Des habitations, des infrastructures publiques et privées de Kinanira II, zone Musaga, commune Muha, au sud de Bujumbura, sont menacées par un ravin. La population crie au secours.
A Kibeho appelé communément Ceceni, dans le quartier Kinanira II, un caniveau à force de se fissurer à laisser la place un ravin. « Avant, c’était un petit caniveau bien construit et sans aucune menace. Mais des eaux en provenance de Kinanira IV ont tout détruit. Et un ravin a vu le jour. Il y a environ deux mois », raconte Pontien Ngendakumana, un habitant de Ceceni.
Dans un court laps de temps, ce ravin a déjà une longueur de plus de 100m, une profondeur d’une dizaine de mètres. Sa largeur varie entre 5 et 7m. Cet habitant affirme que les dégâts sont déjà énormes : « Suite à l’écroulement de leurs maisons, beaucoup de personnes ont déjà fui le quartier. Ils craignent de se retrouver dans la Kanyosha en cas de pluie nocturne. »
Mathieu Ntukamazina, chef de cellule, trouve la situation inquiétante. Il indique que plus de 13 maisons sont sur le point de s’écrouler.
« Paniqués, certains propriétaires ont enlevé des tôles pour se réfugier chez des amis. D’autres attendent impuissamment le jour fatidique.»
Deux maisons d’une valeur d’environ 50 millions BIF se sont déjà écroulées. Idem pour plusieurs parcelles de dix millions BIF chacune. Un petit pont menant à Kanyosha ou à Kinanira II, côté « Kwa Vyisi », a déjà cédé. Une maison dans laquelle vivaient des policiers a subi le même sort.
Des travaux d’urgence pour éviter le pire
« Il faut qu’on nous sauve dans l’urgence. Vu l’allure d’agrandissement de ce ravin, demain, ce sera tard », insiste M. Ntukamazina. Ce dernier souligne qu’outre des habitations, l’Eglise du Réveil des Nations (ERENA) et l’avenue Mutaga II sont menacées.
Même cri d’alarme chez un des responsables de l’Eglise ERENA qui indique que leurs fidèles ne se sentent plus en sécurité. Et pour cause, elle est située au-dessus de ce ravin. « Des absences s’observent dans nos cultes. Et c’est normal qu’ils aient peur ».
Et Anitha Kwizerimana, une des fidèles, mère de quatre enfants, d’ajouter : « Nous devons veiller sur nos enfants pour qu’ils ne tombent pas dans ce ravin.» En cas de pluie, c’est l’alerte générale. «On se réveille et on se met dehors en attendant le pire. Nous avons peur que nos maisons s’effondrent sur nous. »
Les habitants de cette localité se disent fatigués. « Des journalistes sont venus à maintes reprises. Nous supplions le gouvernement de sauver Ceceni », lance M. Ngendakumana.
Il craint également pour leur santé. Divers sortes de déchets s’y déversent. « Et ce, au moment où le choléra refait surface.»
Contacté, Ramadhan Nkurikiye, conseiller principal du maire de la ville, nous a renvoyé à l’administrateur de Muha. Ce dernier était injoignable. Et le ministère des Travaux publics a promis de s’exprimer ultérieurement après s’être rendu sur le terrain.