Après les cérémonies de prestation de serment de la nouvelle équipe de la CENI ce lundi 17 décembre 2012 au Palais des congrès de Kigobe, le Forum pour le renfoncement de la société civile parle de "mauvais départ pour les élections de 2015".
<doc6486|left>Le délégué général du FORSC, Pacifique Nininahazwe fait une révélation : ’’J’ai appris de la part des dirigeants du parti au pouvoir que c’est le président de la République qui a proposé ces deux noms’’. Il faut entendre par là, l’actuel président de la CENI, l’ambassadeur Pierre-Claver Ndayicariye et son porte-parole Prosper Ntahorwamiye, décriés par l’opposition réunie au sein de l’ADC Ikibiri.
Cet activiste de la société civile, y voit "un signe que le président de la République briguerait peut-être un troisième mandat". Et d’ajouter : ’’La reconduction de ces deux ténors de la CENI semble cacher des non-dits et pourrait être un piège tendu à l’ADC Ikibiri’’, sans en préciser la nature.
Quelques regrets de sa part : "Quand ces deux noms ont été encore une fois proposés pour piloter la CENI, on l’a dit, c’était un recul. Mais par après nous avons rectifié nos propos et tout le monde a salué les autorités sur la volonté d’amorcer un dialogue avec l’opposition afin d’avoir un consensus sur la nouvelle équipe de la CENI", rappelle-t-il.
"Coup de chapeau aussi au Parlement qui n’a pas directement approuvé cette nouvelle équipe proposée, préférant donner la chance au dialogue. Mais surprise générale: les députés entérinent finalement tous les noms au moment où l’ADC Ikibiri continue à crier qu’elle n’était plus consultée", déplore le délégué général du FORSC. Il se dit déçu par ce revirement de situation.
S’il concède "qu’il reste peu de marge de manœuvre pour l’ADC-Ikibiri de changer quoi que ce soit ou avoir un peu d’ouverture", M. Nininahazwe appelle la nouvelle équipe de la CENI de faire flèche de tout bois pour rassurer l’opposition et toute la population burundaise : "Pour réussir cette mission, je propose à la CENI de s’engager dans les questions politiques de l’heure."
Qu’entend-il par là ? "Pour redorer son blason, la CENI pourrait s’impliquer sur les relations entre le pouvoir et l’opposition en matière de libertés publiques, notamment en s’appropriant la question du retour d’exil des leaders de l’opposition pour assainir le climat politique avant les élections de 2015’’.
Il est aussi du devoir de la nouvelle équipe de la CENI, précise-t-il, d’organiser un débat sur le financement des partis politiques : "Le CNDD-FDD est en train d’amasser des fonds nécessaires pour les élections de 2015 au moment où la plupart des partis d’opposition croupissent dans la misère", fait-il remarquer.