Après le passage du secrétaire général adjoint de l’ONU aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix à Bujumbura, Gitega qui doit racler les fonds de tiroirs pour trouver ce qui lui reste comme billets verts afin d’importer les produits stratégiques dont le carburant qui manque, souffle. Certains jubilent même déjà.
L’espoir de voir les caisses de l’Etat renflouées est permis, surtout avec la promesse d’envois de troupes additionnelles dans les différentes missions de maintien de la paix auxquelles le Burundi participe.
Cela concerne la Minusma, la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali, la Minusca, la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation en République Centrafricaine et la mission hybride ONU-UA en remplacement de l’Amisom en Somalie dont le mandat expire en 2022.
C’est connu, les dividendes ou autres rentes tirées des missions de maintien de la paix constituent aujourd’hui la principale source de rentrée de devises.
Mis à part ces avantages financiers recherchés, la participation aux missions de maintien de la paix procure au Gouvernement burundais une bonne image diplomatique, Gitega redore son blason.
Pour les hommes en uniforme ces « missions » sont une sorte d’ascension sociale : troquer leur béret vert, marron, noir ou rouge pour le casque bleu est le summum de tout ce qu’ils peuvent espérer porter, c’est un couronnement, une auréole. Une assurance-vie, même s’il faut le sacrifice ultime : la perdre.
Leur solde se retrouve multipliée par dix voire plus… ce qui donne des ailes à la caisse d’épargne de l’armée burundaise, la CECAD (Coopérative d’épargne et de crédit pour l’auto-développement), qui inaugure bientôt son nouveau siège juste à côté du monument du soldat inconnu … rien à envier aux sièges de nos meilleures banques.
Je me demande si vous n’exagérez pas en disant que les soldes des militaires en mission de paix à l’étranger sont « aujourd’hui la principale source de rentrée de devises ». Si c’est le cas, nous risquons dans l’avenir de nous retrouver sur la paille, car les conflits armés ne sont pas éternels et les bailleurs de fonds peuvent changer d’avis. Déjà en Somalie la discussion est déjà engagée de confier la défense du pays en priorité aux éléments nationaux. Ce qui peut entraîner la diminution des contingents et un manque à gagner assez considérable dans les caisses de l’État burundais. A moins de décrocher un contrat fixe avec un pays étranger, à l’exemple des Gardes Suisses qui assurent la protection des Papes depuis des siècles.
Et que les gens qui les envoient ne demandent pas une grosse ponction.
On paye pour aller sur la liste
Pourquoi pas !!!
Après il faut bien gérer ces fonds ce qui est autre chose. Quant à nos militaires, prions que leur mission ne leur soit pas fatale et qu’ils reviennent mettre en place des micros projets de développement pour leurs familles.