Mardi 05 novembre 2024

Editorial

Une bonne nouvelle

18/12/2015 19
Léandre Sikuyavuga
Léandre Sikuyavuga

Affligés, choqués, exaspérés… Bref, meurtris. Les mots ne suffisent pas pour exprimer le sentiment de dégoût et de désespoir après le carnage du vendredi, 11 décembre à Bujumbura.

Nous sommes ensuite déçus, sidérés, ecoeurés par certaines manipulations que nous avons vu à l’oeuvre, dans la foulée de ces massacres, des réactions dites « intellectuelles » qui ajoutent le drame au drame, au lieu de proposer des voies de sortie de cette crise.

Ainsi, on a entendu sur les radios certains parler de « génocide contre les Tutsi ». D’autres faisaient une comparaison avec ce qui s’est passé au Rwanda en 1994.

Ces déclarations précipitées ont été lancées après avoir vu sur les réseaux sociaux des corps sans vie des jeunes tués, jonchant rues et caniveaux, notamment à Nyakabiga. Oui, les massacres ont touché des Tutsi, c’est certain. Mais pas uniquement.

En effet, ce vendredi matin, vers 9 heures, heure du début des massacres, comme tous les jours, des exploitants des taxis-vélos, des boutiquiers, des extracteurs du sable et du moellon dans la rivière Ntahangwa, même des retardés mentaux, bref de simples citoyens, étaient déjà sur terrain pour gagner difficilement leur pain quotidien. Des Hutu font partie des victimes de Nyakabiga.

Non, des « Hutu n’ont pas été informés de l’imminence d’un massacre » comme l’affirmait une rumeur qui s’est vite répandue, visiblement pour exciter les Tutsi.

On a entendu d’autres messages incendiaires, comme cette « information » diffusée la même nuit sur les réseaux sociaux pour galvaniser les Hutu. « A Nyakabiga1, ( le message précise l’avenue et le numéro de la parcelle) se tiennent des réunions pour aller attaquer les étudiants hutu du campus Mutanga ! ».

Un message très sensible qui réveille des souvenirs atroces… Pour rappel, dans la nuit du 11 au 12 juin 1995, des massacres ont été commis contre des étudiants hutu au campus Mutanga. De nombreux étudiants rescapés prendront le chemin du maquis. Certains sont actuellement des hommes forts du pouvoir.

Après le carnage, le week-end sanglant a été caractérisé par des rumeurs dont l’objectif avéré était de monter les gens sur le plan ethnique.
La seule bonne nouvelle, dans ce climat morose, est que les Burundais résistent face à ces extrémistes.
Ils ont compris que la cause réelle du mal burundais n’est pas ethnique. Mais simplement la mauvaise gouvernance. Ceux qui ont été tués ce vendredi ne sont pas Hutu ou Tutsi. Ce sont des Burundais.

Forum des lecteurs d'Iwacu

19 réactions
  1. Karabadogomba

    Il ne peut pas y avoir de génocide eu Burundi. Honorable Mwidogo,Tutsi, dit avoir reçu le message de Dieu que Nkurunziza,Hutu,vaincra les forces tant internes qu’externes. Des Tutsi continueront à défendre les Hutu pour qu’ils gouvernent en symbiose pour des siècles et des siècles!

  2. Kaboul

    Je suis étonné de cet article! !! J’ai du mal
    à croire que ça vient d’IWACU!!!!!
    enfin la raison est revenue!!! Il faut aller plus loin et dénoncer les conférences de Maggy et Louis Michel, dénoncer les propos du cnared et consorts denoncer les propos de Kagame et compagnie.
    Il faut nommer ces gens qui crient à tort et à travers GENOCIDE CONTRE LES TUTSIS.Il ne le font pas par ignorance ils le font pour des raisons politiques , ils souhaitent ce génocide arriver et récolter les dividendes qui vont avec!!!!
    Il vont jusqu’à inventer les mots que les tueurs auraient proféré à l’égard des victimes pour faire croire qu’ils ont été tuées parceque ils sont tutsis!!!! Les véritables ennemis du Burundi sont bien identifiés ces ces extremistes Tutsis qui souhaitent un génocide pour ramasser le pouvoir et massacrer qui ils veulent au nom de ce génocide et c’est aussi Nkurunziza et sa clique qui s’ accroche au pouvoir à tout prix et donne ainsi le prétexte à ces extremistes de déstabiliser la nation Burundaise.

  3. Mervin

    Voilà un article plein de sagesse et de bon sens. Merci beaucoup Léandre. Par ces propos qui résonnent vous êtes un héros pour moi. Rien à ajouter vous méritez les applaudissments des burundais! Si et seulement les burundais écoutaient et si les politiciens pensaient comme toi! Je l’ai toujours dit: Dans ces moments difficiles on a besoins des voix comme la vôtre au dessus des considérations partisannes. Des voix qui prechent la non violence, la retenue. Ceux qui prechent la guerre doivent savoir que nous perdrons tous, que nous perdrons les nôtres, nos amis nos collègues etc…Ceux qui ethnicisent le conflit veulent nous ramener à des années de souffrance dont on on ne veut plus. Pour construire notre pays on a besoins des hommes épris de paix qui sachent agir au délà des clivages de notre société. Quand on tire une balle, elle sais pas faire la différence entre un Hutu ou un Tutsi, elle fait une victime, un burundais, un frère, une mère…On ne peut pas évoluer si à chaque décenie on retombe dans les mêmes travers. Ceux qui veulent voir les autres en Terroristes, les autres en Génocidaires devraient savoir que le terrorisme et le génocide tant chantés et qu’ils veulent à tout prix nous imposer sont la conséquence d’une bétise humaine. Ces actes nous conduiront à la rupture du tissus social, à la discorde au mépris des uns et des autres et nous ne recolterons que la désolation, des pleurs, des souffrances. Nous devons nous lever comme un seul homme pour dire « Stop aux violences, stop aux executions extra judiciaires, stop à l’apologie du Terrorisme et du génocide » Il faut arrêter de chanter ces termes

  4. Kagabo

    Je pense qu’iwacu ne plus les opinions qui ne riment pas pour des positions qui ne veulent pas attendre. Moi, comme démocrate de libre d’opinion, je dénonce tout censure à ce journal. Merci

  5. Jamahaar

    Negotiation ou dialogue inter-burundais, l’objectif final de l’opposition aidee en cela par la facilitation et les bailleurs de fonds devra pousser cette fois de ne plus accepter que le Burundi soit domine par un seul parti-Etat qui controle toutes les institutions de la Republique y compris la societe comme c’est le cas actuellement avec le mal nomme CNDD-FDD qui ne laisse pas le moindre espace aux forces politiques et sociales du pays.Il faudra ainsi voir comme reduire les pouvoirs constitutionnels du President de la Republique au profit d’un Premier Ministre responsable devant le Parlement qui represente le peuple souverain.Certainement il va y avoir des resistances des partis a majorite hutu qui argueront que le changement viendra diluer leur majorite ethnique au profit d’un regime reellement democratique.Mais pour l’interet de la paix et du progres, c’est le prix a payer pour endiguer une fois pour toutes ces crises politico-ethniques cycliques après chaque 20 ans.

  6. Mottart

    La paix, le retour à la paix. Vous êtes tous des hommes et des femmes qui ne rêvez que de cela. Tout est possible. Il n’est jamais trop tard. Je vous le souhaite du plus profond de mon cœur.

  7. Evrard Nahimana

    Meme si j suis d accord avec vous sur le contenu d votre edito, le title est mal choisi vu l’ampleur des degats!

    • kayogera

      oui d’accord mais que proposez vous pour la sortie? Tout ca a cause du maudit mandat illégal

  8. Ntahitangiye

    « La seule bonne nouvelle, dans ce climat morose, est que les Burundais résistent face à ces extrémistes.
    Ils ont compris que la cause réelle du mal burundais n’est pas ethnique. Mais simplement la mauvaise gouvernance. Ceux qui ont été tués ce vendredi ne sont pas Hutu ou Tutsi. Ce sont des Burundais. »

    Le jour où nous nous lèverons tous comme un seul homme pour résister à ces extrémistes, alors les Nations vont nous respecter et les mauvais gouvernants seront obligés de bien gouverner.
    Vive la résistance du peuple Burundais !!!!!!!

  9. avisé

    nyakugirimana wagerageza kuvuga amahoro ariko urabandanya amatohoza uzomenya.
    Iyo abantu bica bavuga ngo bwira kagame wanyu aabtabare, ngo bwira aba birigi babatabare, ck ngo bazobereka film ya 1972. wibaza ko baba bashatse kuvuga iki??

  10. Karabadogomba

    Oui, les Burundais résistent face à ces extrémistes.Oui, j’y crois moi aussi et nous sommes nombreux.
    Qu’ils se détrompent ceux qui veulent soulever les uns contre les autres. On a tout compris: depuis l’indépendance, les politiciens exploitaient cette corde sensible pour leurs intérêts égoïstes. Et ce sont les citoyens lambda qui en payaient le prix. Merci pour l’éditorial patriotique!

  11. roger crettol

    « Ceux qui ont été tués ce vendredi ne sont pas Hutu ou Tutsi. Ce sont des Burundais. »
    Oui, trois fois oui.

    Et on souhaiterait que les dirigeants actuels comprennent – en paroles et en actes, qu’ils sont à la tête de la nation burundaise, et que l’expérience du maquis n’est pas la seule référence pour examiner une situation et guider des choix et des actes.

    Je pense personnellement qu’un peuple est mal avisé de confier longtemps la direction du pays à une faction issue d’une rébellion ou d’une lutte armée. L’exemple de la France et de l’Angleterre à l’issue de la deuxième guerre mondiale est parlant : ni De Gaulle ni Churchill n’ont reçu un deuxième mandat. L’exemple de l’Afrique du Sud, dirigée par un ex-prisonnier au long cours, sage et apaisé, parle lui aussi. Nelson Mandela a su faire la part des choses et trouver, avec un interlocuteur de valeur lui aussi, les compromis qui ont permis une transition à peu près paisible. Ce même Nelson Mandela qui a contribué à l’établissement des accords d’Arusha.

    Pourquoi voir les Accords d’Arusha comme une gêne, comme une entrave, alors qu’il sont en fait le tremplin du possible sur lequel construire un Burundi apaisé ? Apaisé, après le nécessaire travail de Vérité et Réconciliation.

    Amen.

  12. MUGABARABONA

    « Ceux qui ont été tués ce vendredi ne sont pas Hutu ou Tutsi. Ce sont des Burundais ». Bravo ! C’est fort ! Le jour où les barundi comprendront qu’il faut se débarrasser des politiciens véreux qui ne les servent pas, ils seront sur la voie du progrès réel. Cher journaliste, continuez à semer.

  13. VIATOR

    Bravo Mr Leandre pour votre honnete dans cet editorial qui en dit long sur le caractere explosif des infos vehiculees par certains compatriotes .Apres l’attaque des camps militaires ,ils y a eu bien des executions extrajudiciares dans les quartiers que vous avez citer en vue de représailles aveugle.la verite finira par triompher n’en deplaise a certains. meme si les infos comme quoi il y aurait un deploiement prochaine de force d’ interposition?maintient de la paix? de l’union africaine me laisse sans commentaire sur le degree de decallage avec la realite burundaise de la sulfureuse communaute internationale .
    Bon weekend a tous j’espere

  14. eric

    Alarm to: cdd-fdd
    The stage of negotiations is the most dangerous stage almost much more similar to army,policing battle of the enemy.
    During negociations, the enemy will play hard only to push frustrations among cndd-fdd.
    The objective of the enemy will be to cause radical and moderate groups among the ruring party.
    The moment of negotiation is a very good time for
    :- pro-rwando extremist group to trigger a genocide as what happened to havyarimana time
    :-cndd-fdd extre group unhappy army ,police can deal for a coup d’etat .
    On that circumstance of negotiations removing nkurunziza by unhappy cndd-fdd army will probably destroy the unity of the army,police and the party.
    That why cndd-fdd army chiefs ,police ,parliament ,party chiefs should first agree how far and what they will give up to the enemy and what they will not through negotiations
    The stand of cndd-fdd should be well communicated without dictating instead with clarity and order among you elite
    Surely in negotiations you will have to accept to give up something but avoid losing burundian population for next elections
    Cndd-fdd party is the only closest party to the people and the only party of all ethnique groups .
    You have more chance to still be elected again then do not loose control while negotiating .
    Do not complain .building a democratie takes time and transitions struggles for both sides
    Nb:-remember :the enemy is not after nkurunziza at all. The enemy is after cdd-fdd to destroy it by dividing you and is very good moment while negotiating to divide you
    -remember the enemy behind the enemy does not want negotiations for sharing power .he want to create a chaos and division in bujumbura which will follow what happed in havyarimana time

    In conclusion ,hutu need power since long time as they have right as majority but the master belgium want to give it the minority .why?(divide for reign)
    This is the dilemma that cndd-fdd find himself. The party should be very carefully this time and manage the crise without extremist and fear considering tutsi as our brother and not enemies.
    May god bless you hutu and tutsi together
    May god protect our president

    • Kamana

      May God protect your President not mine. Hama, ukure ngaho ivyo vyongereza vyawe car ils me fatiguent les nerfs.

    • ndayihereje Charles

      viator your piece of writing is not equiped with sense of intellect.if you were conviced your cndd-fdd is popular you should not advice the refuse of organizing other election which would be free, fair and transparent; that all sides would participate in and whose outcome would be credible on national and international scale. Another proof that your piece is poor is that you say Belgium is supporting is willing to bring tutsis back to power! you didn’t give arguments to back this! Is CNARED under the lead of a tutsis? Is cnared in great part composed of Tutsis? Only emotion, Longstanding hatred.

      • VIATOR

        i think you mistaken my name with someone else .where did i writed about CNARED. it’s even not mentionned in this editorial. You are off topic.check your post before publishing

    • natacha

      Why don’t you comment in a language that you understand? Seriously your writing skills suck big time. 99% of people on this website understand french and Kirundi, so to whom do you wanna pass your message in a fucked up grammar?

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.