L’avocate Yvette Niyokindi a été enlevée par des inconnus le mercredi 30 juin par des inconnus puis retrouvée, jetée à Rubirizi le lendemain. Le Barreau de Bujumbura a accusé, ce mercredi 8 juillet lors d’une conférence de presse, une cliente de la victime d’être derrière cet enlèvement.
Selon Jean de Dieu Muhuzenge, bâtonnier de Bujumbura, tout commence vers 11h, ce mercredi. Un inconnu téléphone Yvette Niyokindi, se passant pour son ami. Il lui demande de se rencontrer tout près de l’hôpital Clinique Prince Louis Rwagasore.
A son arrivée, maître Niyokindi ne voit pas son interlocuteur. « Mais je ne vous vois pas », demande-t-elle. Et le bourreau de répondre : « Continue d’avancer. Je te vois. » Ceux qui veulent l’enlever sont derrière lui dans un véhicule. Ils la guettent. « Et soudain, ils l’ont kidnappé et forcée d’entrer dans le véhicule. Elle a circulé des heures et des heures, sans savoir où elle va, sans connaître les personnes avec qui elle était ». Selon le bâtonnier Muhuzenge, ses bourreaux la conduiront vers Mubimbi, passant par Bugarama, Muramya puis Tenga afin de la jeter à Rubirizi.
A Rubirizi, les exécutants de ce crime ont un ressentiment. Ils hésitent et posent des questions à la victime. Ensuite, ils discutent sur l’opportunité ou non de l’assassiner. « Au finish, ils ne l’ont pas tuée ». Elle est retrouvée à Rubirizi, dans l’aube du premier juillet, entre 5h00 et 6h00 du matin. Dans un état d’inconscience.
Pour quel mobile?
D’après ce bâtonnier, la victime a été enlevée sur demande d’une de ses clientes. Leur conflit : la demande du payement du montant restant sur ses honoraires. Actuellement, la santé de l’avocate se rétablie favorablement et sa sécurité est bien assurée, rassure le bâtonnier, qui fait savoir que la famille des avocats est quand même soulagée que leur membre a échappé à la mort. Il remercie différentes autorités judiciaires, administratives et policières ainsi que la CNIDH qui sont intervenue pour qu’elle soit libérée, soignée et protégée.
Une plainte a été déjà formulée et par le barreau de Bujumbura et par la famille. D’après Jean de Dieu Muhuzenge, les enquêtes se poursuivent. Certains des bourreaux ont été arrêtés mais le commanditaire ne l’est pas encore. «Juste après avoir entendu qu’il y a des exécutants qui sont arrêtés, elle a pris fuite. Mais la police est à l’œuvre pour mettre la main sur elle».