Le tabagisme est l’un des facteurs clés des maladies non-transmissibles. Une loi antitabac a été mise en place pour limiter sa consommation. Mais sa mise en application reste à désirer et la vente de cigarettes va crescendo.
Plus de 8 millions de personnes meurent chaque année dans le monde suite à la consommation du tabac. Plus de 7 millions d’entre elles sont des consommateurs ou d’anciens consommateurs et 1,2 millions des non-fumeurs involontairement exposés à la fumée, selon l’Organisation mondiale de la santé.
Au Burundi, d’après une étude réalisée par le ministère de la Santé publique et de lutte contre le sida, la majorité commence à fumer avant l’âge de 19 ans. « Ce qui est atterrant, car les manifestations pathologiques graves se manifestent souvent vers 40 ans ».
C’est dans l’optique de limiter la consommation du tabac et ses conséquences sur la santé qu’une loi antitabac a été mise en place en 2020. Pourtant, certains faits interdits par cette loi ne sont pas respectés par les fumeurs et les vendeurs du tabac.
Des habitants rencontrés dans la ville de Bujumbura déplorent le comportement de certains fumeurs. Ils demandent une mise en application efficace de cette loi afin de protéger la population contre ces effets qui peuvent survenir aux consommateurs involontaires.
Alexandre Manigomba, habitant de la zone de Bwiza, témoigne : « Mon fils a commencé à fumer à 13 ans suite à un voisin qui lui demandait de lui allumer une cigarette. Il fume dès lors et actuellement il a 23 ans. »
Il trouve que cette loi vient à point nommé pour protéger les enfants et les fumeurs involontaires. « Certains fumeurs osent allumer une cigarette dans les lieux publics comme dans les bistrots, dans les routes, …et personne ne peut les empêcher sauf la police », ajoute-t-il.
Un commerçant rencontré dans la zone de Nyakabiga fait savoir qu’il connait que c’est interdit de donner une cigarette à un enfant de moins de 18 ans. Il explique qu’il le fait, car s’il refuse, il va en trouver chez un autre commerçant.
La vente locale de cigarettes a considérablement augmenté d’année en année, passant de 180.230 milliers de cigarettes vendu en 2017 à 211.930 milliers de cigarettes en 2020, soit une augmentation de plus de 17 % dans 4 ans, selon les données de l’Institut de statistiques et d’études économiques du Burundi (ISTEEBU). Cette augmentation peut s’expliquer par l’accroissement de la population et le prix d’une cigarette accessible à beaucoup de personnes.
Cet accroissement de la vente des cigarettes inquiète l’Association burundaise pour un monde de paix sans drogues (ABMPD). Elle déplore le retard de la mise en place des textes accompagnant la loi pour limiter la consommation du tabac.
Le ministère en charge de la santé tranquillise.
Dr Josélyne Nsanzerugeze, directeur du programme national intégré de lutte contre les maladies chroniques non-transmissibles indique que le Burundi s’est déjà doté d’une loi en mars 2020, dans sa section six destinée à la lutte contre le tabac.
« Nous sommes en train d’élaborer des textes qui prévoient des punitions pour la mise en application effective de cette loi », souligne-t-elle.
Mme Nsanzerugeze fait savoir également que le ministère est en train de mener des sensibilisations dans les groupes ciblés, notamment les femmes enceintes et les mères allaitantes. Les centres de santé dans leurs séances d’éducation sur la santé intègrent au quotidien des formations sur les méfaits du tabac.
Pour Valentin Havyarimana, coordinateur national de l’ABMPD, la consommation du tabac à bas âge s’accentue du jour au lendemain. C’est dans ce but que l’association a initié des enseignements des jeunes via des sketchs surtout en milieu scolaire sur les méfaits du tabac.
« Il est notamment interdit qu’un enfant de moins de dix-huit ans achète le tabac et les produits du tabac. Il est également banni de fumer dans les lieux à usage collectif. Malgré toutes ses interdictions, ces pratiques se font en toute quiétude », précise-t-il.
M. Havyarimana déplore le comportement de certains fumeurs qui demandent aux enfants de leur allumer une cigarette. « Ces enfants saisissent cette occasion pour goûter et cela devient une habitude. »
Il indique que ce qui manque, c’est la mise en application effective de la loi, car tout est prévu dans la loi. Il recommande au gouvernement d’accélérer le processus de mise en place des textes pour la mise en application effective de ladite loi, afin d’atteindre les résultats escomptés.
Puisque ce sont des maux de même nature j’espère que la même ministre de la santé est entrain de nous preparer une loin contre la consommation hors contrôle des boissons alcoolisées y compris les produits de la Brarudi qui tout détruisent le tissu social au Burundi
@Rukara
« ….y compris les produits de la Brarudi »
Les produits de la Brarudi représentent quel pourcentage de toutes les boissons alcoolisées consommées dans le pays?
Quelle genre de questions?
L’argumentation porte sur les boissons alcoolisées d’ou qu’elles viennent c’est a dire y compris aussi les produits de la Brarudi point et trait.
Une loi pareille si elle voit le jour ne devrait pas discriminatoire