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Une bonne partie du quartier Nyabagere menacée par les fabricants de briques

05/05/2013 Commentaires fermés sur Une bonne partie du quartier Nyabagere menacée par les fabricants de briques

Dans le quartier Nyabagere de la commune urbaine de Gihosha, enfants, femmes, hommes s’activent sur plusieurs chantiers qui se transforment en une gigantesque usine de briques, à ciel ouvert. Malgré qu’elle fasse vivre des gens, cette activité est très néfaste pour l’environnement et l’administration est en train de lutter contre ces exploitations.

L’activité était, jusqu’ici, rurale. Les aires urbaines sont maintenant envahies. En prenant la RN1, à moins de 100 m du Rond Point de la Gare du Nord, on bifurque vers la droite. Tout en fixant les collines de Nyambuye, Gasamanzuki, etc., surplombant la ville de Bujumbura, on emprunte une mauvaise route. A cet endroit, les traces de la guerre de 1993 sont toujours visibles : des ruines et des parcelles contenant des fondations inachevées.

A presque 400 m, un gigantesque four de 1.300.000 briques se dresse avec ses douze foyers. Comme dans une fourmilière, des femmes, des enfants et des jeunes garçons rassemblent les briques éparpillées sur le terrain. Des hommes sont en train de les ranger une à une en stères.

Selon le propriétaire du four, 100 ouvriers sont mobilisés à raison de 4Fbu par brique fabriquée. A côté, des fosses plus profondes et larges ont remplacé tout couvert végétal. Certaines maisons environnantes sont menacées d’écroulement. D’autres sont déjà à terre. Malheureusement, la population semble ignorer ce danger. « L’endroit devient presque inaccessible pendant la saison pluvieuse », raconte un des habitants du quartier.

Bras de fer entre la population et l’administration

Les sources sur place indiquent qu’entre 1000 et 1500 personnes trouvent de quoi se nourrir en investissant dans la fabrication de briques ou en étant un journalier sur différents chantiers. Des gens de Bujumbura dit rural viennent en grand nombre demander du travail aux propriétaires des chantiers. Des élèves en vacances y trouvent une activité génératrice de revenus. « Durant les deux mois de vacances que je rentabilise ici, je gagne plus de 100.000Fbu. Ainsi, je m’achète des uniformes et du matériel scolaire », déclare A.R, un élève trouvé sur place.

Lorsqu’on demande aux propriétaires s’ils sont conscients des conséquences de cette destruction de l’environnement, la rapide réponse est claire : « Entre deux maux, on choisit le moindre. En fabriquant des briques, beaucoup de jeunes sont épargnés des mauvais comportements comme le banditisme ou la délinquance.»

L’administration s’emploie, sans succès, à empêché cette fabrication anarchique des briques. « Ces activités sont très néfastes pour l’environnement et doivent être arrêtées », s’insurge Vianney Rukanura, administrateur de la commune urbaine de Gihosha. Il recommande à la population du quartier Nyabagere de mettre fin à ces travaux. Sans préciser le montant, il indique que des amendes seront infligées à tous ceux qui continueront de creuser et de mettre en danger l’environnement.

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