Le transport des personnes et des biens rendu difficile ou paralysé par la pénurie de carburant commence à avoir un impact sur les prix des produits frais dans différents marchés, de même que le charbon de bois pour leur cuisson. Ils s’envolent et les habitants de la capitale économique rencontrés se disent désemparés.
Au marché dit Cotebu, les produits frais comme les tomates, la banane, la pomme de terre sont devenus des produits de luxe. Les prix de ces produits ont été revus à la hausse. Des tomates qui se vendaient à 1 000 BIF se vendent à 2 000 BIF voire même 2 500 BIF.
La cause de cette vertigineuse hausse est, selon une vendeuse approchée, leur transport. Elle affirme qu’avoir un camion pour les ramener au marché est très difficile. Pour elle, le carburant qui est devenu rare fait que ces camions font payer beaucoup d’argent et cela doit se répercuter sur le prix de vente.
Comme les clients ne se bousculent pas, certaines vendeuses somnolent devant leurs marchandises : « En temps normal, nous avions des clients qui viennent se ravitailler pour aller revendre dans les petits marchés des quartiers, mais, comment ils vont faire sans transport pour ramener leurs produits ? », se demande une autre vendeuse.
Dans les quartiers du nord, la même scène de la hausse des prix se manifeste, pas seulement la hausse sur les produits frais de consommation quotidienne, mais aussi sur du charbon de bois. Un habitant rencontre à Buterere se lamente : « Je fais la queue pour le bus au centre-ville en rentrant, mais voilà que maintenant je fais la queue pour le charbon de bois ».
Cet habitant fait savoir que le charbon qu’il achetait à 2 000 BIF est monté jusqu’à 5 000 BIF : « Cette quantité, c’est pour préparer juste le thé », affirme-t-il.
Le vendeur de ce produit que la majorité des habitants de la capitale utilise pour la cuisson des aliments ne mâche pas ses mots : « Les camions qui nous approvisionnent en charbon de bois trouvent le carburant à un prix élevé, donc ils sont obligés de monter le prix du produit qu’ils amènent, c’est logique ».
Signalons que le seul produit devenu abordable durant cette période de manque de carburant est le coca-cola en bouteille plastique. Une bouteille qui se vendait 2 500 BIF est maintenant à 1 000 BIF. Des femmes et des hommes en proposaient aux passants aux arrêts de bus du marché communément appelé Cotebu. A y voir de près, fait remarquer un client, c’est la date de péremption qui est à l’origine de cette baisse du prix de ces produits.