<doc7547|right>Elle ne rassure pas. Ou très peu. La police burundaise, une institution pourtant essentielle dans le maintien de la sécurité, est très souvent critiquée. A juste titre. Ainsi, c’est un secret de polichinelle, les policiers en faction sur les routes, s’adonnent allègrement à la petite corruption.
Très politisée, ses éléments sont parfois à la solde de quelques hommes politiques véreux pour des opérations clandestines. On retrouvera des agents de la police dans l’assassinat d’Ernest Manirumva, dans les fameuses « exécutions extrajudiciaires » après les dernières élections. Ne parlons pas des bavures policières, dont la dernière en date, à Businde …
En analysant la création de la police burundaise, on peut comprendre, mais pas excuser les travers de ce corps. Souvenez-vous. Du jour au lendemain, on a rassemblé plus de 20.000 hommes issus de sept anciens mouvements rebelles, ainsi que de l’ancienne Police municipale, de la Gendarmerie, de la PAFE, de la Police judiciaire, et on leur a donné un uniforme. La police burundaise est un vrai patchwork.
Avec un brin d’humour, un ancien officier de l’armée dira que « les rebelles ont intégré la police et l’armée a intégré les anciens rebelles. » A la décharge des autorités de l’époque, disons qu’il fallait parer au plus pressé.
Mais il nous faut évoluer. La police doit changer, sa direction se structurer, ses agents doivent se former. Elle doit rassurer. C’est un grand défi pour la stabilité du Burundi.