Plusieurs commerçants exerçant en mairie de Bujumbura se plaignent de la pénurie de la farine de blé produite par Azam et Azania. De leur côté, les consommateurs dénoncent une montée de la spéculation.
Il est 11h au marché dit « COTEBU ». Sous un soleil de plomb, les acheteurs sillonnent les boutiques à la recherche de la farine de blé Azam ou Azania. Seule la farine de blé communément appelée ’’Ngoma’’ est disponible sur les étagères des boutiques.
De l’avis de certains clients, des vendeurs dissimuleraient la farine pour hausser les prix par après. « Chaque fois qu’ils veulent hausser les prix, les vendeurs nous disent qu’il n’y a pas de farine alors qu’ils l’ont cachée », s’indigne un boulanger rencontré sur les lieux.
Les commerçants grossistes au marché dit ’’COTEBU’’ disent que cela fait plus d’un mois qu’ils n’ont pas de farine de blé de type Azam encore moins Azania.
« Avant, on nous approvisionnait une fois le mois mais ça a brusquement changé. Et du côté des entreprises concernées, c’est le silence absolu », soutient une commerçante. Un autre commerçant ayant un sac de farine Azam avait réparti celle-ci en de petits sacs de deux kilos chacun qu’il vendait à 6.000 BIF.
A Bwiza, en commune Mukaza, le constant est le même. Un commerçant grossiste opérant à la 7ème avenue précise que la quantité de farine qu’il recevait depuis Azam et Azania a considérablement diminué.
Comme conséquence, ajoute-t-il, le prix de la farine de blé « Ngoma » actuellement disponible a été revu à la hausse. « Un sac de 25 kg s’achète à 58.000 BIF alors qu’il s’achetait à 50.000 BIF durant les deux dernières mois ».
Contactés, les responsables de l’industrie de la farine de blé Azania n’ont pas voulu s’exprimer. Une source jointe au sein de l’Azam Burundi indique que l’industrie produit de la farine de blé en quantité suffisante. Selon la même source, la cause de cette pénurie serait plutôt du côté des commerçants qui pratiquent la hausse des prix.
Pierre Nduwayo, membre de l’association burundaise des consommateurs (ABUCO) estime que la pénurie de la farine de blé serait due à une production insuffisante au sein des entreprises concernées. Il recommande au ministère chargé du commerce de contrôler et réguler les prix des produits, surtout ceux de première nécessité.