La promesse a été solennellement faite ce vendredi 16 septembre 2011 par le Premier Vice-Président de la République du Burundi, Thérence Sinunguruza, lors de la journée dédiée à cet artisan de la paix au Burundi et dans toute la région des Grands Lacs. L’ambassadeur Bah s’est éteint le 23 juin 2011 dans un hôpital de Nairobi au Kenya. Les cérémonies commémoratives se sont déroulées au Centre Culturel Islamique en présence de plusieurs hôtes de marque.
Parmi les personnalités présentes, il y avait l’ombudsman, des parlementaires, des ministres, la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies au Burundi, il faut citer parmi ces invités de marque la Secrétaire exécutive de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL). Plusieurs diplomates étaient également présents ainsi que les membres de sa famille.
Ils étaient tous venus rendre hommage à l’ambassadeur Mamadou Bah, le Représentant Spécial du Président de la Commission de l’Union Africaine au Burundi. « Il connaissait pratiquement toute la classe politique burundaise, il était là pour arracher une dernière signature qui manquait à tel accord. Il était là pour accueillir les troupes envoyées au Burundi pour le maintien de la paix. On l’a vu dans les sites de rassemblement des ex-combattants ou de démobilisation », a fait remarquer le Premier Vice-Président de la République lors de son témoignage sur ce « digne fils de l’Afrique épris de paix et de démocratie ».
Selon M. Sinunguruza, le gouvernement burundais est attristé par la disparition de cet homme qui a servi la cause de la paix et qui a aidé les Burundais à se réconcilier avec eux-mêmes. C’est cet acteur de la paix qui a initié les négociations de paix inter burundais préparant ainsi le terrain à feu Mwalimu Julius Nyerere puis à Nelson Mandela, tous les deux facilitateurs dans la crise burundaise. Il a sillonné toutes les capitales de la sous région et c’est grâce à ses efforts inlassables que l’Initiative Régionale de Paix pour le Burundi a pu accomplir sa mission », a souligné le Premier Vice-Président de la République. « Que son engagement en faveur de la paix soit un exemple pour tous les burundais », a-t-il souhaité.
Pour Mme Nene Bah, une des filles de feu ambassadeur Mamadou Bah qui a travaillé à l’ONUB (Opérations des Nations Unies au Burundi), honorer la mémoire de son père, c’est préserver ce qu’il a posé comme jalon. Selon lui son père, qu’elle qualifie de soldat de la paix, était convaincu que le ’’dialogue était primordiale quelle qu’en soit l’issue’’. Et c’est en substance le message de l’ambassadeur Liberata Mulamula, la Secrétaire exécutive de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL).
L’ambassadeur Bah l’appelait affectueusement ’’Mama Great Lakes’’ : « Par les temps qui courent, si l’ambassadeur Bah était encore de ce monde ou de ce Burundi, il demanderait à la classe politique de dialoguer, de dialoguer et de dialoguer, encore et toujours », a fait remarquer l’Ambassadeur Mulamula en signalant qu’elle considérait l’ambassadeur Bah comme son mentor, son papa, son pilier et son maître, une vraie source de sagesse, partisan des solutions africaines aux problèmes africains.
Sur les 27 ans passés au service de l’Afrique, la moitié a été consacrée au Burundi : « Toujours avec humour et métaphore, il prodiguait des conseils à tous et surtout à tous les diplomates fraîchement débarqués au Burundi », se rappelle avec émotion, Mme Mulamula.