Le thème choisi cette année pour la journée mondiale des enseignants ne rime à rien avec la situation prévalant au Burundi où certaines classes ou matières dans la plupart des écoles manquent d’enseignants.
«Les enseignants dont nous avons besoin pour l’éducation que nous souhaitons : l’impératif mondial de remédier à la pénurie d’enseignants», tel est le thème de cette année pour la célébration de cette journée.
La Fenaseeb, la Fédération Nationale des Syndicats du Secteur de l’Enseignement et de l’Éducation du Burundi, trouve que c’est un thème qui vient à point nommé parce que le système éducatif burundais fait face à un manque criant d’enseignants.
Pour contourner cette situation, note la Fenaseeb dans son communiqué, l’Etat fait recours aux enseignants bénévoles ou vacataires et ces derniers échappent à toute réglementation du travail.
Cette centrale syndicale déplore en effet l’organisation des écoles post-fondamentales sans enseignants suffisants et les horaires dépassant de loin les normes, en témoigne le tôt de redoublement élevé.
Dans cette déclaration de la Fédération Nationale des Syndicats du Secteur de l’Enseignement et de l’Éducation du Burundi, la mise en retraite de plus de 3 000 enseignants au mois de juin de cette année est venue empirer une situation déjà déplorable.
Un enseignant muté à l’intérieur du pays, loin de sa famille ne mâche pas les mots : « Le gouvernement n’ignore pas mon salaire et pour couronner le tout, ce même gouvernement m’a muté à l’intérieur du pays et je suis obligé de payer deux loyers sans compter les tickets aller-retour pour voir ma famille ».
Son collègue qui s’est retrouvé dans le même cas, ajoute qu’une telle situation intenable fait qu’un grand nombre d’enseignants se retrouvent sans motivation, en témoigne le niveau de certains élèves.
Dans sa note dédiée à cette journée, l’Unesco fait remarquer qu’à l’échelle mondiale, les données confirment que, dans de nombreux pays, les jeunes générations et de nombreux enseignants en poste ne considèrent plus l’enseignement comme un métier attractif.
« Bien qu’ils aient accompli leur vocation avec passion, les enseignants qui démissionnent le font souvent à cause des conditions de travail dégradées et des exigences croissantes qui leurs sont imposées par l’administration scolaire, les familles et les apprenants eux-mêmes », lit-on dans cette note.
Selon l’Unesco, le manque de reconnaissance et de respect représente un autre motif, comme le montre la rémunération que les enseignants perçoivent dans de nombreux pays malgré leurs compétences.