Grâce à la Fondation Stamm, ces enfants bénéficient d’une formation professionnelle pendant une année. La 3ème remise des certificats a eu lieu ce jeudi 14 juillet à leur école professionnelle « Twubake kazoza kacu » (Construisons notre avenir) au quartier Rango.
95 candidats, dont 17 filles, certifiés en 7 sections: électricité, plomberie, couture, hôtellerie-cuisine, broderie, menuiserie, soudure. Ce sont des ex-enfants de la rue, des ex-enfants soldats, des sourds-muets, des orphelins du sida, et les enfants « en conflits avec la loi » (emprisonné avant l’âge).
Ils sont logés en partie par la Fondation Stamm dans son centre de Nyabisindu (un nouveau quartier de la ville de Gitega) qui abrite 27 enfants depuis 2002. D’autres habitent dans les familles de la région. Ils ont entre 15 et 22 ans.
D’après Ferdinand Niyomwungere, directeur de cette école professionnelle, « ce sont des enfants qui n’ont pas eu la chance de continuer l’école formelle et ont, soit abandonné dès la fin du primaire, soit en cours du 1er cycle du secondaire.
Il y en a même qui sont allés jusqu’en 10ème et ont par la suite abandonné. Cela est dû surtout au manque d’argent pour payer l’école. Or, « cette école professionnelle est gratuite.» Le bailleur principal est la Fondation elle-même, souligne M. Niyomwungere avant d’ajouter que « le RBP + achète le matériel de formation pour les enfants qu’il amène.»
L’Etat a contribué en donnant la parcelle où est bâtie l’école, nous dit son directeur.
Bizindavyi Jean Berchmans, 22 ans, est un des lauréats de l’année en électricité. Il a fait l’école formelle jusqu’en 8ème année et a abandonné par la suite. «Grâce à cette formation, je suis capable de faire une installation électrique d’une maison de 4 pièces, par exemple », se réjouit-t-il.
Madame Verena Stamm, fondatrice de la Fondation, apprécie « le travail réalisé par cette école.» Elle annonce par ailleurs que certaines sections comme la soudure, la plomberie, et la broderie vont être supprimées « parce qu’elles n’intéressent pas les jeunes de la contrée, alors qu’elles sont coûteuses.» Les sections restantes vont aussi être renforcées, souligne-t-elle, et dès l’année prochaine, il y aura une formation en informatique qui sera sanctionnée par un diplôme A2. Dès cette année, il est prévue un cyber café, adjoint-t-elle.
Le chef de quartier Rango, M. Ndayishimiye Edouard, salue aussi le coup de mains de l’Allemagne qui est toujours aux côtés du Burundi, madame Verena étant allemande. Il demande en passant à la Fondation Stamm une contribution pour le projet de pavage des axes principaux de son quartier : « J’en suis surprise, mais je ne n’en suis pas défavorable », précise la patronne de la Fondation, la voix pleine d’émotions, avant de souligner que « ce serait juste une petite contribution.»
La fête s’est terminée dans la joie autour des agapes fraternelles.