Mardi 05 novembre 2024

Société

Une grève relativement suivie

L’appel lancé par le Collectif contre la vie chère à observer une grève générale, a été relativement bien suivi, ce jeudi 5 mars, à Bujumbura. Iwacu a fait le tour de la capitale.

T 2000, un supermarché chinois, très prisé, situé en plein centre-ville de Bujumbura était fermé vers 10h ©Iwacu
T 2000, un supermarché chinois, très prisé, situé en plein centre-ville de Bujumbura était fermé vers 10h ©Iwacu

La journée de ce 5 mars 2015, avait des allures de week-end pour ceux qui connaissent la capitale Bujumbura. Très tôt le matin, les parkings des bus desservant les communes urbaines de Kamenge, Cibitoke, Ngagara et Kinama étaient vides. Seuls les taxi-vélos étaient nombreux sur l’asphalte à Kamenge.

A la Gare du Nord, le même constat était observé. Quelques véhicules de type Hiace étaient en attente de potentiels clients en partance pour l’intérieur du pays. Pendant ce temps, des pick-up de la police faisaient la navette, le long du Boulevard du 28 novembre pour, confie une source policière, assurer la sécurité de ceux qui voulaient se rendre au travail, malgré l’appel du collectif de quelque 1 500 associations locales et syndicats.

A Musaga et Kinindo, tout était calme

Au sud de la capitale, tout est calme dans les rues et avenues des différentes localités. Rares étaient les voitures qui circulaient. Plusieurs habitants ont préféré rester chez eux pour suivre à la lettre l’appel à la grève générale, d’autres circulaient à pied. « Je suis pour que le gouvernement réponde positivement aux préoccupations de la population. Sinon ce genre de réaction est très prévisible », indique un père de famille rencontré dans le quartier Kinindo devant sa maison.

Au marché du même quartier, les activités sont presque au point mort. Plusieurs stands sont fermés par des cadenas, chez d’autres commerçants les premiers sont arrivés vers 10h 30-11h. Mais la plupart des clients s’étaient calfeutrés chez eux dans un silence inhabituel. « Je viens d’arriver à l’instant (10h50) parce que des clients m’ont téléphoné pour que je leur vende quelques articles. Après je vais retourner chez moi à pied, à Kanyosha, comme je suis venu », raconte un vendeur de costumes. Un autre, qui occupe un stand juste à côté, affirme qu’il est venu par curiosité pour se rendre compte de la façon dont se déroule cette grève. Une femme, qui vend de la friperie, affirme que les activités ont considérablement diminué. Elle fait savoir qu’un employé de la mairie est passé pour noter les numéros des stands cadenassés.

Au marché de Musaga, c’est le même topo. Plusieurs stands sont fermés et les commerçants ont formé des « ligalas » pour échanger sur la situation politique et socio-économique du pays. « La grève est plus que nécessaire compte tenu que la vie devient de plus en plus chère. Nous sommes venus ici par curiosité et nous n’allons pas nous attarder ici », fait remarquer un d’entre eux.

La ville était fantomatique

Des stands fermés au marché de Kinindo vers 10h ©Iwacu
Des stands fermés au marché de Kinindo vers 10h ©Iwacu

Une autre dame, qui vend des légumes de plusieurs sortes, soutien le mouvement de grève. « Je suis là parce que les légumes sont très délicats à la conservation. » A la gare du Sud, sur le parking de Musaga (RN7), plusieurs bus sont stationnés dans le parking et les chauffeurs ont suivi le mouvement de grève. D’autres prennent les clients à compte-gouttes pour l’intérieur du pays. « Certains de nos collègues ont choisi de ne pas suivre le mouvement, mais qu’ils sachent que les conséquences de la vie chère les touchent également », a lancé un chauffeur qui prend le trajet Bujumbura-Kayogoro.

En plein centre-ville de Bujumbura, peu de magasins étaient ouverts vers 9h30. L’Avenue de la Mission, habituellement très fréquentée, était déserte. Peu de bus étaient également en vue sur les parkings situés à l’est et à l’ouest de l’ancien marché central de Bujumbura.

Au Village Market, aucun stand ni magasin n’étaient ouverts jusqu’à 10h. A la même heure, 2 magasins de produits de beauté pour femmes étaient ouverts en face du siège central de la Banque de Crédit de Bujumbura. Le propriétaire expliquant qu’il n’est pas d’accord avec la méthode utilisée par le Collectif contre la vie chère.

Au marché de Buyenzi dit Ruvumera, plusieurs stands étaient fermés. Jeanine Irakoze, vendeuse de pots de peinture, dont la boutique était ouverte, a expliqué que vers 10h, elle avait déjà empoché 3000 Fbu, alors qu’habituellement, elle gagnait 20 mille Fbu à la même heure.

Au marché de Sion, le constat était le même. Les bus transportant des clients à l’extérieur du pays avaient du mal à faire le plein. Un chauffeur d’un bus de l’agence Yahoo a indiqué qu’il n’avait que 10 clients vers 10h, alors que d’habitude son bus était rempli de clients à la même heure.

Les écoles n’étaient pas en reste

A côté de la paralysie des activités commerciales, la grève a touché également des écoles. En cette période des examens, des élèves n’avaient pas encore passé l’examen vers 9h30. Visiblement, beaucoup d’élèves manquaient à l’appel à cause de la grève des moyens de transport. Aloys Nimbona, directeur dudit lycée, a expliqué que les professeurs voulaient d’abord procéder au comptage des élèves afin de décider si oui ou non ils allaient faire passer les examens.

Pour rappel, l’appel à cette grève générale a été lancé par le Collectif contre la vie chère regroupant près de 1 500 associations locales et syndicats. Il avait demandé, depuis le début de l’année, au Président de la République, de renoncer à la nouvelle taxe sur les appels téléphoniques et de diminuer le prix de l’essence, en vain.

Forum des lecteurs d'Iwacu

8 réactions
  1. duciryaninukuri

    Musigaye mwabye nabi mu kudashira kubuga ivyiyumviro bimwebimwe vyanje emere muhanurwe natwe n’uko nyene. ukuri gushirira mu kuyaga kandi utagira ikimuhanura asazira mu bujuju.

  2. nkuba

    Les trois journalists nous ont mentis.
    Firstly, le tritre de l’article ….relativement bien suivi…. Nul part dans le texte ils ne mentionnent pas cette relativite par rapport a par rapport…. par contre ils ammene le lecteur a comprendre que la greve etait beaucoup plus importante et suivi si on lit tous le texte.

    Secondly, beaucoup de contradictions par exemple: …….les parkins etaient vides…. mais le charroi d’IWACU n’a pas fait greve, vous avez siyonne partout, … les habitants de Musaga et kinindo sont et seront toujours des parresseux, niba ntiha amaboko, la greve c’est leur culture dons pas de greve…….certains commercant sont la par curiosite est ce que ces sont des vrai commercants en formant des ligalas???? ceux qui se lementent que la vie est cher et preferent rester chez eux au lieu de vendre et encaisser, idiot et bête en meme temps. Rockefeller a fait quoi dans les annees 1887 -1915 il a prifite de la crise et la morosite dans les USA et je pari que cette famille est bcp plus riche que tous le monde. Transformer l’obstacle en Analphabetisme quand tu nous tiens!!!!! Ville fantomique…Une autre dame, qui vend des légumes de plusieurs sortes, soutien le mouvement de grève. « Je suis là parce que les légumes sont très délicats à la conservation. » elle est intelligente sinon ni FORSC, FOCODE, et consors ne peuvent mm pas payer la somme de ces rengarenga gratuitement, mercie Mme. L’autre damme encaisse 3000 fbu au lie de 20.000 et la vie chere elle est ou??????? Ce jour la, la vie etait chere…elle n’a pas encaisse. Les journaliste pouvez vous nous donner les noms de ces 1500???? associations????? associations fantomiques oui…..
    Et de vous demander la greve a ete suivi jusqu’a 10h seulement??????? et aujourd’hui pourqoui vous en parler pas?????? Les activites ne marchent pas, la ville n’est pas peuplee pas de circulation? Murabandanya pendant une semaine turabe. Niyo mwabishikako la vie ne serait plus chere.

  3. biratanganje

    « 1500 associations locales et syndicats » ??? interessant!!!juste par curiosite,nashaka ico zikora!! akagani karoho kubunyegeri bwishi!!ni curiosite sorry kuko sindiko ntahura comment vyoba vyarinze bishika kuri « vie chere » avec ce chiffre 1500!!!none ga bantu b’Imana vyabagendeye gute??nibaza ko musamara cane,canke muri IMBURAKIMAZI tout simplement ZISHAKA GUSOROMA IVYO ZITARIMYE!

  4. Furaha Ursule

    cette grève a confirmé la théorie du verre à moitié vide ou à moitié pleine
    Chacun évaluait la réussite ou l’échec selon sa tendance et cela montre qu’au Burundi il y a 2 camps complétement distincts un proche du gouvernement et un autre proche de l’opposition

  5. Jean-Pierre

    Le peuple burundais est devenu très digne, et il ne mérite pas les dirigeants qu’il a choisi aux affaires depuis 10 ans. Ces gens là se prennent pour des rois qui, quand il sont repus, pensent que le peuple devient rassasié. Non, le peuple a faim et il l’exprime par ce jour où la vie meurt dans la capitale burundaise. A travers cette atmosphère alourdi par l’arrogance d’un régime décadent transparaît un manque de vision politique ainsi qu’une sorte d’insensibilité à la leçon de l’histoire. On est juste à deux mois des élections législatives. Quel homme politique normal doté d’un minimum de bon sens refuserait d’écouter les larmes de son peuples? un certain Nkurunziza Pierre. Au juste, il tente de se représenter pour quoi faire, si ce n’est que justement rendre le peuple burundais des esclaves comme l’a si bien dit Monseigneur Ntamwana? Quelle popularité lui reste-t-il pour avoir des voix en dehors du bourage des urnes que cautionnerait peut-être sa CENI? Est-ce que les membres de son parti CNDD-FDD qui trouillent de peur à bord d’un bateau dont le capitaine a perdu la boussole se rendent-ils compte que le naufrage est imminent pour eux? Voient-il les rues vides de Bujumbura ou ils ont juste mis des lunettes fumées? Leur seul chance est qu’il n’y a pas d’opposition digne de son nom, sinon ce parti allait tout simplement disparaître au grand bonheur du peuple burundaIS.

    • Jean-Pierre Ayuhu

      Jean Pierre, mon frère( mwana wa mama autrement dit..),
      A travers votre écrit, je présume que vous ne vivez pas au Burundi car vous semblez être déconnecté d’une certaine réalité.
      Le Burundi ne l’est pas depuis 10 ans.., les problèmes ne datent de 10 ans non plus. On est d’accord. Lorsque la plupart, vous aussi je présume, prenaient le chemin de l’exile, en Europe pour les chanceux, d’autres n’avaient pas de choix que d’entrer dans la résistance. Ce fut le cas de Nkurunziza..Je ne plaide pas pour un 3ème mandat, loin de là, mais je plaide pour le respecte de ce qu’il a été, de ce que le CNDD-FDD a permis de vider les camps des réfugies en Tanzanie….Urambaza jewe naryamye mw’ihema!
      Ijanandajandire mu ma spaghetti y’i Bulaya!

      • l'histoire est en marche

        Ce qui est aujourd’hui en question ni gouvernance ya pouvoir cndd-fdd nk’abayabozi, quid de leur capacité à faire face efficacement aux problèmes des burundais!! Ne nous trompons donc pas de débat canke ntitwisamaze nkana…. Muga nuwoshaka kuzana ikindi kibazo ca rôle historique y’aba dds arashobora kwugurura iyo débat je pense en effet qu’il y aurait beaucoup à dire là dessus!!!

      • Kadodwa Jean

        Monsieur Jean Pierre Ayuhu,
        Jewe nagomba ndakwishure gatoyi ndibaza kutari wenyene wagwaniye na CNDD mw’ishamba moi pour te dire tout je suis réfugié depuis 72 j’ai connu tous ces camps et la vie y était dure , mais cela ne nous éxonére pas de poser les vraies questions, mais twararwaniye démocratie depuis lors kugire itsinde et toutes les péripéties:
        Ubu ikibazo gikomeye en dehors des émotions est-ce que le peuple burundais qui a donné tant pour l’émergence d’une société plus juste, qui répartit le peu équitablement mérite-il cette gestion?
        Regarde la planification que fait les dirigeants actuels est -ce cela fait honneur aux hutu et aux tutsi(en passant je suis hutu mais qu’à cela ne tienne si valeur ajoutée pour moi)?
        Regarde la gestion politique de la concurrence entre les partis c’est la période stalinienne ou les périodes obscures que le Burundi a connu(mais vraisemblablement que tu n’a pas connu mais soit).
        Il ne s’agit pas de faire comme tout le monde à Bujumbura qui crie c’est l’opposition c’est cela etccc non posons nous les vraies questions .Est ce que la démocratie que nous avons hérité de nos pères idéologiquess Rwagasore ,Gahutu Rémy(sur l’éveil de la conscience hutue),Ndadaye pour ne citer que ces trois grandes figures nous la gérons bien.
        Sinon c’est pathétique une certaine opininion à Bujumbura,qui veut justifier par n’importe quoi le remplcement d’une dictature tutsi par une dictature hutu.
        Niwataha imuhira en âme et conscience urabe l’état délabré de gestion économique du pays avec des petites mésures sans envergure,gestion politique ,gestion sociale uce wibaza la question uti n’abatutsi ,n’abakokeza,n’abahutu de l’opposition etcc
        mais n’abatwaranabi kandi nta bwoko bafise .La mauvaise gouvernance n’est pas tutsi ou hutu elle n’a pas d’ethnie. Entre temps bon weekend imana iguhezagire

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