Samedi 23 novembre 2024

Editorial

Une police « parallèle » ?

10/07/2015 20

Antoine KaburaheL’interview accordée par le porte-parole de la police, Liboire Bakundukize, à une radio rwandaise est passée relativement inaperçue.

Et pourtant, l’officier a fait des révélations. Il a évoqué notamment l’existence d’une « police parallèle » qui ne relève pas du commandement officiel. C’est cette « police » qui serait responsable des violences au moment des manifestations. Il a regretté les actes posés par ces forces occultes qui, malheureusement, ternissent l’image de la police. Certes, on doit rester prudent sur la sortie de cet homme mais quand le moment de faire la lumière sur tout cela viendra, ce témoignage sera très précieux. Dans tous les cas, c’est une piste à explorer pour comprendre le comportement de certains policiers qui se sont illustrés par des actes de violence.

Cette semaine a été également marquée par la publication des résultats des législatives par la CENI. Des résultats paradoxaux : ils consacrent la déroute des partis satellites du pouvoir et font la part belle à des formations qui ont récusé ce scrutin ! La CENI donne des voix à des formations qui avaient annoncé leur retrait du processus électoral. Ce qui fera dire à Charles Nditije, président du parti Uprona non reconnu par le pouvoir, et membre de la coalition des indépendants Amizero y’Abarundi: « Ce que la CENI et le Cndd-Fdd ont fait, c’est comme un professeur qui donnerait des points à un étudiant qui n’a pas participé au cours et n’a pas fait les examens. » Comme le disait un ami occidental, en démocratie, « il faut respecter les retraits au même titre que les candidatures. » Il y a même eu des déclarations de la CENI disant que c’était « le droit » de ces gens de se retirer des élections. Question : pourquoi alors les inscrire sur les bulletins et proclamer leur élection ?

Forum des lecteurs d'Iwacu

20 réactions
  1. Éric N.

    Mu-7 l’imprévisible pourrait vous apporter une solution novatrice mais pas pour autant miraculeuse, attendons voir! Il vient tâter le terrain et alliés, et après, il procédera bamukundiye. Et avec lui, ce n’est jamais long vu qu’il est aussi un livreur expéditif en matière de plans maréchaux, uwutamuzi aramubarigwa ! …

  2. Jean-Pierre Ayuhu

    Cher Kaburahe,
    J’ai lu avec attention votre éditorial mais qu’il s’inspire des propos d’un opposant ou plutôt qui entre en opposition, c’est à ce titre que votre édito m’interpelle.
    Je pense que cela n’est plus un secret pour personne que qui veut s’opposer, doit choisir son camp et son parrain, le Rwanda…et doit tenir un langage qui doit interpeller notre voisin..et qui touche la conscience collective c’est-à-dire tout ce qui a trait au mal.
    C’est ainsi que les opposants mettent systématiquement en avant « le génocide », « les milices », « la présence des Interahamwe au Burundi » et bien d’autres aspects..
    Pour ce porte-parole de la police, est-ce crédible quand il affirme la présence au sein de la police nationale des éléments non connus de la police et que cela soit constaté par cette seule personne, porte-parole et donc peu opérationnel sur le terrain,…déclaration faite comme par hasard dans la presse rwandaise!
    Quand vous dites que de telles déclarations « Dans tous les cas, c’est une piste à explorer pour comprendre le comportement de certains policiers qui se sont illustrés par des actes de violence. », vous renforcez, inconsciemment ou pas, le mensonge comme outil de propagande et d’opposition..or, il y a assez de mensonges qui circulent dans le pays, au point que tout opinion qui circule au pays est constitué par des rumeurs, pour ne pas dire des mensonges!
    Portez-vous bien.

  3. Jean-Claude

    @Amurani : «J’aurais aimé lire un article qui rapporte les faits concernant la violence perpétrée par des manifestants»
    Amurani, en attendant la sortie de ton fameux article, essaie d’être raisonnable sur la question de «qui, qui attaque?» et de «qui, qui contre-attaque?». Les manifestants ont toujours voulu contester pacifiquement contre le 3è mandat de Nkurunziza qui leur est imposé et dire «non au putsch constitutionnel et accords d’Arusha» en pleine rues de la Capitale de Bujumbura, où ils se font bien entendre. Mais, qui les traque subitement et violemment pour les museler? C’est des policiers. Ces derniers reçoivent de Nkuruniza l’ordre de tirer sur les manifestants à bout portant alors qu’il est lui-même le noeud du problème et toutes les conséquences qui en découlent! C’est plusieurs civils qui en meurent, d’autres sont blessés lorsqu’ils ne sont pas acheminés dans des prisons parce qu’ils ont osé exercer leur droit c.à.d. avouer la vérité qui choque/blesse le Président de la République! Et vous allez me dire, Mr Amurani, que les burundais sont présentement dirigés par un Président, ici Nkurunziza, qui respecte leurs droits et dignité? Pas du tout! Et quand un Président de la République commence à étouffer sa Population étant lui-même la pierre d’achoppement de tout ce qui paralyse le Pays, qu’est-ce qu’il faut faire de lui? De grâce, on le remorque et le met hors d’état de nuire, et c’est cela qui est en cours au Burundi. Il est hors de question que le Burundi souverain et son Peuple soient sous l’emprise des présidents imposteurs et des partis politiques corrompus, kuko niho amabi, ubwicanyi n’indyane zose mu barundi ziva, et on n’en a sérieusement assez, car trop c’est trop! Sinumva rero ingene, wewe Amurani, ushobora guha raison Igisoda n’Igipolisi vyica abanyagihugu gratuitement dans un Burundi où tous ceux qui n’appuient pas le Gouvernement en exercice est considéré comme un ennemi juré à décapiter. Nukwiyamiriza iyo ngendo yabaye ndanse mu Gihugu kuko imaze guhitaniza benshi kandi mu moko yose!… Nturonderere inyishu y’ibibazo vyugarije Uburundi aho bitari et évite surtout de garder confiance en un Gouvernement qui n’en est plus un… Murondere uburyo bushasha bwokoreshwa mu gutwara Uburundi n’abarundi mu mahoro. Barayamaze ngo amase ya kera ntagihoma urutaro !

  4. Tubayabande

    De même, il y a quelque chose d’autre qui est passée inaperçue aprs le 13 Mai 2015. Alors que la police était totalement débordée par les manifestations et que pour la première fois les manifestants sont parvenus au centre-ville, la police de Bujumbura a reçu des milliers de policiers en renfort. Tout ce que nous savons est qu’aucun policier n’ est venu de l’intérieur du pays. Tous les quartiers sont dorénavant ceinturés par la police. Qui sont ces policiers venus en renfort et d’ où sont-ils venus en quelques jours seulement? Comment se fait-il qu’ils tirent sur des anti-3ème mandat sans peur de se faire voir et identifier?
    Y aurait il un lien entre ces renforts, les Imbonerakure et les troupes FDLR qu’ on disait cantonés dans la forêt naturelle de la Rukoko lorsque les services burundais de renseignement les a exfiltrés de la RDC et mis à l’ abri de l’ offensive des troupes onusiennes de la MONUSCO?

  5. Jambo

    La maison de la police est lézardée par ses propres éléments et non pas les manifestants ou les rumeurs.Tôt ou tard tout finira par se savoir.

  6. Amurani

    « pourquoi alors les inscrire sur les bulletins et proclamer leur élection ? » Et si les bulletins avaient été imprimés avant l’annonce du retrait?

    • Amurani

      Depuis le début des manifestations, je n’ai jamais vu sur Iwacu un seul article dénonçant les manifestants qui possèdent des armes et qui les utilisent contre la police. Aucun! Et pourtant, même ce policier que vous citez a reconnu ce fait. Mais à Iwacu, rien à faire, tout ce qui arrive est orchestré par le pouvoir. Et comment vous prétendez être un média indépendant? L’indépendance que vous revendiquez est juste dans vos têtes; sur le terrain, vous ne faites que ternir l’image du gouvernement, un langage qui plaît aux « amis » occidentaux que vous semblez privilégier au lieu de travailler pour votre pays.

      Notre réponse: Monsieur, nous respectons votre opinion. Mais vous nous faites un mauvais procès. Nous avons publié dernièrement un article sur les violences relevées durant les manifs, nous avons montré , photos à l’appui, les cas de policiers tués. Par ailleurs en ce moment même une interview du porte-parole de la police est en ligne. Il donne la position de la police par rapport aux graves accusations de l’ancien porte-parole de la police.Pour le reste vous avez le droit de penser ce que vous voulez d’Iwacu. La rédaction

      • Amurani

        M. Kaburahe, quel est le rôle de la police? Qui a le droit d’utiliser une arme dans le pays? Vous avez vécu en Belgique.Que se passe-t-il lorsqu’un policier est violemment attaqué? N’a-t-il pas le droit de se défendre et même de neutraliser l’agresseur? Pourquoi cela ne devrait pas être le cas au Burundi? Parce que ce sont les gens de Musaga, Cibitoke? Des princes intouchables? On n’est pas en 1994-1995, lors des villes mortes organisées par des Sans-Échecs et autres Sans-défaite avec la bénédiction de l’armée et la gendarmerie qui laissaient le Hutu se faire massacré dans Bujumbura. Soyez responsable. Je ne suis pas sûr que vous publierez mes commentaires. Mais quand je vous verrez dans Bujumbura, je vous répéterai la même chose amaso muyandi.

        • Jean-Claude

          @Amurani:«Vous avez vécu en Belgique. Que se passe-t-il lorsqu’un policier est violemment attaqué?»
          Je ne suis pas la personne à qui tu t’adresses, ici Mr Kaburahe, mais permets-moi de te dire qu’en Belgique on n’empêche jamais les citoyens belges manifester pacifiquement en plein centre-ville de Bruxelles, ce qui n’est pas le cas avec les manifestants contre le 3è mandat irrégulier de Nkurunziza. À chaque fois qu’ils franchissent paisiblement le centre-ville de Bujumbura ou une place publique, même les mains levées, ils sont directement dispersés par des tirs de gaz lacrymogènes, et aujourd’hui par des tirs de fusils lourdement chargés, pourquoi, pourquoi et pourquoi ??? Ces citoyens burundais n’ont-ils pas le droit de désavouer, contester, protester publiquement et pacifiquement contre ce mandat imposé de force ? La réponse est «oui». Alors, si on parle aujourd’hui de crise politique au Burundi c’est parce que ces manifestations jugées légitimes sont en train d’être étouffées par des kalachnikovs, ce qui viole les droits de l’homme et brime la liberté d’expression, Mr Amurani. Et encore une fois, j’aimerais savoir pourquoi Nkurunziza interdit toute organisation et tenue de manifestations pacifiques contre son 3è mandat forcé mais curieusement agrée les dialogues et rencontres/réunions proposés pour en venir à bout. À rappeler que des dames burundaises ont maintes fois essayé d’organiser des manifestations paisibles contre sa candidature forcée mais la police s’ y est toujours opposée, pourquoi???

        • Sirabahenda

          @ Amurani : « On est pas en 1994 – 1995 lors des villes mortes ….l’armée et la gendarmerie laissaient le Hutu se faire massacrer dans Bujumbura ». Aucun rapport entre ce qui s’est passé en 1994-1995 et ce qui se passe en 2015. Il n’y pas de guerre entre Hutu et Tutsi pour ce 3ème mandat à ce qu’on sache. Vous avez essayé de mettre Ça en avant pour tromper l’opinion nationale et internationale, mais peine perdue. Arrêtez Ça SVP!!!!!! Hutu, Tutsi, Twa, tous unis contre le 3ème mandat, c’est tout.

        • Buyenzi Nzima

          Cher frere Amurani,
          il ne faut jamais comparer l’ incomparable!
          Je suis ne a Buyenzi et vit en Europe tout en suivant tout ce qui se passe dans
          mon pays. Ici en Europe, la police encadre les manifestations tout en evitant les
          derapages. Et si les abus se manifestent de la part des policiers ou des manifestants,
          on ne badine pas avec la loi, et c’est ca la difference entre l’ Afrique ou le Burundi et
          l’ Europe.
          Mais il faut que tu saches que les burundais devraient eux-memes se concerter pour enfin
          trouver une solution  » a la Burundaise », car une solution importee est toujours ephemere.
          Tous ces manifestants et policiers tues et blesses n’ y sont pour rien car ils ne defendent que
          leurs droits en tant que citoyen et les autres ne font que appliquer les ordres venant de leur
          superieurs d’ une facon ou d’ une autre.

      • Amurani

        OK. Les cas des policiers blessés oui. Mais vous savez qu’il y en a qui ont dit que ce sont les mêmes policiers qui se sont tirés dessus. J’aurais aimé lire un article qui rapporte les faits concernant la violence perpétrée par des manifestants. Vous rapportez seulement les faits quand la violence vient de la police.

      • PN

        @Amurani

        Les medias internationaux, les organisations locales et internationales des droits de l’hommes sont tous unanimes que la police burundaise a utilise des moyens excessifs pour etouffer la manifestation pourtant dans ses droits. La facon dont elle sy prennent etonne plus d’un et laisse penser que ce n’est pas une police qualifiee pour proteger la population. Bakundukize a repondu a cette question apres l’honorable Bucumi et certains medias. C’est donc la police elle-meme qui accepte de collaborer avec une autre parallele et leur pratique qui ternissent le pays pas Burundi iwacu et cela n’existe pas dans les pays de droits et civilises comme la Belgique dont tu cites en exemple. Quant aux contestataires ques vous appelez les agresseurs, mvt d’ insurrection, les ennemis du pays pour justifier la repression sanglante, cela ne tient pas et ne les detournent pas de leur engagement dans la lutte pour leur droit reconnu par la constitution et le monde entier. Qu’ils aient des armes et des grenades ou pas, la repression etaient bien preparee longtemps avant. En plus d’entrainement et l’armement des imbonerakure, on a vu dans les rues, et dans l’hotel de Bujumbura les imbonerakure et les ex-FAB intimider quiconque oserait mettre son pied dans la rue pour s’exprimer contre le 3eme mandat (Ntituzobihanganira, tuzobamesa, niw nyene etc..), Est-ce qu’ils savaient que les manifestants avaient les moyens pour se defendre ? Non. On est tous temoins qu’ils marchaient paisiblement les mains en l’air comme leur slogan le demande. Quelques cas d’individus isoles en colere face a la repression sanglante ont par apres cherche a se defendre et cela ne couvre pas la repression honteuse de la police. Quand tu dis
        que nous ne sommes plus dans les annees 94-95 Amurani, nous ne pouvons pas accepter non plus que vous nous maintenez dans les annees 50 de l’esclavage (abaja ba Nkurunziza). Vous voulez maintenir les burundais dans la dictature,le monopartisme, les haines et les vengeances interminables. En plus de votre egoisme, vous etes prisoniers de vos ideologies et convictions.

    • Olivia

      Les bulletins avaient peut-être été imprimés avant le retrait de ces élections par certains acteurs politiques. Mais comment expliquer la présence de ces bulletins dans les bureaux de vote??

  7. Détecteur

    Deux catégories de police qui ne se connaissent pas entre eux mais portent curieusement le même uniforme, se rassemblent au même endroit et lèvent la garde en même temps, se soumettent aux mêmes ordres, partagent les mêmes véhicules, bahenda nde?

  8. hat

    Mensonge du porte parole. Un corps de police qui attaque régulièrement les manifestants avec en son sein des éléments inconnus mais acceptés. Son rôle est de dire qu’il y a une bonne police . Ce porte parole sent que la peur peut changer de camp. Il n est pas bête.

  9. Theus Nahaga

    Si le ridicule tuait, nos institution burundaise seraient composées de cadavres. Vous refusez de cautionner notr Nkurunziza nationale, turakumesa, vous vous retirez des élections? cela n’est pas grave, vous serait bien élu. Les gesns restent á la maison le jour des élections? le Burundi a voté avec un taux de 99%. le gens sont dans la rue, d’autres sont tués des centaines de milliers de nos compatriotes partennt en exil? la paix règne partout.
    Ainsi va le Burundi de Nkurunziza et sa clique. Demain la faim va décimer la population, demain les Burundais partiront fuyant cette famine. Nkurunziza et sa clique on écrasé toutes les institutions, Nkurunziza jouera au Foot et se trémoussera dans son Eglise pour je ne sais quel Dieu ou quel diable.

  10. RUGAMBA RUTAGANZWA

    C’est cela la democratie a la burundaise depuis ces 10 dernieres annees. Elle se definit essentiellement par les mots cles suivants: parti au pouvoir, mensonges, tricheries, violences. Le ridicule ne tue pas.

    • Chaise Vide Tete Vide

      haha! Mon ami RUGAMBA, tu oublies: manipulation, haine, divisionnisme, corruption, arrogance, traitrise, betise, etc… etc…Au fait je comprend pa ingene twamaze 10 ans dutwarwa n’intwaro nk’iyi

      • Aloys

        Cela est votre constat n’abo mwiyumvira kumwe, et non de tous les barundi à ce que je sache!…

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