Les Burundais élisaient des notables collinaires, ce 12 septembre 2022. Dans la mairie de Bujumbura, sur certains centres, le vote s’est déroulé avec de défis de taille.
Il est 9 h 25 min au Lycée municipal Musaga. Les votants du quartier Gasebuye-Gikoto se sont massivement rendus au bureau de vote. Des files des gens s’observent dans le centre de vote. D’autres électeurs sont dans une salle de classe en attendant d’accomplir leur devoir. 37 candidats sont en compétition. 105 individus ont déjà exprimé leur vote.
Des participants s’inquiètent des tricheries. « En votant, les gens écrivent les noms du candidat sur un bout de papier qui ne porte aucune indication. Normalement, ces bulletins devraient être scellés d’un sceau communal. Il n’y a aussi pas d’empreinte digitale pour marquer que les gens ont déjà voté, ils peuvent écrire sur plusieurs morceaux de papier » se lamente un votant.
Ils indiquent que certaines personnes votent sans présenter des cartes d’identité. « Nous suspectons les membres du bureau de vote. On ne nous les a pas montrés bien avant pour changer celui qui n’est pas impartial. »
Au Lycée municipal de Nyakabiga, le vote a connu un retard. Les citoyens ont commencé de voter à 11 h à cause du manque de bureau de vote. « La directrice n’était pas au courant que l’élection allait se tenir ici. Nous avons attendu qu’elle ouvre la salle », disait un habitant.
Quinze candidats étaient en lice pour résoudre les conflits locaux. L’un a été radié de la liste en raison qu’il n’était pas résident du quartier. Deux autres ont démissionné du fait qu’ils sont dans l’administration. « Le vote commence globalement dans le calme et nous attendons les résultats » confirme un habitant de Nyakabiga.
Au quartier Taba, le scrutin a débuté avec trois heures de retard. Les habitants ont refusé de voter du fait que le chef de quartier avait formé le bureau de vote par connaissance. « Il avait aligné des Imbonerakure », indique un électeur. Jusqu’à 12 h 20 min, le vote n’était pas encore commencé : « Il y a beaucoup de désordre », souligne Pascal Toyi un habitant.
Au sein de ce centre, un natif voulait se faire élire alors qu’il n’est pas résident, ce qui a suscité la contestation de la population.
Selon les dispositions de cette élection, les opérations de vote devaient commencer à 9 h du matin pour se clôturer à 15 h.
Toutefois, certains électeurs affirment que cette élection apportera de bons résultats. « Ceux qui se sont portés candidats sont des gens dignes et sages qui ont le sens de la justice et de la vérité » a fait savoir Espérance Manariyo, habitante de Gasekebuye-Gikoto. « En cas de conflit, nous étions habituées de solliciter leurs services de réconciliateur et de médiateur dans notre quartier », a confié Mariam Nduwayo, rencontrée à l’Ecole du bassin.
Sur son compte Twitter, le Congrès national pour la liberté (CNL) trouve que le scrutin des conseils des notables de collines et quartiers revêt un caractère politique. « Dans divers coins du pays, sous l’œil complice de l’administration locale, les candidats ont été sélectionnées pour ne garder que ceux d’obédience du parti au pouvoir. »