Au lendemain du congrès du CNDD-FDD, qui a confirmé la candidature du président sortant à sa propre succession, des manifestations de rejet de la décision ont couvert tous les quartiers populaires et le centre de la ville de Bujumbura.
Le pays est désormais confronté à une crise politique très difficile à surmonter : le parti au pouvoir et son candidat se considèrent dans leurs droits et surtout bénis de Dieu ; l’opposition et la société civile, quant à elles, crient à la violation pure et simple des textes fondamentaux de la république. En cela, ces dernières ont l’appui clair et net de toutes les instances internationales qui régissent le monde. D’un côté un pouvoir certain d’incarner la Vox Populi et la Vox Dei et de l’autre le reste du monde qui le supplie d’écouter la voix de la raison et du droit.
Les deux groupes évoluent sur deux paradigmes parallèles. Persuadé d’être dans le vrai, le pouvoir est tenté par des reflexes totalitaires tandis que la société civile et l’opposition entrent résolument dans une logique de résistance civile. C’est la quadrature du cercle.
L’inclination au totalitarisme
Le CNDD-FDD s’enferme dans une logique d’assiégé. Tous ceux qui ne partagent pas les vues de ses dirigeants sont des ennemis non seulement du parti, mais de la nation puisque le mouvement est l’émanation du peuple. Les voix discordantes sont hérétiques car elles combattent ce que Dieu a béni : Pierre Nkurunziza, son destin et son parti. Fort de cette posture « messianique », la répression de toute voix discordante devient triviale. Il y a déjà deux morts et de nombreux blessés parmi les manifestants de ce week-end.
Même l’histoire et la réalité des faits doivent se courber face à ces deux exigences à la fois spirituelles et temporelles: l’histoire des FDD devient celle du mouvement politique CNDD-FDD ; le destin d’une personne se confond avec celui de tout un mouvement de libération. La création de légendes et de personnes providentielles est donc mise en branle…
La montée d’une résistance
Face à cette dérive totalitaire, la population du Burundi entre en résistance. Le pouvoir CNDD-FDD reste myope à tous les signes qui attestent d’un profond malaise populaire qui va au-delà des partis politiques, au-delà des classes sociales ou de toute autre identité. Un mouvement citoyen est né est il ne s’arrêtera visiblement que le jour où l’état de droit sera retrouvé. Aucune police, aucune force de répression ne peut résister face au soulèvement d’une population en colère.
Le pays s’engage inexorablement vers une descente aux enfers comme en 1993. Faudra-t-il un nouvel Arusha ? Au prix de combien de morts ?
Oui je veux un autre Arusha. Car je n’ai pas negocie le premier. Je veux aussi des garanties de protection comme celles qui ont ete donnees a mes predecesseurs.
Cher Pierre,
A la bonne heure!
C’est bien de souhaiter tout ce qu’on veut pour soi et son pays… pourvu que cette quête, cette reclamation se fasse dans la paix et le respect profond des lois de la république.
Fraternellement
Le peuple ne peut plus tendre l’autre joue car il n’en peut plus. Corruption, clientélisme, incompétence caractérisée, muselement de la presse, tracasseries de toutes sortes et intimidation de l’opposition et de la socité civile, assassinats ciblés et j’en passe ont caractérisé les dix dernières années. Le peuple doit se lever et prendre sa destinée en mains. Vivement l’action pas seulement la résistance passive.