A la veille du prochain round des pourparlers à Arusha, que l’on dit imminent, alors que Bujumbura campe sur « sa » feuille de route pour les élections de 2020, l’opposition en exil réunie au sein du Conseil National Pour le Respect de l’Accord d’Arusha pour la Paix et la Réconciliation au Burundi, « CNARED-GIRITEKA » en sigle, se déchire sur la place publique pour une histoire d’un… laptop ! Oui, vous avez bien lu. Un banal portable et d’autres questions mineures qui relèvent de la cuisine interne dans une organisation politique digne de ce nom.
Faut-il en rire ou en pleurer ?Il ne faut pas « tirer sur une ambulance », dit-on, et je ne vais pas en rajouter.
Mais que se passe-t-il vraiment au CNARED ? Selon une source interne crédible, cette histoire de laptop est vraiment « périphérique ». La crise serait beaucoup plus ancienne, profonde, voire originelle. « En réalité, il n’y a jamais eu une vision commune sur la stratégie à adopter pour bâtir une vraie plateforme de l’opposition. » Pour simplifier, raconte notre source, « au sein du CNARED deux courants s’affrontent : un courant prêt à négocier des postes et rentrer pour composer avec le pouvoir. » D’ailleurs, explique encore la source, comme par hasard, Bujumbura est informé des moindres faits et gestes du CNARED. « L’autre courant est toujours dans l’esprit de l’acte constitutif plus radical adopté le 1er août 2015 à Addis-Abeba. »
Ce qui est sûr, toutes ces personnalités ne sortent pas agrandies par cet étalage de bassesse pour une plateforme qui avait mis en lettres d’or, dans son règlement d’ordre intérieur, « la promotion de la concertation et le travail en synergie afin d’unir les visions, les efforts et les actions que recommande l’intérêt supérieur de la nation. » C’est raté.