station de lavage.

Et de conclure que malgré tous ces défis, la vie des membres de la coopérative a changé depuis l’appui de FH Burundi : « J’ai pu acheter une parcelle de 264 mètres sur 198 mètres sur la colline Nkanda d’une valeur 1.750.000 BIF grâce à l’argent tiré du café. J’y ai planté des arbres d’eucalyptus. Après j’ai vendu à plus de 2.500.500 BIF. » Pour la coopérative, confie madame Ndayishimiye, les membres peuvent gagner facilement 90 millions de Fbu dans une campagne café. Et de demander à FH Burundi de continuer à les appuyer dans les formations, les appuyer pour l’acquisition d’une machine de type MACNON pour un meilleur rendement.

Des success stories

Même son de cloche chez Libère Mvukiye, chef d’usine de la coopérative de Musema (CODEMU) qui compte 286 membres. Avant l’arrivée de FH/Burundi, les caféiculteurs étaient dispersés : « L’ONG nous a rassemblé, puis nous appuyé dans la construction de l’unité de depulpage de type PENAGOS-500. Trois ans après, nous l’avons changé par nos propres moyens et nous avons acheté une machine marque MACNON car notre production de cerises avait dépassé la capacité du PENAGOS. » Bien plus, soutient M. Mvukiye, la production a presque quadruplé, ce qui permet de payer entre 1 et 1,5 millions BIF le personnel (30 personnes) qui travaille chaque mois pendant la campagne café. Sur le site de SDL de CODEMU se trouve une pépinière qui compte 13 257 jeunes plants de caféiers. Sur les tables de la SDL, 16.500 kilogrammes de café parche constitués de 17 lots provenant de 33.979 kilogrammes de café sont en train de sécher. Selon Libère Mvukiye, 2 à 5 tonnes de café transitent chaque jour par cette usine. Côté conditions de vie, M. Mvukiye affirme qu’elles se sont fortement améliorées : « J’ai pu envoyer mon fils à l’université grâce à la production du café. Il va décrocher son diplôme de doctorat en médecine l’année prochaine, pendant que le cadet fait un stage à l’hôpital Roi Khaled en laboratoire. »

En commune Mwumba sur la colline Kabasazi, la phase 2 a également porté des fruits. Anastasie Ntakirutimana, leader de la coopérative Dutezimbere Ikawa de 60 membres, reconnait qu’avant elle ne produisait pas beaucoup mais actuellement elle peut récolter 1 tonne grâce aux formations du FH Burundi d’utiliser la fumure organique et les engrais minéraux : « Je gagne entre 500 et 600 milles BIF. J’ai pu payer des études à mes enfants, un a terminé l’université, les autres sont au secondaire et j’ai acheté du petit bétail. »

Sur la colline Ntembe de la même commune, Violette Riziki, mère de deux enfants confie avoir acheté deux porcins et deux lapins et compte acheté une vache grâce à sa production du café qui a presque triplé : « Après j’achèterai un terrain et construirai une maison en dur. »

Des résultats encourageants

En Kabarore, la réalité est la même sur la colline Ngoma. Adelaïde Ntegamaherezo, membre du comité exécutif de la fédération Bonakure. D’après elle, la production sur un pied de caféier est passée de 1 kilogramme à 6 kilogrammes : « Nous avons déjà encaissé 3.425.000 BIF dans notre association Dufashanye depuis le début de cette année alors que l’année se clôture au mois de juin prochain. »

Jean Nibayubahe : « Le PACNOB est venu répondre à certains défis qui se posent dans la filière
café de la graine à la tasse. »

Concernant les résultats de cette seconde phase, Jean Nibayubahe indique qu’ils sont assez encourageants mais laisse le jugement final à l’évaluation prochaine avec les partenaires. Mais d’ores et déjà, rappelle-t-il, FH Burundi a effectué une évaluation à mi-parcours, organisé pas mal d’ateliers d’évaluation de certains objectifs. Et d’assener que trois éléments clés du maillon de la filière café tiennent à cœur FH Burundi : comment maintenir la bonne qualité avec les semences de qualité qui proviennant de l’ISABU. Elle dépendra également, soutient-il, de comment la pépinière a été entretenue, de comment les jeunes plants ont été plantés, de comment le caféier a été entretenu dans le champ, de comment la cerise sera traitée dans tous le processus d’usinage et de conservation.

L’autre défi d’après M. Nibayubahe, est la commercialisation du café : « Le Burundi ne pouvant pas jouer sur le volume comme le Brésil, la Colombie ou d’autres grands producteurs du café au monde, il ne peut jouer que sur la qualité. » Pour cela, il suggère de développer la production du café de spécialité, de construire un label du café « des coopératives », développer un marketing capable de le promouvoir sur les marchés d’exportation et d’explorer de nouvelles opportunités de marché permettant d’accéder aux marchés niches qui offrent des primes plus élevées et assurent des débouchés stables.

Les défis

L’autre défi est la gouvernance des coopératives. Les entreprises coopératives peuvent échouer à atteindre la rentabilité en raison d’une planification insuffisante, de mauvaises décisions d’investissement et d’une gestion non fiable. La corruption peut aussi être un problème. Cela peut prendre plusieurs formes, telles que le vol ou abus de pouvoir. La corruption au niveau de la direction entraîne rapidement la méfiance au niveau des coopérateurs. Quand la corruption se produit, les coopérateurs « votent avec leurs pieds » – ils vendent leur café ailleurs, réduisant ainsi l’utilisation de la capacité des SDLs appartenant à des coopératives et menaçant la viabilité commerciale de ces coopératives. Ils peuvent être encouragés en créant des outils et des systèmes faciles à utiliser. Pour lui, il y a un fort besoin d’appui et de sensibilisation dans la création d’une culture de responsabilité et de transparence au sein des coopératives caféicoles : « FH Burundi pourrait fournir des outils faciles à utiliser pour encourager la gestion transparente et la responsabilisation des dirigeants des coopératives et en fin de compte arriver à une rentabilité économique des SDLs »

Et de conclure sur deux éléments transversaux : la place et le rôle de la femme dans la filière café et la gestion responsable de l’environnement dans la transformation du café : « La gestion des revenus du café jusque-là est jalousement gérée par les hommes et la participation effective des femmes dans toutes les structures ainsi que la représentation équitable entre les hommes et les femmes dans les organes dirigeants des coopératives restent inéquitables » D’après lui, dans certaines situations, les revenus de café peuvent être source de conflit dans les ménages et dans ces cas, la femme n’ose pas demander quelque chose en rapport avec l’argent de ce café de peur d’être battue sur le champ. La sensibilisation, martèle-t-il, sur la gestion responsable, la gestion commune, la prise des décisions négociées dans la gestion des revenus du café, s’impose.

Côté environnement, des efforts et des appuis doivent être fournis dans le traitement des eaux usées des stations de lavage. Et d’appeler les bénéficiaires à pérenniser les acquis : « Je sais qu’ils sont responsables et je ne doute pas qu’ils vont continuer les actions que nous avons initié que ce soit au niveau de bonnes pratiques agricoles caféicoles, du rajeunissement du verger caféicole, de la transformation au sein des SDLs, de groupements communautaires d’épargne et de crédits etc. »

 

Food for the Hungry Internationale qui est devenue Food for the Hungry Association a été fondée en 1971 et œuvre à travers le monde (Afrique, Asie, Amérique du Nord et du Sud, Europe) dans le cadre humanitaire et de développement durable. Elle est présente dans 8 pays d’Afrique (République Démocratique du Congo, Burundi, Rwanda, Ouganda, Soudan du Sud, Kenya, Ethiopie, Mozambique) et va ouvrir ses bureaux bientôt au Niger. Son but est : Ensemble nous répondons à l’appel divin en libérant des communautés entières de la pauvreté extrême Sa vision est : L’éradication de toutes les formes de pauvreté à l’échelle mondiale. Food for the Hungry/Burundi (FH Burundi), branche de l’organisation FH Association a été agréée par le Gouvernement de la République du Burundi le 16 Février 2006 et enregistrée au Ministère de l’Intérieur le Mars 2006 sous le no 531/036/2006.FH/Burundi met en œuvre des activités de développement dans les communautés rurales de quatre provinces du pays : Kirundo, Ngozi, Kayanza et Ruyigi. Avec l’appui des organisations sœurs des Etats unis d’Amérique, du Canada, de la Suisse, d’ Angleterre et des dons privés, FH Burundi a initié un programme de développement communautaire transformationnel centré sur l’enfant ayant quatre secteurs clé d’intervention qui sont la santé, l’éducation, les moyens d’existence, et la prévention des risques et la gestion des catastrophes.
En 2008, confie Jean Nibayubahe, dans les premières heures de la privatisation du secteur café, FH Burundi a saisi l’opportunité d’introduire de petites unités de dépulpage très écologique (type PENAGOS-500) capable de dépulper 500 kg de cerise par heure. Ce genre de station de lavage (SDL) est adaptée pour une coopérative de 250 à 300 membres pouvant produire 160 tonnes de cerises de café pas campagne et ainsi produire un container de 20 pieds de café de spécialité (soit 300 sacs de 60 Kgrs chacun ou 18 tonnes). Les experts de FH Burundi ont élaboré et testé un plan d’affaire qui permettait d’exploiter rentablement une SDL de cette taille à la seule condition que toute la production de cerises de tous les membres de la coopérative soit vendue et traitée par cette unité. Les résultats satisfaisants, soutient-il, ont poussé FH Burundi à formuler un projet pour appuyer les caféiculteurs des certaines communes des provinces Kayanza et Ngozi. « Dans la première phase, il s’agissait de rassembler toutes les associations de caféiculteurs et les caféiculteurs isolés au sein des coopératives. » Ces coopératives ont été appuyées par FH Burundi pour avoir chacune un statut juridique et des organes statutaires. FH Burundi a alors encadré 8 coopératives qui réunissaient 2000 caféiculteurs. Durant cette première phase (de 2012 à 2015)FH Burundi a appuyé 4 coopératives à avoir leurs stations de lavage (SDL) Il s’agit de deux coopératives de la commune Butaganzwa, une coopérative de la commune Kabarore et une autre coopérative de la commune Mwumba : « Durant de cette première phase, les quatre SDL ont pu produire du café de qualité qui a été exporté et vendu par ces mêmes coopératives à des prix de bases très intéressants et des primes de ristourne de 25 cents la livre »  

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