Le centre de dépistage et de diagnostic du cancer a organisé une campagne de dépistage du cancer du col de l’utérus. 40 femmes ont été dépistées.
Dans la matinée de ce jeudi 6 février, une vingtaine de femmes venues de la Cafob, sont assises dans la salle d’attente du centre de Bujapath (Bujumbura pathology center) spécialisé dans la prise en charge des personnes vivant avec le cancer.
Elles entrent l’une après l’autre chez le gynécologue pour la consultation. La peur commence à envahir quelques-unes, il y en a qui veulent même s’en aller.
«Le cancer du col de l’utérus est le deuxième cancer le plus répandu chez les burundaises», indique Jean-Marie Harimenshi, directeur de ce centre.
De plus, il déplore un faible engouement des femmes à faire ce dépistage. Il explique que ce faible engouement est causé par le manque de moyens financiers et le manque d’information.
Signalons que cette campagne a été organisée par le centre Bujapath avec l’appui de la Cafob (Collectif des associations et des ONG féminines du Burundi) et de la Banque panafricaine Ecobank-Burundi. Et ce dépistage est gratuit.
Harimenshi précise que toute femme sexuellement active est exposée à ce cancer. Et d’ajouter que malgré la disponibilité, au Burundi, depuis 2017, du vaccin contre le virus à l’origine de ce cancer, le dépistage reste le meilleur moyen de prévention.
Le directeur de ce centre confie qu’au Burundi, il n’y a pas de statistiques exactes des femmes déjà atteintes du cancer du col de l’utérus. Mais, il annonce que selon les chiffres recueillis par Bujapath en 2019, sur 156 cas diagnostiqués, environ 14% ont été dépistés positifs.
Joselyne Irakoze, bénéficiaire de ce dépistage, salue cette initiative du centre Bujapath et se dit prête à accueillir les résultats qu’ils soient négatifs ou positifs. « Les résultats m’aideront à connaître mon état de santé ».
Pour Agrippine Nyandwi, représentante légale de l’association des malades du cancer, ce geste d’organiser une campagne de dépistage gratuit du cancer du col de l’utérus est à louer. Elle appelle toutes les femmes à faire un dépistage précoce. «Peu de femmes sont conscientes de l’importance d’un dépistage rapide ».
Cependant, pour Mme Nyandwi, si tous les efforts consentis dans la sensibilisation contre le Sida seraient fournis dans la sensibilisation de faire le dépistage du col de l’utérus, les cas de malades diminueraient.
Jean Marie Harimenshi informe que d’ici deux mois, avec l’appui de ces partenaires, le centre Bujapath sera capable d’assurer la prise en charge des femmes dont le résultat sortira positif.
Signalons que dans une étude faite par l’OMS (Organisation mondiale de la santé), le Burundi a enregistré 900 cas de décès suite au cancer du col de l’utérus en 2008.