Pour la première fois, une délégation des parlementaires burundais s’est rendue en Somalie pour rendre visite aux militaires burundaises déployés dans le cadre de l’Amisom. Un reportage que nous fera découvrir {Christian Bigirimana, envoyé spécial à Mogadishu}
<doc7046|left>La délégation burundaise, à l’aéroport international de Mogadishu vers 9 heures ce dimanche 10 février 2013, a été accueillie par des députés somaliens. La presse locale était venue en masse pour cet évènement. Lors de la petite conférence de presse organisée à cet effet, Emilien Hakizimana, président de la commission défense et sécurité à l’assemblée nationale burundaise a remercié ses homologues pour l’accueil chaleureux, avant de préciser que "cette visite s’inscrit dans le contrôle de l’action gouvernementale que le parlement burundais exerce dans ses activités au quotidien."
La délégation s’est ensuite rendue dans les locaux du commandement militaire de l’Amisom pour un débriefing de la situation sécuritaire en général. Selon le Commandant des troupes de la mission de maintien de la paix, la Somalie est entièrement occupée par les forces de l’Amisom et la force des El Shabaab a été sensiblement réduite : "Ils sont militairement affaiblis mais s’infiltrent dans la population à Mogadishu, Baidoa et Kismayu, pour tendre des embuscades avec des mines ou des grenades à nos troupes."
Et malgré leur affaiblissement, les El Shabaab continuent à s’approvisionner en armes dans les ports de Barawe, Cadale et Haradhere notamment grâce aux collectes des fonds qu’ils opèrent par force auprès de la population à Kismayu et dans le Middle Juba.
« Il nous faut entre 25 et 30 mille hommes »
L’objectif à terme est donc d’anéantir ces ports d’approvisionnement "dès que les moyens seront disponibles." Car les moyens manquent énormément à l’Amisom : "Nous n’avons pas suffisamment d’engins militaire pour nous déployer sur la vaste étendue de ce pays. Nous n’avons pas de marine ni assez d’hélicoptères pour faire face à ces poches de résistance des El Shabaab", commente le staff à la tête de l’Amisom : "Notre force compte actuellement 17.336 militaires alors qu’il nous faut entre 25 et 30 mille hommes pour mener à bien notre mission."
Et attendant ce déploiement, l’alternative qui reste est de former les militaires somaliens. Une tache qui sera soutenue par la Turquie et l’Union Européenne, après la visite du président Somalien aux Etats-Unis et en Grande Bretagne, il y a deux semaines.