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Une nouvelle tactique des voleurs : se faire passer pour des intermédiaires d’une rébellion venus faire le ravitaillement

05/05/2013 Commentaires fermés sur Une nouvelle tactique des voleurs : se faire passer pour des intermédiaires d’une rébellion venus faire le ravitaillement

Profitant de la peur de la population de Kibiri, les voleurs se font passer pour des intermédiaires d’une rébellion venus faire le ravitaillement. Une fois dans votre maison, ils emportent tout.

<doc2302|left>A Kibiri, zone Mungwa, commune de Gitega, les habitants dorment la peur au ventre. Depuis quelque temps, ils sont attaqués par des éléments qui se font passer pour des agents de ravitaillement : ils disent être venus prendre deux ou cinq kilos de vivres pour des rebelles. Dans la matinée du 23 novembre, l’un de ces hommes a failli être lynché par la population en colère.

Selon Daniel Butoyi, la colline de Kibiri est souvent la cible de pareilles agressions. « L’attaque de cette nuit est la quatrième au cours de ce mois de novembre. Quand ils ne viennent pas la nuit chez nous en nous menaçant d’ouvrir les portes, ils vandalisent nos récoltes dans les champs », souligne ce chef de colline.

Selon la population de Kibiri et ses environs, les personnes exerçant de petit commerce sont les plus ciblées. Sylvestre Hakizimana est boutiquier de la place. Dans cette soirée, aux environs de 23 heures, sa maison a été mise en sac par des voleurs qui l’ont sommé d’ouvrir sous peine de voir sa famille massacrée. Avant de fuir, ils l’ont ligoté et lui ont assené des coups de gourdin. Sa fille de 15ans a été atteinte par des éclats d’une grenade lancée par ces assaillants, elle a été amenée d’urgence à l’hôpital de Kibimba. « J’ai entendu quelqu’un qui m’appelait par mon nom en me disant d’ouvrir et de donner cinq kilos de haricot pour les rebelles. J’ai rétorqué que je ne pouvais rien donner pour les rebelles. C’est à ce moment que j’ai entendu des cris provenant de la maison des enfants. Par pitié pour mes petits, j’ai ouvert la porte. Ils m’ont alors intimé l’ordre de leur donner tout mon argent », témoigne-t-il.

Il affirme avoir eu la vie sauve grâce à une mésentente entre ces bandits. L’un d’eux aurait demandé à celui qui se nommait commandant s’il ne pouvait pas le tuer sur-le-champ. Mais ce soi-disant officier leur aurait répondu qu’il ferait mieux d’attendre un peu. « Si je suis vivant c’est grâce au bon Dieu. Ces hommes ont cru à une intervention de la police quand ma fille est revenue de sa cachette. Ils ont alors ont dégoupillé une grenade et prenaient la fuite », a-t-il ajouté.

Leurs vœux de la population exhaussés

D’après cette population, ces bandits sévissent en groupe de dix ou plus et les civils à eux seuls ne peuvent pas leur opposer une résistance. « Nous avons déjà constaté qu’ils ne sont que de simple bandits. Mais comme ils sont nombreux et armés, nous ne pourrons pas leur résister à mains nues. Nous ne pouvons que donner l’alerte », indique Judith Harerimana qui souligne que ce système de défense n’empêche pas le pillage. « La position policière la plus proche est à Rutoki à quelques kilomètres d’ici. Quand les policiers parviennent à nous venir en secours, ils trouvent ces bandits déjà partis. Il serait donc indispensable qu’une position de policiers soit tout près », propose pour sa part Joseph Hatungimana. Cet homme volé deux fois de suite va plus loin en affirmant qu’il soupçonne aussi de mauvais voisins d’être de connivence avec ces malfaiteurs. « Même si personne n’a encore été attrapée parmi ceux qui les guident, je crois qu’il y en a parmi nos voisins qui leur montrent des maisons à attaquer. Je comprends mal comment quelqu’un qui n’est pas d’ici peut venir et t’appeler par ton prénom. »

Selon le commissaire provincial de police le cri des habitants a déjà a été entendu. Pour barrer la route à ces cambrioleurs, il indique qu’une position policière vient d’être installée sur la colline Kibiri. Mais d’après lui, un simple voleur est difficile à appréhender sur de simples soupçons s’il n’est pas attrapé en flagrant délit. « Nous sommes parvenus à arrêter certains hommes pour raisons d’enquête. Mais nous les avons vite relâchés faute de preuves suffisantes. Nous en avons seulement gardé un chez lequel nous avions trouvé une tenu militaire et une baïonnette», a annoncé Eric Igiraneza.

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