Le glissement de terrain qui vient d’emporter des dizaines de vies humaines et énormément de biens matériels sur le littoral du lac Tanganyika est un phénomène naturel qui était prévisible. A défaut d’en annuler totalement les dégâts, ceux-ci pouvaient très bien se réduire à peu de choses si les pouvoirs publics avaient tiré des leçons de la catastrophe de l’année dernière au Nord de la ville de Bujumbura où l’on a compté une soixantaine de victimes.
Un aménagement du territoire quasi inexistant
Il est difficile de comprendre qu’au sortir d’un désastre humain et physique tel celui du Nord de la capitale l’année dernière, il n’y ait pas eu un début de commencement de l’aménagement du versant Ouest de la crête Congo-Nil en dehors de la belle réfection de la route de Bugarama par la coopération chinoise. Avec les pentes de nos montagnes qui enregistrent un dénivelé de plus de mille mètres entre le sommet de la crête et le niveau du lac, il est irresponsable de ne pas prévoir un aménagement du territoire adéquat. Les routes doivent être bordées d’arbres qui retiennent la terre et l’eau afin d’éviter les écoulements. Des canalisations le long des voies routières devraient être entretenues systématiquement pour éviter la création de crevasses et des conduites d’eau sauvages.
Les plantations rurales devraient être bordées de haies formant des terrassements qui facilitent l’irrigation et la gestion de l’eau de façon systématique et économique. Les ponts devraient être régulièrement entretenus, les structures de soutènement visitées et renforcées si besoin est.
Visiblement, il y a une carence criante d’une planification et d’une coordination permanente des différents services publics ayant en charge ces diverses questions.
Une absence de compassion scandaleuse
Des familles entières ont disparu sous des monceaux de boue et d’autres sont dépourvues de tout. Si une assistante est donnée aux sinistrés, elle est fort réduite et ne pare qu’au plus pressé. Il est étonnant que ce qui est arrivé ne soit pas considéré comme une catastrophe nationale afin que tout le pays se mobilise non seulement pour le soutien aux victimes, mais aussi pour réfléchir sur les moyens à mettre en œuvre afin d’éviter de tels accidents demain. L’agenda politique ne doit pas nous retirer des sentiments de compassion et de solidarité d’avec des concitoyens dans le malheur.
C’est un pur hasard qu’il y ait eu moins de morts cette année par rapport à l’année dernière. L’année prochaine, le nombre de victimes pourrait être démultiplié. Et ni Dieu, ni le diable n’ont rien à y voir ; il faut planifier et travailler d’arrache-pied simplement.
« Aide-toi et le ciel t’aidera ! »
Merci cher J-MN pour ce travail louable que vous faites pour le pays!
Je dis toujours qu’il est du devoir de bon citoyen de contribuer pour l’amélioration des conditions de vie de son peuple!
Le Burundi est un pays sans gouvernement depuis bientôt dix ans, soit a failed state!
Il ne faut plus espérer rien de l’état!
Nous devrions nous organiser nous-mêmes pour affronter ces défis.
Une organisation de bénévoles devrait naître et commencer ces initiatives!
Merci encore une fois!
Cher JM Ngendahayo,
Ce qui se fait à Bujumbura est tout simplement aberrant. Beaucoup d’argent circule à travers des consultances récurrentes, parfois inefficaces et souvent inutiles au détriment de la Fonction publique. Or, aucun État ne peut se construire sans une fonction publique stable, forte et bien motivée. La nôtre n’a rien de tout cela. Conséquemment, ce manque de prévision en termes d’aménagement n’est qu’une pointe de l’iceberg d’une planification déficiente dans tous les domaines de l’État. En réalité, n’est qu’un début comme dirait la chanson : comme tout tombe en désuète, il risque de se passer encore des catastrophes « naturelles » plus meurtrières à moyen/long terme, y compris à Bujumbura. Dans quelques années, on risque de se réveiller avec un quartier complètement enseveli. Je le dis vraiment en toute sincérité et en dehors de toute partisannerie politique
La société burundaise a perdu ses repères, d’où cette absence de compassion. Il n’y a pas si longtemps une seule maison qui brulait était reconstruite en une journée par des voisins compatissants, un taureau embourbé (impfizi ishaye) attirait abo hakurya no hakuno baza gushayura, amahasa avutse hatamba tout le village … Dans notre pays, les gens meurent par dizaines ou par centaines mais même le drapeau national n’est pas mis en berne. Abantu barahunga, abakuru bakabatwenga ngo bahunze inzara alors que niyo nzara bayihunze biteza urubwa igihugu en plus de déstabiliser les ménages. Aho bobafashije kuyivamwo, la réaction niyo kwugara les frontières.
Du coq à l’âne. Je réfléchissais récemment sur ceux qu’on appelle, ces derniers temps, des « frondeurs ». Qu’est-ce qu’ils apportent à la société ou qu’est-ce qu’ils proposent de nouveau si ce n’est l’opposition au troisième mandat d’une SEULE personne, en l’occurrence Pierre Nkurunziza ? Le système pourri c’est eux-aussi ! Et eux surtout ! Alors, tant qu’à changer…
Je me suis rappelé que d’autres personnes ont eu le courage de quitter le bateau alors qu’il voguait encore dans des eaux calmes. Parce qu’ils savaient, c’est une hypothèse, que l’équipage n’était pas fiable et qu’un naufrage pourrait arriver. Ces gens méritent notre respect : c’est toujours agréable de les lire.
Cordialement
JP-K
Je suis d’accord avez-vous M.Ngendahayo, sauf au dernier paragraphe #C’est un pur hasard qu’il y ait eu moins de morts cette année par rapport à l’année dernière….. Et ni Dieu, ni le diable n’ont rien à y voir ; il faut planifier et travailler d’arrache-pied simplement.
« Aide-toi et le ciel t’aidera ! »#. En effet, on manque l’essentiel : « ubwenge n’ubwitonzi » que le Roi Salomon a demandé à Dieu, à la places des richesses immenses ! On n’a pas le temps de penser au bien être d’autrui ! On est préoccupé par des mandats et leurs dividendes ! Au début des années 80, il y avait des travaux communautaires destinées à faire les courbes de niveaux sur les différentes collines, sensibilisation au boisement et au reboisement, sensibilisations aux cultures des haies antiérosives (je ne sais même pas si on enseigne encore cela dans le secondaire dans le cours d’agriculture), etc… Je pense par contre que ces signaux ne sont des purs hasards qui bordent la ville Buja au Nord et au Sud pour les deux années consécutives ! C’est une alerte qui n’a pas encore trouvé de réponse adéquate à mon avis ! Et les gens pour y remédier se trouvent dans la ville Buja, bordée par ces deux catastrophes ! Et on ne dira pas que l’on n’a pas su l’ampleur des dégâts enregistrés, sans oublier ceux qui peuvent surgir incessamment! Le programme « avocatiers » n’a rien aidé dans ce sens, il a seulement aidé dans le maquillage des détournements des deniers publics ! crimes en col blanc !!
Compassion oui, on devrait aider les communautes victimes. Mais, les elus qui devaaient mobiliser les autres ont d’autres chats a fouetter. Pis ce vol organise par ceux qui nous gouvernent tend a compliquer tout aussi. Quand on distribue les armes, et quand la securite est tres menacee pour toute personne qui a une opinion differente du parti au pouvoir, il n y a pas assez de place pour penser aux autres malheureusement. Puis, comme » la haine est si forte que la guerre », si ces populations victimes sont derriere Rwasa, on a droit de se demander s’ il ne s’agit pas d’une autre forme de les punir doublement!
Vous avez totalement raison Mr Ngendahayo et ce manque de compassion en dit long sur ceux qui nous dirigent . Pourrions nous peut être commencer une action de collecte de fonds en faveur de ces victimes ? Allons y donc