La promulgation de la loi sur la presse a soulevé un tollé immense au Burundi et à l’étranger. « Loi vague », « liberticide », « régression des libertés publiques », les critiques ont fusé de partout.
Souveraineté des Etats oblige, les pays amis du Burundi se sont inclinés mais ont annoncé qu’ils seront vigilants quant à la mise en application. C’est ce que nous ont dit par exemple quelques représentants des pays partenaires comme l’ambassadeur de Suisse au Burundi, celui des Pays-Bas, mais aussi le représentant du Secrétaire Général de l’Onu (voir l’édition d’Iwacu à paraître ce vendredi 14 juin).
Côté gouvernement, la main sur le cœur, on nous assure que tout va bien, qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter, que c’est « une bonne loi » pour nous. Apparemment, la stratégie du pouvoir est de rassurer les médias, les Burundais et la communauté internationale.
Epée de Damoclès désormais suspendue au dessus de nos têtes, elle pourrait être faussement « dormante », histoire de calmer l’opinion nationale et internationale.
Mais n’oublions jamais que malgré les propos rassurants du gouvernement, cette loi, vague à souhait, et c’est sa force, reste une terrible arme, affutée, prête à l’emploi.
Ne nous faisons donc pas d’illusion. Elle sortira occasionnellement, pour frapper sélectivement.
Le danger est donc là. Nous le savons. Nous vivrons avec jusqu’au changement, car comme toutes les mauvaises lois, celle-ci passera…