Un haut responsable de la police comparait les failles et incohérences juridiques qui minent les structures des corps de défense et de sécurité à «une grenade dégoupillée ». Certains pourraient sourire mais le fait est suffisamment grave: ainsi par exemple, un citoyen peut contester une arrestation par un corps anticonstitutionnel ! Et devant un tribunal sérieux, il aurait gain de cause. Imaginez un peu la portée et les conséquences de cette réalité juridique ! Pire encore, on découvre que le Service National de Renseignement (SNR) échappe complètement au contrôle du Parlement. Le patron du SNR est sous l’autorité du chef de l’Etat, lequel comme on le sait, ne peut pas être convoqué pour s’expliquer devant le Parlement.
Cette situation qui passe un peu inaperçue au Burundi, commence à inquiéter sérieusement certains partenaires étrangers qui soutiennent nos corps de défense et de sécurité. En Occident, on n’acceptera jamais que l’on puisse financer des structures qui ne respectent pas la Constitution.
Les autorités concernées doivent très vite se mettre en conformité avec la loi. La police, dans une situation post-conflit comme la nôtre, est appelée à jouer un grand rôle. Elle se doit d’être irréprochable dans son comportement quotidien, mais aussi et surtout, vis à vis des textes fondamentaux de la République. C’est une question d’honneur pour la police et pour le Burundi.