Lundi 25 novembre 2024

Politique

Une CENI de plus en plus remise en cause

30/09/2014 15

Malgré les efforts du Bnub en vue des élections inclusives, certaines voix s’élèvent pour dénoncer le caractère exclusif de la CENI. A l’origine de cette accusation, la non reconnaissance des acteurs politiques en tant que partenaires dans le processus électoral.

 Pour M. Nduwimana, les acteurs politiques se sont piégés, lors de la signature du Code de bonne conduite ©Iwacu
Pour M. Nduwimana, les acteurs politiques se sont piégés, lors de la signature du Code de bonne conduite ©Iwacu

Plus on s’approche des élections, plus la confiance rétrécit comme peau de chagrin entre certains leaders politiques, le pouvoir et la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). La tension monte au point que certains politiques demandent la démission de cette dernière.
« Rwasa, Nditije et Mugwengezo ont signé le Code de bonne conduite en tant qu’acteurs politiques, ils ne l’ont pas fait les mains liées », lâche Edouard Nduwimana, ministre de l’Intérieur, vendredi 19 septembre au cours d’une conférence de presse. Pour M. Nduwimana, ils doivent accepter toutes les conséquences qui en découlent. Selon lui, ils n’ont même pas le droit de réunir la population sous prétexte qu’ils représentent un courant politique. Et le ministre de l’Intérieur de prêter main forte à la CENI pour le strict respect de la loi.

C’est après le refus de la CENI de convier Agathon Rwasa, Charles Nditije et Chauvineau Mugwengezo, se réclamant respectivement présidents des partis FNL, Uprona et UPD Zigamibanga, dans la mise en place des CEPI et CECI. Pierre Claver Ndayicariye, président de la CENI, avance le respect de la Constitution et du Code électoral pour justifier la position de son institution.

Une CENI en service commandé ?

La Constitution qu’évoque M. Ndayicariye, précisent des juristes, est on ne peut plus claire en matière du respect des droits fondamentaux. Ils renvoient M. Ndayicariye aux articles 13, 14, 22 et 23 qui prônent l’égalité de tous les citoyens à jouir des mêmes droits civils et politiques.
De surcroît, ces sources rappellent que même les confessions religieuses, les organisations de la société civile, etc. ont été consultées, alors qu’elles n’ont pas apposé leurs signatures sur le Code de conduite : « Pourquoi pas les acteurs politiques ? »
La CENI, poursuit un politologue, n’est pas sans ignorer comment le concept d’acteurs politiques a été créé. « C’était pour permettre l’inclusivité de tous les courants politiques dans le processus électoral. »

Pour quel intérêt, se demandent-ils, la CENI, organe qui se veut indépendant, campe-t-elle sur sa position. « Au nom de quelle loi ? » Et de déclarer qu’elle se cache derrière la loi pour réaliser la volonté du pouvoir : « La CENI ne devrait pas être indifférente face au contexte politique dans lequel se trouve le pays », déclarent des observateurs avisés. Des doublons de partis politiques, certains reconnus, d’autres non. « Si elle se veut indépendante, elle doit poser ce problème à l’autorité compétente et non mettre devant un fait accompli les futurs compétiteurs. »

La légitimité, insistent nos sources, est donnée par des militants et non par les pouvoirs publics. « Si la CENI persiste dans l’organisation des élections sans les acteurs politiques, elle aura failli à sa mission d’arbitre électoral.  Elle aura sanctionné toute une partie non négligeable de l’électorat. »

Forum des lecteurs d'Iwacu

15 réactions
  1. Patriot

    Cela demontre la peur des FDD! Democratie en panne? Sans RWASA, NDITIJE ET MUGWENGEZO (ALEXIS ET NYANGOMA DEJA EXILES), tout simplement ca veut dire que l’opposition ne va pas participer. Je me demande l’interet de financer et depenser autant d’energie en faveur d’une seule tendance. Pourquoi ne pas acclamer tout simplement les DD comme gagnants (100%) pour 20 ans encore?

  2. RIRATASHE

    Ivyo abo bakozi batanu ba CNDD-FDD bigira bakora kugira bashimishe ababahemba gusa kandi bazi ko bahembwa n’ayo Abarundi bose babiriye akuya mbere harimwo n’imfashanyo y’amakungu biiyi ntwaro ya DD yirirwa iratuka ibicishije kuri NZOBONARIBA, bamenye ko bashubije igihugu mu kaga kubera babujije abantu gutora ,ngo bikureko iyi ntwaro, bazobibazwa.
    kandi ni bamenye ko igiti kitagukora mu jisho kabiri kuko n’ivyo bakoze mu matora ya 2010 Abarundi ntibarabibarekurirako. None bareke barendegere!

  3. IRAKOZE

    la ceni est là pour que les hutus ne doutent pas de la victoire des DD en 2015. Ce président de la CENI fait un exellent travail, mais je trouve que les mesures qu’il a imposé aux partis d’oppositions sont trop legères. Il doit durcir ces mesures surtout pour les membres de la communautés tusis et les partis politiques MSD ou Uprona. Je propose qu’on interdit le vote pour toute personne qui n’ai pas bantou . Bien evidemment faut pas que ceux qui parle le kirundi (une langue 100 % bantou) et qui ne sont pas identifié comme des bantous croient qu’ils vont votés!, qu’on leur exclu ce droit de vote car le Burundi est un pays bantou avec un peuple bantou et des etrangers venus d’ailleurs.

    • duciryaninukuri

      @Modérateur du site iwacu
      Pourquoi le modérateur a laissé cette incitation à la haine Hutu. N’est-ce pas du racisme?
      Qu’en pensez-vous?
      Irakoze excusez-moi au cas où je me trompe.

  4. Wavahe Wajahe

    Pour beaucoup d’entre nous , la Ceni que dirige monsieur Pierre Claver Ndayicariye, qui a été mise en place avec beaucoup de difficultés, est loin de nous tranquilliser. Je crois d’ailleurs que messieurs Rwasa, Nditije et Mugwengezo n’ont jamais pensé qu’elle peut leur faciliter la tâche. Bien au contraire. Ils font bien de se manifester et protester , tout en sachant que cette Ceni ne les écoutera pas.
    Ils devront trouver une autre voie pour faire valoir leurs droits et opinions, en se joignant aux autres dans une coalition solide.
    Quant à monsieur P.C. Ndayicariye et ses collègues, peuvent-ils nous rassurer qu’ils ne liront que la constitution et le code électoral dans leurs analyses pour l’acceptation des candidatures au poste de presi de la république ? Pour ne pas accepter un troisième mandat de l’actuel president de la république.

  5. Sébastien Ntahongendera

    « Si la CENI persiste dans l’organisation des élections sans les acteurs politiques, elle aura failli à sa mission d’arbitre électoral. Elle aura sanctionné toute une partie non négligeable de l’électorat. »

    Et puis ? Que lui arrivera-t-il ? Autant dire combien cette phrase est symtomatique de la peur qui tétanise les Burundais! Il faut parler ou se taire ; messieurs les « observateurs avisés « !

    • Mutaga

      Hama wewe Sébastien tu n’es pas burundais ? Niba rero uri umurundi, andika uti «nous les burundais».

  6. Jeanine

    Erega nimba CENI iriko ikurikiza amategeko ni muyireke ni sawa même s’ils ont laisser les Acteurs politiques signer sous un nom qui n’est pas reconnue dans la constitution. ARIKO RERO M. NDAYICARIYE TUMUTEGEYE HAMWE, AGUMANE KU MUZIRIKANYI KO PETERO NKURUNZIZA YAGOMVYE GUHINDURA CONSTITUTION BIKAMUTA IGATI, AU NOM DE CETTE DERNIERE NTAZE AHIRAHIRE NGO ARAMUREKA NGO YITOZE. MUSHINGANTAHE/MUGABO, AHO NIHO ABARUNDI BAGUTEGEYE.

    • Wise

      JEANINE nshuti ico nico kindaje ishinga.Gouvernement iheruka kuvuga ko les accords politiques zifatanye na constitution.Reka turabe rero ko nyakubahwa atazoshira dossier yiwe Ndayicariye. Ndakubwiye hamwe President atorondera kwitoza ko atangorane na zimwe zosubira kuhaba.
      La democratie yahiritswe kuva 1961 gushika ubu yoca itangura gukinwa

      Ariko ndasavye CNDD-FDD nti zotange uwo Ministre Eduard comme candidat kuko jewe ndamubonamwo umwansi wa Democratie

  7. nous n’avons pas confiance a ce CENI dirigé par ce DDISTE unissons nous tous les forces pour chasser ce pouvoir de buja si non apres 2015 ils feront des irreparables dans ce pays avec un tribunal du 1er et rednier degré de SERAPHION tous seront chassé et seront considédér comme des etrangers dans leurs pays.

  8. Ihotora ihirwa kandi ngo kirarwanirwa ntigitangwa.Time will tell.

  9. duciryaninukuri

    Ne demandons pas trop à la CENI au contraire si c’est possible essayez au contraire de montrer ou démontrer que la loi est claire et sans faire des « c’est quand même faisable si on veut… » par rapport à ce nouveau vocable.
    Je crois, même si j’ignore la loi ou son esprit, que la loi quand elle est clair ne pose pas de problème d’interprétation. Si ça se fait qu’elle ne soit pas claire, comme pour ce cas totalement parachuté hier, la première demande serait d’exiger sa clarification pour lever l’équivoque au lieu de s’accuser les uns et les autres de ne pas la respecter ou d’être au service des uns ou des autres.
    Si la loi est muette sur un cas x, qui as le droit de dire qu’il a raison légalement parlant? N’est-ce pas de la mégalomanie?
    La prudence de la CENI est donc plus que la meilleure à moins que ce soient des bricoleurs cherchant à faire plaisir ou cherchant à éviter des critiques, alors qu’ils n’y ont pas droit.
    Je crois que mieux vaut être accusé plutôt que plonger mains liés dans un cercle vicieux d’une interprétation sentimentale de la loi.

  10. KAZIRI

    « « Rwasa, Nditije et Mugwengezo ont signé le Code de bonne conduite en tant qu’acteurs politiques, ils ne l’ont pas fait les mains liées », lâche Edouard Nduwimana, ministre de l’Intérieur » Fallait-il lire le code nk-umwibutsa ? En effet, en lisant umwibutsa, il n’y a pas que les mots mais la signification véhiculée par le vocable. Par exemple uwuhagarikiwe n-ingwe aravoma, il faut lire et comprendre ce qu’il y a entre les mots. Ecrivez donc tout en kirundi, vous vous comprendrez mieux !

    • hat

      Qlq un peut m expliquer ce qu est un acteur politique? Merci d’avance.

      • Venant

        La vie politique est maintenant marquée par une diversité d’acteurs et de formes de participation politique. La prise de décision intègre, surtout en occident, en plus des acteurs traditionnels, comme les partis politiques ou l’électeur, différents groupes et associations plus ou moins structurés autour d’enjeux locaux, nationaux ou internationaux. Parallèlement, les lieux de discussion et de décision se multiplient. Les problèmes politiques étant complexes et impliquant plusieurs administrations publiques, les individus et les groupes peuvent frapper à plusieurs portes pour finalement faire pression là où leur poids politique est le plus grand. S’ajoute à cette dynamique, le recours plus fréquent aux tribunaux ou à des organisations internationales. Il s’agit donc de nouveaux acteurs qui émergent et peuvent exercer un impact sur la vie politique et interagir avec les acteurs traditionnels.

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