Lundi 23 décembre 2024

Société

Une distribution très saluée

27/12/2017 1

163 génisses ont été distribuées, le 15 décembre  2017, en commune Rutegama de la province Muramvya par le Fonds International pour le Développement Agricole (FIDA), à travers le projet PAIVA-B en présence de l’administrateur communal, le directeur général de l’élevage et le coordinateur dudit projet. Les bénéficiaires saluent le geste.

Les génisses rassemblées avant la distribution

Cette activité  est une seconde phase après la distribution de 16 taureaux sur la même commune. C’est dans le cadre du projet d’Appui à l’Intensification et la Valorisation Agricoles du Burundi (PAIVA-B) que la distribution a eu lieu, comme l’explique Hermenegilde Rufyikiri, coordonnateur du projet.

En tout, 163 génisses ont été distribuées, chaque famille recevant un animal. Les bénéficiaires proviennent de six collines qui forment Rutegama à savoir Cumba, Bubanda, Nyarukere, Bupfunda, Munyinya et Mushikamo.

Les cérémonies de distribution de ces vaches se sont déroulées au chef-lieu de la commune Rutegama sur le terrain de football de la zone Mugomera en présence de Vivine Ndayambaje, l’administrateur communal et de Serge Nkurunziza, directeur général de l’élevage au ministère de l’Agriculture et l’Elevage et de la population venue en masse pour assister à cette activité.

Dans son allocution, Vivine Ndayambaje a commencé par remercier le gouvernement du Burundi à travers son ministère de l’agriculture et le PAIVA-B pour le rôle qu’il ne cesse de jouer en apportant du soutien en matière de l’agriculture et  de l’élevage pour le bien être de la population de Rutegama : « C’est un honneur!

Et merci d’avoir pensé à notre commune. » Et pour cause,

Vivine Ndayambaje: »C’est un honneur et merci d’avoir pensé à notre commune »,

explique-elle, Rutegama fait face à la détérioration du sol causée par l’érosion, ce qui diminue fortement la production agricole : « La protection des bassins versants de notre commune et la fertilisation du sol grâce à la fumure vont sans doute pallier à cette situation. Avec le lait, les familles vont pouvoir améliorer leur situation nutritionnelle et augmenter leurs revenus. »

Et de demander que personne ne songe à vendre ce don où à prétendre qu’il a été volé car il est prévu que chaque famille donne un veau à la famille suivante dès que la vache met bas dans le cadre de la chaine de solidarité communautaire animale.

Garder le cap

Dans son mot de circonstance, Hermenegilde Rufyikiri, coordonnateur du projet a rappelé que l’objectif est de promouvoir une agriculture familiale qui est organisée et valorisée : « C’est dans ce sens qu’on vient de distribuer du bétail. » Et d’expliquer que ce bétail fournira de la fumure aux bénéficiaires en vue d’augmenter la productivité du sol. Bien plus, il a rappelé qu’il s’agit d’une race améliorée « frisonne » qui va augmenter la production laitière : « Donner du lait à vos enfants. Buvez-en également car cela vous permettra d’avoir une bonne santé et vous serez en train de lutter contre la malnutrition infantile que connait notre pays. »

Et d’annoncer la fin de la construction des centres de collecte de lait qui seront opérationnels d’ici peu au niveau des communes et au  niveau des zones pour faciliter l’acheminement et la vente du lait : « Cela vous permettra de consommer du lait de bonne qualité. »

Hermenegilde Rufyikiri : » Il n’ y aura pas de changement particulier »

Côté perspectives, M. Rufyikiri a annoncé qu’il n’y aura pas de changement particulier. Selon lui, le projet va poursuivre les activités qui ont été régulièrement menées : « Nous avons été sur terrain d’une manière progressive au niveau spatial. Nous avons commencé par les provinces de Karusi et Gitega dans un premier temps. » Par la suite le projet a été à Cibitoke et à Kayanza. A ce moment-là, soutient-il, il y a eu la revue à mi-parcours parce qu’au début le projet avait une promesse d’un financement de l’ordre de 31, 5 millions de dollars américains mais les fonds de réplication n’ont pas été aisément fournis. Lors de la revue à mi-parcours, il a été accepté par le gouvernement et le Fida que le projet soit doté d’un fond additionnel.

Ce qui a été fait au mois de Juin en 2016 avec un financement additionnel de 20 millions de dollars : « C’est ce fond qui nous permet aujourd’hui d’aller vers les provinces de Bubanza et Muramvya et raison pour laquelle nous sommes en train de distribuer du bétail ici. » C’est donc les mêmes activités sauf qu’ici nous n’avons pas de marais rizicoles.

Grande émotion

Nous allons donc poursuivre les activités de protection des bassins versants, de distribution du bétail et la valorisation de ces produits, surtout les produits laitiers : « Nous construisons les centres de collecte de lait, réhabilitons les pistes d’accès aux différents magasins de stockage, etc. » Et de mettre en garde ceux qui vendront les veaux : « le projet leur reprendra même la vache. »

Prenant la parole, Serge Nkurunziza, directeur général de l’Elevage a quant à lui, insisté sur la pr

Emelyne Ndayizeye:  » Ma vie va changer. »

otection de ces génisses : « Elevez-les bien et elles vous le rendront. Je peux vous assurer que si vous y mettez du votre d’ici une année ou deux, chaque ménage aura une vache à Rutegama et votre commune aura une grande production de lait. »

 

Côté bénéficiaire la joie était grande. Emue, Emelyne Ndayizeye, l’une des bénéficiaires, n’avait pas de mots pour remercier le projet PAIVA-B : « Je ne sais pas comment décrire ce que je ressens car j’aurais de quoi fertiliser le sol de mon champ et ainsi produire plus parce que le sol d’ici ne donne rien sans engrais. » Et de conclure qu’elle pourra donner du lait à son enfant et en vendre pour avoir de l’argent : « En tout cas, ma vie va changer. »

Même son de cloche chez Marius Hatungimana de la colline Mushikamo : « Je vais pouvoir produire plus grâce à la bouse qui va fertiliser mon sol et avec le lait mes deux enfants auront une meilleure santé et je pourrai en vendre pour acheter un autre champ.»

PAIVA-B comporte trois composantes : le renforcement du capital productif qui comprend les aménagements des bassins versants et des marais pour la riziculture, la chaîne de solidarité communautaire bovine pour laquelle on distribue ce bétail et le renforcement des capacités lié à la structuration du monde rural à travers ses coopératives ; la valorisation et l’accès aux marchés qui permet de regrouper ces bénéficiaires en coopératives et leur apprendre la manière dont ils doivent gérer leurs récoltes et leur faciliter l’accès au crédit soit commercial ou bien au crédit des produits intrants lors de la mise en place des cultures à travers les institutions de microfinances et enfin la composante coordination et facilitation du projet.

Forum des lecteurs d'Iwacu

1 réaction
  1. Merci

    Je sais que ce travail est un challenger. Mais, il faut oser signaler que comme dans le passe…..qui ne passe pas necessairement ici…., certaines regions sont soit ignorees, soit la distribution y est plutot beaucoup plus symbolique!!!

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