« Vérité en-deçà des Pyrénées, erreur au-delà. » Blaise Pascal avait raison : ce qui est une vérité pour une personne, peut être une erreur fatale pour d’autres. Le sermon du père Herménégilde Icoyitungiye, le Vendredi Saint au sanctuaire marial du Mont Sion Gikungu, est emblématique. Il dénonce l’injustice, la criminalité, la corruption, l’oppression, la complicité dans le mal. Cette dénonciation a été décriée par Bujumbura et ses alliés politiques ou de la société civile. Ils y voient en effet un parti-pris politique. « Le Vendredi Saint n’était pas le choix de prédilection pour manifester sa sensibilité politique dans le but de blesser, manquer du respect, diffamer, discréditer, préjuger, attaquer, provoquer, insulter, etc. » C’est la réaction des représentants de deux associations CAPES+ et PISC-Burundi, dans une lettre conjointe d’indignation au propos du prêtre Hermès Icoyitungiye adressée ce 19 avril à l’archevêque de Bujumbura. Ils lui demandent de redresser ce prêtre afin que cette pratique ne se répète plus dans les lieux de culte. Pour d’autres, ce prêtre a tenu des propos partisans, gauches et maladroits à l’endroit du gouvernement burundais. Sur les réseaux sociaux, il y en a qui demandent ni moins ni plus sa tête.
Pour l’opposition et la société civile qui dénonce le pouvoir en place, le prêtre a dit tout haut ce que tout le monde dit tout bas. Ils saluent le courage de « ce prêtre qui connaît très bien la souffrance de la population, sa misère et sa désolation. »
Il convient plutôt de s’interroger humblement. Est-ce que les propos du prêtre ne s’appliquent en aucune façon sur notre pays ? Un prêtre, peut-il être « déconnecté » de son environnement, être sourd et aveugle pour ne dire que des paroles lénifiantes, insipides, parce qu’il est homme d’Eglise ? Ou alors, au contraire, devrait-il être écouté car il parle pour toutes « les brebis sur lesquelles le Seigneur lui demande de veiller ». Son homélie a le mérite de condamner tout le mal, d’où qu’il vienne.
Au lieu de manipuler politiquement les propos du père Herménégilde, en se l’appropriant ou en le vouant aux gémonies, nous qui nous revendiquons chrétiens, qui remplissons les Eglises tous les dimanches, prions avant chaque activité, nous devrions méditer son contenu. Prier pour le prêtre si c’est un menteur et lui pardonner, nous sommes chrétiens, ou alors, faire ce qu’il nous exhorte à faire dans ce texte prophétique: changer.
C’est dommage que des chretiens d’une meme religions se dechirent pour une verite emise.
Le pretre a dit et nous ne changerons rien a ca. Il nous reste plus qu’a polemiquer comme de vulgaires mecreants.
@Jean Bigirimana
On ne devient pas mécréant parce qu’on remet en question la parole d’un prêtre, surtout si cette parole (ou cette remise en question) n’a rien à voir avec la foi. Qualifier les autres, c’est les juger… Dieu seul est juge!
Mais, je vous remercie de me rappeler que toutes les religions ont toujours recours à cette vieille technique qu’est la leur, pour s’en prendre à un fidèle qui ose émettre une opinion différente de la ligne tracée : la culpabilisation!
« Mvako! » Je n’ai pas pu trouver une expression équivalente en français.
Pati, urikumwe n’Imana yawe, yaguhezagiye, ikagusiga amavuta. Kurya wavuze, ntubuze uwo wakijije umutima ndavyizeye. Abaceceka, abatukana, abakuvumantobatumwa na Yezu.
Souvenons nous aussi qu en 1972 mgr Ntuyahaga s est couché devant Micombero et vous connaissez la suite. Le clergé a failli à son devoir de protection des troupeaux et s est retrouvé aussi victime de Micombero. Je suis sûr que au péril de leurs vies s ils avaient appelé à la résistance civique il n y aurait pas eu autant de morts. Quand le loup entre dans la bergerie , le berger défend son troupeau , il ne detalle pas. Pour moi, il restera qlq de juste, un seul de l’église à dire la vérité et j’ai 50ans. S’il faut attendre 50 ans pour écouter un seul discours juste d un prêtre , oui l église a failli à sa mission. Si l église avait enseigne’ la paix il y aurait eu la paix mais comme visiblement ils ont cultive’ la haine nos tombes et fosses communes débordent.
@Congo
Ce n’est pas bête ce que vous dites-là!
@Bakari
Au contaire!
@Madjer
Comment? Soyez plus explicite.
@Bakari,
Vous comprenez ce que je veux dire!
Quelqu’un a dit: « l’Eglise catholique n’a d’autres armes que la prière et la fraternité des hommes ». En 2015, nos pasteurs ont tout fait pour sauver le Burundi de la descente aux enfers actuels mais ils n’ont pas été écoutés. L’histoire leur en saura gré. On ne dira plus jamais qu’ils n’ont rien fait. Dans toutes les circonstances, ils sont condamnés. Lorsqu’ils dénoncent l’injustice et l’oppression, ils sont condamnes. Lorsqu’ils se taisent, ils sont condamnés. Dans la décomposition sociale actuelle, elle doit se préparer pour secourir les milliers de victimes économiques, médicales et physiques qui s’annoncent.
Finalement on a du mal à distinguer les miting politiques et les homélies de l’église catholiques! On aurra tout vu et tout entendu!
»Sur les réseaux sociaux, il y en a qui demandent ni moins ni plus sa tête. »
Tuez ce prêtre vite, vous qui êtes offensés par la vérité qu’il vous a servie à haute voix ce vendredi saint et vous lui permettrez de goûter rapidement aux délices de la gloire éternelle. Même pas peur!!!
Êtes-vous lui? Ou parlez vous pour lui?
Personne ne va le tuer! Ceux qui appellent à sa mort – ou si vous voulez, qui réclament sa tête – sont aussi ignorants et inqualifiables que le manque de jugement dont il (le prêtre) a fait preuve.
Mais, l’erreur est humaine, tant qu’elle ne provoque pas des actes reprehensibles ou des désastres!
De son temps Jesus a condamne les injustices commises par la hierarchie.
Il n a pas eu peur des puissants.
Notre pretre de Gihosha fait preuve du meme courage.
A l antipode il ya des pasteurs evangelistes qui utilisent le me livre didactique pour caresser la bete dans le sens du poil.
Meme au Burundi, il y a des gens courageux qui osent denoncer les crimes abominables.
Chapeau mon Pere
Jésus s’en est pris aux Pharisiens parce que’ils se mêlaient de ce qui ne les regardaient pas : le commerce! Mais surtout, les pharisiens excluaient les disciples de Jésus.
@Rurihose,
Bien dit.
Bonne réflexion mon frère Léandre sur ce sujet de des mots lancent par ce prêtre. Alors, l’église ne parle jamais de leurs (Les 20 prêtres) enlever la vie par régime de Micombero en 1972? Est ce qu’il y a qlq’un dans ce pays qui est mort sans avoir lui même creuser(provocation à la police ou une tentative de saboter le pouvoir?) sa tombe. il faut nous donner des exemples concrets? et non juste les paroles. Merci
Quand je grandissais dans les années 70 et 80, les seules références qu’on entendait à la messe en lien à la politique, c’était les communiqués divers de l’administrateur ou du gouverneur, à la population de sa commune. Et c’était à la toute fin de la messe. On pouvait donc sortir sans rien écouter.
Et les homélies ne concernaient que le texte de l’Évangile que le prêtre venait immédiatement de lire ou l’événement (baptême, confirmation, mariage…) qui était en train d’être célébré.
Jamais entendu de politique comme sujet ou contenu d’une messe! Et cela en dit long sur la mutation que l’Église catholique burundaise a opéré depuis un certain temps!
« Exit la parole de Dieu, bienvenue LA POLITIQUE ! »
Comme l’homélie est considérée comme la partie maîtresse de la messe (toutes les autres parties ne changent jamais), l’Église catholique burundaise ne prêche plus « la bonne parole », mais plutôt la politique?… Euh… … de temps en temps!…
Remarquez qu’il pourrait y avoir de la bonne parole dans la politique, mais cela reste à démontrer. Et même s’il y en avait, ce n’est pas le rôle des prêtres de prêcher de la politique, c’est aux politiciens que cela revient. Les prêtres, eux, ont leur « manuel » d’usage : La Bible!
S’ils (les prêtres) tiennent à parler de politique, ils devraient organiser des meetings comme tout le monde. Comme cela il n’y aura aucune confusion entre le prêtre et le citoyen qui remplit adéquatement son rôle!
La déviance, c’est quand on fait ce qu’il ne faut pas « dans n’importe quelle place », ou quand on ne fait pas ce qu’il faut « dans n’importe quelle place »!
« Chaque chose À sa place car chaque chose A sa place ! Peu importe qui on est et peu importe la casquette qu’on choisit de mettre! »
Une question tres simple: Si un politicien fait usage de la bible pour des ses interets, devrions-nous lui demander de quitter la politique et mettre une soutane?
Voila le porbleme qui se pose au Burundi: vouloir limiter le droit d’expression des gens quelque soit leur fonctions, apres tout ce pretre est burundais et par consequent a la droit d’exprimer son opinion dans la messe qu’ailleurs.
Chaque chose à sa place. Si vous voyez un jour un politicien ou un prêtre qui prend la bible dans un meeting politique, chahutez-le! De même, si un prêtre ou un politicien qui s’amène à l’église pour faire de la propagande politique, on devrait aussi le chahuter.
Les gens ne réalisent pas comment, petit à petit, l’extrémisme parvient à s’installer dans les esprits de simples personnes. C’est quand un responsable dévie de son domaine ou de son champ de compétence et commence à empiéter sur ceux des autres.
Et moi j’aimerais vous poser une question à mon tour :
« Que pensez-vous que seraient les conséquences, si les autres responsables des différentes religions qui supportent le gouvernement actuels, commençaient à enseigner le contraire de ce que l’Église catholique est en train de permettre? »
L’Église catholique burundaise ne digère pas que le centre du pouvoir soit actuellement détenu par des non-catholiques. Et c’est cela qui les fait griser. Cessons de tourner autour du pot!
Il faut crever un abcès qui est devenu aussi évident et nocif : Qu’ils se mêlent de ce qui les regardent!
Et juste pour éviter toute équivoque, je suis catholique… et un catholique fidèle.
@ gacece, dans les années 70 et 80 vous n entendiez pas la politique à la messe. C’est vrai. La politique était faite en cachette comme dans sahwanya. La victoire des hutu sur l armée ex fab est fruit de l église catholique . Comme disait Mgr Nterere: vous ne pouvez rien sans nous. En qualifiant le prêtre et mgr Ntamwana de gens qui manquent de jugement, je ne sais pas où vous vous placez. Vos propos sont tellement irrespectueux qu ils deviennent insignifiants. Bonne journée.
@Congo
Non! Je n’ai nulle part dit que toute l’Église catholique du Burundi a manqué de jugement. Ces propos sont les vôtres, pas les miennes.
Dans les années 70 et 80, l’Église catholique du Butundi était beaucoup plus occupée à « avoir peur » de Bagaza (Dieu ait son âme!) qui était en train de fermer tous les séminaires en les transformant en lycées publiques. Bagaza ne faisait pas que leur dépuiller de leurs centres de formation et de recrutement. Il leur prenait aussi leurs propriétés terriennes.
Conclusion? Je maintiens qu’ils n’osaient pas parler de politique à la messe. C’est peut-être dur à avaler pour vous, mais c’était la réalité.
Si vous aviez vécu au Burundi à cette même époque, vous seriez au courant de la terreur qu’inspirait Bagaza à l’Église catholique au Burundi. À moins que vous ayez fait preuve d’une mémoire sélective. N’eût été le coup d’état de Buyoya en 1997, l’Église catholique ne serait plus ce qu’elle est aujourd’hui.
@ Gacece, oui l église s est tu quand Micombero , Bagaza, Buyoya accomplissaient leur exclusion des hutu. C’est cette attitude de se taire que je condamne . L église doit representer les plus faibles d entre nous, combattre les malfaiteurs . Son rôle ne se cantonne pas à dire la messe seulement même au péril de leurs vies . Je pouvais vous donner l exemple des prêtres italiens qui luttent contre la mafia et qui des fois sont fauchés par cette mafia. Pour moi l église doit faire plus . Mgr Ngoyagoye doit sortir de ses vacances pour dire en de termes clairs pour nous tous mais s il pense que la paix règne, un jour il ne pourra pas se pardonner. Mgr Ntamwana s est contente’ d un strict minimum. Bravo au prêtre Icoyitungiye , on pourra dire qu’il ya eu un Homme au clergé.
Si je vous comprends bien, vous êtes en train de dire que sous Micombero, Buyoya et Bagaza ils se sont tous tus? Mais que maintenant, sous le reigne de Peter Nkurunziza, ils osent parler?
Peut-être ne faudrait-il pas y voir la présence du courage, mais plutôt l’absence de la peur. Avouez que cela constitue une évolution des mentalités. Demandez à vos amis, ce que Buyoya faisait à ceux qui osaient lui tenir tête, y compris certains haut-gradés de l’armée.
Mais attention! Ce sont des rumeurs non fondées
L’Histoire retiendra le nom de Hermenegilde, comme un homme courageux et sensible aux malheurs de son prochain.
Les abominables crimes qu’il dénonce sont aussi condamnés par le monde civilisé.
Desmond Tutu est un homme d’Eglise mais il parlait aussi de ce qui ressemble à la politique. Il est un homme respecté au niveau mondial. Mais attention avec l’eglise catholique. Rapelez vous son rôle dans le génocide contre les Tutsis et dans la division basée sur l’appartenance ethnique.
« Ils y voient en effet un parti-pris politique. »
Si ce prêtre constate ou soupçonne les graves irrégularités mentionnées dans l’article et qu’il ne les dénonce pas, on lui reprochera plus tard d’avoir par son slience failli à son devoir de citoyen et de pasteur et d’avoir cautionné par son silence les actions répréhensibles dont il avait connaissance – en tant que citoyen.
La seule raison pour laquelle il aurait dû se taire, serait que « l’injustice, la criminalité, la corruption, l’oppression, la complicité dans le mal » n’existent pas dans le monde burundais d’aujourd’hui. Il semble que le prêtre ait vu des signes suffisamment clairs de ces mauvais agissements pour le décider à en parler en chaire et en public.
Ne polémiquons pas sur cette homélie, car elle est destinée à l’âme et non aux politiciens. Consultez et faites un débat avec votre âme et conscience, elles ne mentent pas. Mais si elles vous disent que ces paroles sont mensongères, alors faites comme Ponce Pilate : lavez-vous les mains et livrez le curé à la crucifixion.
C’est bien dit: s’il s’est trompé, prions pour lui et pardonnons lui. S’il a dit la vérité, changeons!
Je me souviens d’un diacre qui a raté une année car il avait critiqué les prêtres prof par allégorie alors que l’autre a tapé droit sans nuance ou humour. Il se plaignait de stage injuste et je me demande si la parole sur la chaire dépends de qui est critiqué. Et il était de gitega.???
Il ya deux semaines à peine, j’avais réagi sur ce même site en rapport du nombre de paiens/ infidèles qui avaient pris place ou plutôt envahi la Cathédrale Régina Mundi lors des cérémonies commémoratives de la mort de Feu Son Excellence Cyprien Ntaryamira (Que Dieu ait son âme, lui qui n’avait pas l’idée de Nettoyage/ Safisha de sa région natale). J’avais même pensé que la cathédrale avait été « nyakurisée » ce jour. N’en déplaise à celui qui me retorquait sur ce même site qu’en bon croyant je ne devait pas me plaindre des effectifs pléthoriques de paiens à visiter le Temple de Moise. Voilà qu’ils commencent à se manifester à travers CAPES+ et PISC-Burundi.
Ceux qui ont ete brules pendant les manifestations violentes etaient des personnes a abbattre selon ce pretre? Pourtant, il ne dit rien de ces criminels. Il devrait demander pardon, sinon, je ne participerai plus dans sa messe?
@Hima Jeremy. Depuis mon très jeune âge, les églises étaient toujours ouvertes pour les personnes qui voulaient prier. On ne sollicitait personne. On y entrait et sortait comme on voulait. Et ce pendant toute la journée, de Muyaga à St Michel en passant par Rusengo, Makebuko, Rukundo à Gitega, et j’en passe.
Si aujourdhui l’on ferme les portes des églises de temps à autre d’accord. Mais c’est à cause des circonstances que vous n’ignorez pas. Sinon, aller prier au Burundi c’est à prendre ou laisser. L’essentiel est que les gens prient dans leur liberté la plus totale. Ce n’est pas comme ce fut le cas dans une des communes du Burundi à la fin de 2016! Là vous devriez y être et sans broncher.
Ca te regarde!
Ce prêtre devrait demander publiquement pardon aux chrétiens avant de communier pour une autre messe.
Il est vrai que l’Eglise oscille constamment entre un « spiritualisme désincarné » et un certain « messianisme politique » (NICITERETSE Salvator, Développement et assistance au développement dans l’économie globale à la lumière du Magistère de Jean-Paul II : Cas du Burundi) . Mais d’après la perspective socratique, la vérité se trouve au milieu : « Ce que l’on attend de l’Eglise du Burundi, c’est une œuvre d’évangélisation et de formation des consciences en vue de sauver la personne et la société avec leur valeurs profondes. C’est une évangélisation, qui n’est ni un spiritualisme désincarné, ni un messianisme politique. C’est une évangélisation qui doit tenir ensemble l’horizontal et le vertical, l’intériorité et l’engagement, la sainteté et la transformation de l’histoire, la mystique et la politique » (NICITERETSE Salvator, Développement et assistance au développement dans l’économie globale à la lumière du Magistère de Jean-Paul II : Cas du Burundi).