17 mai 2018 entre dans l’histoire du Burundi. Le peuple burundais vient d’exercer son droit civique en se prononçant par référendum, sur la Constitution amendée.
Dans l’histoire du Burundi, la période électorale a été, à maintes reprises, caractérisée par des violences politiques, des conflits. Pour mémoire, rappelons-nous la période d’après les législatives du 18 septembre 1961, celles du 10 mai 1965, les élections présidentielles du 1er juin 1993 et les législatives du 29 juin de la même année, pour ne citer que celles-là.
Les raisons de ces violences sont nombreuses. Les adversaires politiques n’ont pas respecté les règles ou accepté le verdictdes urnes, les résultats électoraux comme
l’expression légitime de la volonté des Burundais.
Les élections ont été, pour une partie de la population, une opportunité d’exprimer ses griefs au sujet du partage des ressources, de la justice sociale, de la marginalisation, des rivalités ethniques, de l’intimidation ou d’autres malaises.
L’Accord d’Arusha pour la Paix et la Réconciliation au Burundi du 28 août 2000 résumera le mal burundais comme «un conflit fondamentalement politique avec des dimensions ethniques extrêmement importantes» et «découlant d’une lutte de classe politique pour accéder au pouvoir et/ou s’y maintenir».
Question : Avec ce scrutin du 17 mai que certains qualifient déjà de «référendum de tous les dangers», comment éviter toute rechute et conjurer le mal et éloigner tout spectre de la guerre ?
Il convient alors d’analyser si avant le scrutin la confiance entre toutes les parties prenantes a été (ré) instaurée pour l’établissement du cadre juridique et légal.
La compétition a-t-elle été saine, équitable et juste ? Pendant la période électorale, la transparence a-t-elle été requise pour toutes les opérations électorales qui sont menées ? Il n’y a pas eu d’actes d’intimidation ? Si tel est le cas, les parties en lice devront accepter et respecter le verdict populaire. Les vainqueurs éviter de verser dans le triomphalisme.
Ils devront par contre rassurer les perdants, et la raison primer sur la passion.
En cas de contestation des résultats, par l’une ou l’autre des parties, le peuple est en droit d’exiger une impartialité du système judiciaire. L’institution chargée de trancher les différends ne devrait prendre, ni donner l’impression de prendre, fait et cause pour l’une ou l’autre des parties. Croisons les doigts.