<doc516|right>Cette semaine, deux informations importantes : une bonne et une mauvaise. Commençons par la bonne: l’Allemagne, par la voix du ministre fédéral de la Coopération Économique, de passage au Burundi, va accroître son aide au Burundi. L’Allemagne va notamment soutenir un grand projet sous-régional dans le secteur énergétique (Ruzizi III) pour plus de 70 millions d’euros, dont plusieurs dizaines de millions seront investis directement au Burundi.
C’est une excellente nouvelle pour notre pays et il faut s’en réjouir. Cela étant, sans chercher la petite bête, il faut souligner quelques petites phrases diplomatiquement distillées par le ministre allemand au cours de son point de presse avant son départ.
Le Burundi a été invité à « arriver rapidement aux normes standards de la bonne gouvernance », sous-entendu, la bonne gouvernance n’est pas encore tout à fait là. La phrase suivante est d’apparence très « soft » mais reste assez explicite tout de même : « L’Allemagne est consciente que le Burundi est un pays dans une situation de post-conflit, nous n’allons pas utiliser rapidement les sanctions ».
En lisant entre les lignes, l’Allemagne reconnaît la difficulté (situation de post conflit), elle sera patiente (ne pas utiliser rapidement), mais l’éventualité de « sanction » a été tout de même lâchée.
Ainsi, malgré la poursuite et l’accroissement de l’aide, le gouvernement n’a donc pas de chèque en blanc et devrait mettre un point d’honneur à ne pas décevoir ses partenaires. Par ailleurs, avec la crise économique qui frappe l’Europe, l’aide aux pays du sud sera de plus en plus conditionnée à la bonne gouvernance. La balle est dans notre camp. Voilà pour la bonne nouvelle.
La mauvaise nouvelle maintenant : après l’assassinat des deux expatriés à Kiremba, deux jeunes gens avaient été arrêtés, puis rapidement condamnés. Tout s’orientait vers le crime crapuleux, l’affaire semblait entendue. Mais voilà que l’on apprend que les procès verbaux ont été subtilisés au greffe, le juge qui suivi l’affaire arrêté, bref, de nombreuses zones d’ombre apparaissent. On imagine l’impact pour l’image du Burundi, si la thèse de « crime crapuleux », rapidement diffusée par les autorités, tombait à l’eau… Une affaire à suivre.