Une minute de silence pour tous nos valeureux combattants tombés sur le champ d’honneur, ici ou ailleurs où le devoir les appelle. Respect pour nos soldats de la paix fauchés par une salve traitresse, enterrés par des bombes sous des gravats anonymes, loin des leurs. Honneur pour nos vaillants militaires emportés par ces maudites guerres.
Les êtres qui vous sont chers vous saluent, vous embrassent très fort. Ceux qui vous portent dans leurs cœurs vous pleurent, vous pleurerons à jamais, les larmes dégoulinent et couleront, c’est sûr, d’autres seront ravalées, vite effacées ne laissant qu’un sillon desséché sur la joue, témoin d’un déchirement.
Et oui, ces guerres quelquefois insensées nous prennent nos enfants, nos frères, nos pères, nos époux, … La guerre fait toujours beaucoup de victimes mais « la première victime d’une guerre, c’est la vérité », disait l’écrivain Rudyard Kipling.
Et tous les porte-paroles le savent. Conscients qu’il ne faut pas démoraliser les troupes, ils deviennent ingénieux, inventifs, il leur arrive de parler mais ils ne disent rien. Souvent, ils se murent dans un silence assourdissant.
En pleine crise consécutive à l’assassinat du premier président démocratiquement élu, j’ai eu le temps, avec les toutes premières radios indépendantes, de ’’tendre’’ le micro à un porte-parole de l’armée, le Colonel Augustin Nzabampema. Je le respecte. Un gentleman.
Pour des questions de sécurité, il nous disait, il se disait être la seule fenêtre, la seule voix autorisée, sauf qu’en face, il y avait d’autres porte-paroles, d’autres bilans plus lourds, contradictoires à son discours, toujours rassurant.
Connu pour sa phrase célèbre, ’’ il y a eu erreur d’appréciation’’, en parlant du massacre d’Itaba dans la province de Gitega qui a fait 170 morts, le 9 septembre 2002, cet officier donnait rarement le bilan, que ’’des blessés légers, et des morts, côté rebelle’’. Mais, il disait qu’il ne fallait pas entrer dans l’arithmétique des morts.
Le Burundi avait toujours nié sa présence à l’Est de la RDC à la poursuite des ’’assaillants’’ alors que chaque militaire déployé là-bas partait avec son sac mortuaire dans son kit. Il a fallu qu’un vice-président de la République, Frédéric Bamvuginyumvira dévoile ce secret de polichinelle.
Et c’est pareil aujourd’hui, c’est compréhensible : « Même un mort, c’est déplorable », et c’est à pleurer comme hier. « Le combat, c’est le combat, s’il advenait qu’il y avait des morts, il y a un canal de communication aux familles pour venir enterrer les leurs. » Des mots du Général de Brigade Gaspard Baratuza, porte-parole de l’armée burundaise.
J’aurai aimé lire les Mémoires de certains porte-paroles, souvent quand, du haut de leurs lourdes décennies devenues dures à supporter, ils jettent un regard derrière eux pour contempler leur passé, ils se lâchent, disent certaines vérités, les vérités tues pendant longtemps même s’il y a d’autres qu’ils emportent avec eux.
J’ai rarement été aussi dégouté en écoutant un porte parole de l’armée Burundaise . J’ai eu le malheur de regarder quelques photos des militaires burundais décédés en RDC si j’en crois mes sources sur un des réseaux sociaux, je les ai tout de suite envoyées à la poubelle, hors de question de continuer à les regarder. Si l’art d’être porte parole se résume à mentir, je n’ai plus envie de jouer au menteur . C’est terrible d’être spokesman . M. Baratuza devient ainsi le patron des menteurs et passera dans la postérité pour un militaire « ashinyagurira imiryango y’abarundi babuze » . Je trouve que le terme « gushinyagura » résume parfaitement son attitude . Encore une fois les Burundais toute ethnies confondues , ont le droit et le devoir de dire » arrêtez le massacre » de nos enfants . Que faisons nous dans ce merdier de la RDC ? Ce problème ne trouvera de solutions que dans l’acception de la RDC que les Banyamulenge sont des congolais . La question des Banyamulenge n’est pas une simple question de démocratie ou de régime , c’est une question de droit à la vie pour une partie de la population congolaise. S’il existe encore des intellectuels en RDC comme au Burundi c’est le moment d’agir pour dire STOP à l’exclusion des Banyamulenge , stop à la guerre en RDC . Levez vous donc , vous les intello !