La traque contre « les rebelles » est bien réelle. Les reporters d’Iwacu rentrent de l’Est de la RDC avec des révélations sur la fin de Mukono et Kabirigi. Pour le premier, aujourd’hui nous pouvons affirmer qu’il a été tué par des militaires congolais seuls. A l’analyse de la manière dont il a été tué, on ne peut pas taxer les forces de sécurité du Burundi d’avoir « éliminer un témoin gênant dans le massacre de Gatumba .» Quant au deuxième, il apparaît qu’il a été exécuté par les services burundais. Convaincus que la violence appelle toujours la violence, nous ne pouvons pas nous réjouir de la mort des hommes, fussent-ils « rebelles.» Nous faisons nôtres, les paroles du représentant de l’Union Européenne au Burundi, l’ambassadeur Stéphane De Loecker lors de la Journée de l’Europe : « nous refusons tout recours à la violence, d’où qu’elle vienne, et nous encourageons les leaders politiques en exil à rentrer au pays afin d’y exercer une activité politique pacifique dans la perspective des élections de 2015. » Tout est dit dans cette phrase : le refus de la violence et l’exercice d’une activité politique pacifique. Il faut que le gouvernement crée un environnement dans lequel aucun leader politique ne se sente plus obligé de s’exiler. Nous croyons que l’élimination physique n’est jamais une solution. Elle ne fait que renforcer la haine et perpétuer le cycle de violence. Toujours au sujet de la violence, la dernière déclaration de l’Ombudsman qui se dit en danger de mort ne rassure pas. Si une telle personnalité est menacée, qu’en sera-t-il du citoyen lambda. Cette situation fait peur à toute la population. Et comme disait encore l’Ambassadeur de l’Union Européenne, « seule la fin de la peur va libérer les énergies et la confiance qui permet le développement économique ».