Samedi 21 janvier, dernier jour de la prière interconfessionnelle organisée par le parti au pouvoir Cndd-Fdd, le Président Ndayishimiye a appelé les leaders à “remettre les choses en ordre” pour le relèvement économique du pays. Il les a exhortés à « restituer dans les caisses de l’Etat les fonds dérobés. »
A cet effet, trois comptes dédiés à collecter l’argent volé du contribuable ont été ouverts à la Banque centrale en monnaie locale, en dollars et en Euros. Dès cette annonce, une opinion a pris le contre-pied sur cette manière de « recouvrer » les fonds détournés. Sur les réseaux sociaux, certains semblent jeter un doute sur la bonne foi du Chef de l’Etat ou sa capacité à joindre l’acte à la parole en vue de récupérer des milliards de francs détournés pour alimenter le train de vie dispendieux d’une poignée de gens.
Il faut passer à la vitesse supérieure car il a la main sur les leviers du pouvoir. La fameuse citation de l’écrivain nigérian Wole Soyinka reviendra à maintes reprises : « Le tigre ne proclame pas sa tigritude. Il bondit sur sa proie et la dévore ». Ils estiment que l’Etat a tous les moyens pour mettre la main sur ces « criminels » qui ont détourné des fonds publics qui devraient financer des programmes sociaux ou des infrastructures de base indispensables au bien-être des citoyens. On est nombreux à penser de cette façon…
Cependant, en pratique, le recouvrement des avoirs illicitement acquis n’est pas une tâche facile. Plusieurs défis se posent à la procédure. La Constitution du Burundi prévoit les privilèges de juridiction. Selon le président de l’Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques (Olucome), les institutions de lutte contre la corruption n’ont pas les compétences pour mener des investigations sur des personnalités qui en bénéficient « alors que ce sont ces dernières qui sont supposées détourner beaucoup de fonds de l’Etat ».
Par ailleurs, toute personne accusée d’une infraction pénale est présumée innocente jusqu’à ce que sa culpabilité ait été légalement établie. Les conflits entre le recouvrement des avoirs volés et le principe de la présomption d’innocence peuvent survenir. Un équilibre doit donc être trouvé entre le besoin de réprimer les crimes de détournements et celui de respecter les droits fondamentaux des individus accusés.
Toutefois, les experts proposent certaines voies de sortie. Pour l’Olucome, il faut qu’il y ait la mise en place de la Haute Cour de justice qui jugera les hautes autorités. Les secteurs les plus touchés par la corruption étant les marchés publics, l’administration locale et les entreprises à participation publique, l’Observatoire demande qu’il y ait une mise en place d’un registre national public de toutes les sociétés qui bénéficient des marchés publics.
Pour d’autres experts, l’Etat peut tout de même envisager d’exiger que l’auteur d’une infraction prouve l’origine licite du produit présumé du crime ou d’autres biens confiscables. Aussi, il faudra repenser à la politique d’exonération, faire le ménage dans les entreprises publiques et parapubliques en berne, mettre en place une commission nationale de recouvrement des deniers publics détournés…
En somme, la corruption et la malversation économique sont encore une réalité au Burundi. Certes, il y a des réticences mais ce qui est important, c’est cette prise de conscience des autorités, à commencer par le Chef de l’Etat, et la grande majorité de la population pour qu’il y ait respect de la res publica, la chose publique. Nous avons besoin du civisme individuel et de la conscience collective…
Seule la volonté manque car la tolérance zéro contre la corruption dépend des pouvoirs publics. Chez nous, ils ne font que pleurer au lieu de gouverner. Dans des pays sérieux, il existe des Agences de recouvrement des biens mal acquis. La procédure est ultra rapide avec peu de frais. Il suffit de demander aux fonctionnaires et aux mandataires politiques qui affichent des signes ostentatoires de richesses et mènent une vie de luxe l’origine de leurs avoirs. S’ils ne parviennent pas à prouver l’origine, les biens sont confisqués et versés au trésor national. Les concernés ont la latitude de saisir la justice. S’ils perdent devant la justice, la cause est entendue. Nous avons vu un ministre faire don d’un immeuble pour calmer sa conscience et retourner sans coup férir les biens mal acquis. Avec des Agences de recouvement des biens mal acquis, le gouvernement collecterait ainsi des milliards dont il a désespérément besoin. Pour leur part, les offices des recettes dans d’autres pays poursuivent ceux qui vivent dans le luxe pour les taxer jusqu’au dernier sou au bénéfice de la nation.
Bellum, Vous dites : « Chez nous ils ne font que pleurer………. ».
Pleurent ils réellement. Je dirais que c est seulement des larmes de crocodile. Pourqoui pleurer? Ils ont des crocs et des griffes. Qu’ils mordent avec toute la rigueur de la loi. Sapristi.
Est ce qu’on apprend a un à attaquer ou à un singe à faire des grimaces?
Si on ne veut pas appliquer la loi, de grace cessez de pleurnicher. Vous serez taxé de complicité active
Je pense que le président prend les Barundi pour des ……..(Censuré par moi meme).
Il y a des lois, qu’il donne les moyens a la justice de travailler. Areke kubabohera amaboko mu mugongo.
Meme les gens accusés publiquement ne sont pas traduits en justice et il demande aux voleuurs de grand chemin de déposer l argent de la corruption sur un compte (Mana yanje, c est a pleurer. Realise t on la pertinence d une telle assertion?)
1) Abivye amahera ya Barrage de Mpanda ko bitemberera?
2) Nous connaissons des bihangange qui ont des biens de valeur de milliards de Fbu. Cet argent est le fruit d’une corruption connue quasiment de tout le monde a Bujumbura. Gabriel Rufyiri, Ndikumana Parcem, etc… envoient des rapports quasiment tous les jours.
3) Why and why, les dignitaires ne déclarent jamais leurs biens a l’entrée en fonction? Comme le stipule la constitution.
Effectivement. » Paroles et encore des paroles. Les meme mots, rien que de mots ».
Ndaguye ndagarutse, il y a un dignitaire qui a donné un immeuble au Gouvernement burundi.
Quelles sont les mesures contraignantes mises en place pour récupérer le maximum possible de fonds dérobés? Car si cette restitution se fait sur base volontaire, on aura très peu de voleurs, surtout les plus petits, qui vont se présenter aux guichets des banques. Je présume que les plus gros poissons ne se présenteront jamais à la caisse, d’autant plus qu’ils ont mis sur place, et depuis une longue période, un solide réseau d’influence politique et financière pour se protéger. Les loups ne se mangent pas entre eux, dit-on. Seules des mesures légales et des procédures bien codifiées peuvent contraindre tous les voleurs à rendre leurs butins. Le bal est dans le camp de ceux qui font des lois. Se pose aussi une autre question: le voleur qui rend l’objet volé ne peut pas partir tranquillement vaquer à ses occupations quotidiennes, comme si de rien n’était. Ceci peut donner des idées à d’autres personnes tentées par le vol: s’il ne suffit que de restituer qu’est-ce qui peut empêcher les autres de voler à leur tour? Il faut à tout prix éviter de créer des antécédents qui suscitent les tentations. Deux possibilités: 1. La méthode forte : le voleur fait la restitution doit subir une punition selon les lois du pays. 2. La méthode soft: on vote une loi d’amnistie spéciale qui affranchit la personne indélicate (qui a restitué) de toute poursuite judiciaire. Toutes ces mesures doivent être pensées pour éviter de verser dans l’arbitraire.
Les paroles du Président me rappellent la Chanson interprétée par Dalida et Alain Delon « Paroles ».
« Paroles, paroles , paroles, paroles….toujours des paroles, que tu sèmes au vent (…)
Toujours des mots, toujours des mots, les mêmes mots, rien que des mots »
On ne veut pas des paroles, on veut des actions.
On aimerait qu’il agisse et nous on va voir les résultats. Les résultats parleront d’eux-mêmes, et les paroles seront inutiles.
@Jigou Matore
Nos dirigeants burundais pourraient s’inspirer du Deputy Speaker (= vice president) du parlement en Ouganda, qui demande que la vingtaine d’employes de l’aeroport d’Entebbe que l’on vient de renvoyer soient aussi traduits en justice.
Le jeune youtuber burundais, Burundian TravellerBI, est l’un de ceux qui se sont plaints sur les reseaux sociaux.
« The Deputy Speaker of Parliament, Mr Thomas Tayebwa, yesterday lashed out at Entebbe International Airport staff who were dismissed for extortion and other corruption-related offences…
“They are saying dismissed, dismissed, but these are criminals. You dismiss today, they go and get a job in another place and they continue with that kind of habit,” Mr Tayebwa said.. »
https://www.monitor.co.ug/uganda/news/national/parliament-seeks-tougher-action-against-airport-staff–4098234
« How I cried Because of Uganda Migration 😭 // I lost More money and weight || @WODEMAYA was right
Burundian travellerBI.. »
https://www.youtube.com/watch?v=598z5Q-rsAA