<doc7547|right>Le policier Pierre Havyarimana, qui a tiré sur un journaliste de la RPA, a été rayé de la liste des membres de ce corps. Le même jour, entre 16h et 17h 30, le Tribunal de Grande Instance en mairie de Bujumbura prononçait contre le policier une peine de 15 ans d’emprisonnement et une amende pour la victime dont le montant sera précisé plus tard.
[La rapidité de la justice a été saluée dans l’opinion.->http://www.iwacu-burundi.org/spip.php?article5441] Et c’est une bonne nouvelle, quand on sait ses lenteurs habituelles. Seulement, il ne faudrait pas que, sous la pression ou pour « faire un exemple », on oublie les principes élémentaires de la justice, dont le droit à la défense. Un droit réclamé par le prévenu.
Nous n’allons pas, bien sûr, nous faire l’avocat de cet homme. Ce qu’il a fait est grave. Mais nous voulons juste souligner, que cet homme, quel que soit l’acte posé, a été condamné sans avoir eu droit à la moindre défense. [Selon notre enquête->http://www.iwacu-burundi.org/spip.php?article5491], à l’audience, aucun avocat ne le défendait.
Pourtant, les articles 38 et 40 de la Constitution du Burundi garantissent que chacun sera jugé « équitablement, dans un délai raisonnable, publiquement, avec toutes les garanties nécessaires à sa libre défense. »
Selon les juristes interrogés par Iwacu, la procédure dite de « flagrance » n’empêche pas que les droits de la défense soient assurés, au moins par un avocat commis d’office, pour assurer la régularité de la procédure.
Que mon confrère de la RPA, sur son lit de souffrance, ne m’en veuille pas de demander justice pour le policier Pierre Havyarimana. Oui à la justice rapide. Mais non à la justice expéditive.