Rapatriement du dialogue inter-burundais externe, amendement de la Constitution, préparation des élections de 2020, plainte contre le Rwanda sont, entre autres, les points figurant dans la résolution signée, mardi 27 juin, par certains responsables des partis politiques et leaders politiques.
«Recommandons à l’EAC de conclure le processus de dialogue extérieur afin que les recommandations viennent compléter celles recueillies à l’intérieur du pays et soient prises en compte dans la révision de la Constitution…» C’est le point 13 de cette résolution, qui en compte 20, signée par les responsables des partis politiques et leaders politiques amis du Cndd-Fdd dans une rencontre organisée par le ministère de l’Intérieur. Ces responsables des partis politiques ont rendu hommage à la Commission nationale de dialogue inter-burundais (CNDI) et ont demandé au gouvernement de mettre en application la volonté du peuple burundais exprimée à travers le dialogue inter-burundais conduit par cette commission. Ils se sont engagés à contribuer à l’organisation d’ « élections libres, transparentes et apaisées en 2020, avant, pendant et après.» Sur ce, une feuille de route sera mise place.
Ces représentants des partis politiques ont encouragé la communauté internationale à prendre au sérieux la plainte de Bujumbura à propos «des agressions du Rwanda et la violation de ce dernier des lois internationales en rapport avec les réfugiés, afin de trouver une solution durable à l’instabilité dans la région des grands-Lacs et dans l’EAC.» Ils ont demandé la mise sur pied d’une commission d’experts chargée de faire la lumière sur la mort du président Cyprien Ntaryamira et de deux de ses ministres survenue au Rwanda en 1994.
« C’est une fuite en avant»
Les auteurs de cette résolution condamnent ce qu’ils appellent la politisation du concept des droits de l’Homme ainsi que la publication des rapports « biaisés » sur le Burundi. «Nous informons qu’il n’y a pas de génocide et qu’il n’y en aura jamais et profitons de l’occasion pour démentir les fausses informations de nature à déstabiliser le peuple et celles entretenant délibérément la confusion entre Imbonerakure et Interahamwe.» Dans la foulée, ils se sont inscrits en faux contre le projet Ndondeza qui, d’après eux, démoralise les Burundais. Ils félicitent les citoyens qui retournent progressivement au pays et exhortent les autres à rentrer.
«C’est surprenant qu’au moment où l’ombudsman était en train de rassembler les forces vives de la nation, le ministre de l’Intérieur remette en cause tout cela. C’est-à-dire que tout ce processus vient d’échouer», souligne Léonce Ngendakumana, vice-président du parti Sahwanya Frodebu. Il s’étonne que certains partis sortent cette résolution alors que même les conclusions de Kayanza ne sont pas encore sorties. «C’est paradoxal, cela me paraît comme une manipulation.» Il assure que la seule solution qui reste est le dialogue inter-burundais sous la médiation de la sous-région pour conclure rapidement un accord qui mettra un terme à cette crise.
Pour Eric Nkenguburundi, porte-parole du parti MRC Rurenzangemero, c’est une fuite en avant du gouvernement. «C’est un signe précurseur qui montre que le gouvernement veut se retirer officiellement du processus de dialogue extérieur piloté par Mkapa.» Et de renchérir : «C’est même une tricherie parce qu’il s’agit de partis politiques d’une même tendance.»
Avoir une feuille de route commune vers les élections de 2020 est impossible, explique-t-il, parce qu’il n’y a pas d’environnement politique favorable pour penser à la tenue d’élections. «Nous soutenons toujours le dialogue extérieur.»
Analyse
Pour Jean Claude Nkundwa, expert en résolution des conflits, Bujumbura affiche un comportement d’évitement avec cette résolution. Dans ce document, poursuit M. Nkundwa, on constate le principe de souveraineté que le gouvernement a toujours utilisé comme moyen de refuser de coopérer avec la communauté internationale. Jean Claude Nkundwa trouve aussi que c’est un message que Bujumbura envoie à Michel Kafando, l’envoyé spécial de l’Onu au Burundi, en visite à Bujumbura, depuis mardi dernier. «Le message est clair. Le gouvernement veut montrer qu’il n’y a pas de problèmes au Burundi. Pour lui, la voie locale prime sur la voie internationale.»
M. Nkundwa estime que Bujumbura doit changer de stratégie car ce comportement d’évitement peut produire des effets non escomptés : «A la longue, les alliés de Bujumbura peuvent se dissoudre. Depuis le début de cette crise, le gouvernement a toujours eu des soutiens dans la région ainsi que la Russie et la Chine. Mais cela peut changer en fonction de la conjoncture.»
Ce que Bujumbura fait est de la stratégie de la confusion. Jetez un coup d’oeil sur « Les illusions de Kayanza », « Le CNIDH entre dans l’Histoire » et tout le brouhaha qui entoure Arusha. On dirait que le Gouvernement sabote l’Institution d’Ombudsman mais, vu l’homme qui dirige cette institution, il est probable qu’il y ait répartition de tâches afin de bien atteindre l’objectif stratégique d’annihiler l’opinion tant nationale qu’internationale afin de consolider le califat actuel. Ce n’est pas mal comme voie même si elle est teintée de malhonnêteté mais ça fait mal au peuple Burundais. Seulement, cela devrait donner une leçon aux politiciens Burundais et aux autres partenaires. Tant que la force est unipolaire, il ne peut pas y avoir de consensus.
Si j’étais politologue, je dirais que le cercle des (partis) signataires de cette résolution représente les partis « invités » aux élections de 2020.
La manipulation des processus électoraux est une des compétences notoires des cercles gouvernementaux. Elle a conduit le Burundi sur la route d’un radieux progrès.
Laissez-donc faire les militaires ; ils ont une vision claire et autoritaire du chemin à suivre. Encore sous le coup de l’horreur des dictatures hima, ils font tout pour que le Burundi ne retombe pas dans les pièges du passé et pour se débarrasser du carcan des accords d’Arusha.
On construit donc un Burundi à la mode CNDD-FDD est affiliés. Pour ceux qui s’ys reconnaissent, c’est l’idéal. Les autres, ce ne sont pas des Burundais, tout simplement.
propos quelque peu dyslexiques, je le regrette.
Nkurunziza sera président à vie comme Mugabe,M7 ou Paul Biya.
Il n’y a à dire.
Circulez
Mais enfin, bien sûr qu’il n’y a pas de problèmes au Burundi, voir le rapport publié ce jour: https://www.fidh.org/IMG/pdf/fidh_rapport_conjoint_burundi_juillet2017.pdf
A quoi servait la réunion de Kayanza alors ?