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Une rentrée des classes trop chère pour les parents

19/09/2011 Commentaires fermés sur Une rentrée des classes trop chère pour les parents

La rentrée des classes n’a pas été facile pour les parents suite à la hausse des prix du matériel scolaire. Le ministère du Commerce devrait réguler les prix pour éviter les spéculations, indique le président de l’ABUCO.

Étonnement, consternation, hésitation avant d’acheter. Face aux prix exorbitants du matériel scolaire, le malaise des parents est grand.
Au marché central de Bujumbura, sur les tables des marchands, tous les autres produits ont laissé la place aux articles scolaires : «C’est toujours comme ça pendant la période de la rentrée des classes. », affirme un commerçant, en train de servir un client.

Les prix ont flambé. L’an dernier, le cahier de 100 feuilles coûtait autour de 500 Fbu, aujourd’hui il est à 700 Fbu. « Le prix d’un carton contenant 12 douzaines de cahiers de 100 feuilles coûte autour de 90 mille Fbu, alors que l’on s’approvisionnait l’année dernière pour 70 mille», précise un grossiste.

Mais la hausse des prix ne concerne pas que les cahiers :«  Les cartables, les uniformes, leurs prix ont augmenté », se plaint E. F., une mère rencontrée au marché central de Bujumbura. Elle croyait pouvoir s’en sortir avec un budget de 200 milles Fbu, mais n’y est pas arrivée : « Je suis obligée de contracter un crédit car je n’ai pas encore acheté les livres, ni payé les frais de déplacement et le minerval. »

Pour tous, cette rentrée scolaire leur a couté plus cher

B.M., elle a eu une surprise désagréable quand elle a appris que la direction de l’école où ses quatre enfants étudient, a décidé d’augmenter les frais scolaires. Elle a décidé de retirer de l’école privée trois de ses enfants pour les inscrire dans une école publique : « Mon mari et moi nous nous sommes rendu compte que ce serait difficile de lier les deux bouts du mois si nous gardions trois enfants dans cette école privée. »

En mairie de Bujumbura, la plupart des parents interrogés s’accordent à dire que cette rentrée scolaire leur a couté cher par rapport à l’an dernier.

Du côté de l’Association des Consommateurs du Burundi (ABUCO), c’est la colère : « C’est de l’anarchie ! Le ministère du Commerce devrait réguler et fixer les prix plafond du matériel scolaire et exiger une bonne qualité surtout .»
Pour Noel Nkurunziza, président de l’ABUCO, la rentrée scolaire est toujours une période de dépenses importantes pour les parents. Aujourd’hui, tous les prix des produits de première nécessité ont augmenté alors que les salaires n’ont pas bougé.

Noël Nkurunziza regrette par ailleurs que les cahiers disponibles sur le marché, soient de mauvaise qualité. Les tissus des uniformes eux aussi ne sont pas de bonne qualité et se détériorent avant même la fin de l’année scolaire.

Des commerçants et des banques en profitent

Le président de l’ABUCO déplore que les prix soient dictés par des commerçants. Mais aussi certaines banques en profitent en donnant des crédits. « Le crédit signifie remboursement avec intérêt : cela ne fait qu’aggraver l’état de pauvreté des familles et pousse au surendettement ».
Ces derniers jours les services du ministère de la Fonction Publique étaient submergés par des fonctionnaires demandant la domiciliation de leurs salaires à la Banque de Crédit de Bujumbura (BCB) qui offre un crédit scolaire : « A un certain moment, nous avons dû prolonger les heures de service pour servir tout le monde car nous accueillions au moins 400 fonctionnaires par jour », précise une source de la banque.

Concernant les frais de scolarisation dans les écoles privées, Noël Nkurunziza indique que c’est la libéralisation. Les frais d’inscription, de minerval, des livres, diffèrent d’une école à une autre : « Mais le montant des frais de scolarisation n’a aucune relation directe avec la qualité de l’enseignement », prévient le président de l’ABUCO.

Le président de l’ABUCO demande au ministère de l’enseignement de prendre des dispositions pour limiter les coûts scolaires dans l’enseignement fondamental, en précisant ce qui peut être réclamé, ce qui est facultatif et ce qui est interdit. Noël Nkurunziza réclame également le droit à l’information pour les parents. Ils doivent être informés longtemps à l’avance en cas d’augmentation des frais scolaire.

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