Une semaine avant le verdict et à quelques jours de la célébration du cinquantenaire de l’Indépendance du Burundi, le Centre Burundais pour la Liberté de la Presse (CBLP) demande la libération du journaliste de Bonesha FM et de RFI. Son président a tenu une conférence de presse ce 13 juin.
« Hassan Ruvakuki n’a pas commis d’infraction au regard de la loi régissant la presse au Burundi », déclare Claude Bitsure, président du CBLP. Il annonce que, si leur confrère n’est pas libéré, les journalistes se concerteront pour décider des actions concrètes à mener. « Ce ne sont pas les moyens qui manquent, mais tout va se faire en respectant la loi », signale-t-il.
Il précise, en outre, qu’un journaliste a le droit d’interroger n’importe qui, au regard de l’article 3 de la loi régissant la presse au Burundi : « … dans l’exercice de ses activités, le journaliste a le droit d’accéder aux sources d’informations, d’enquêter et de commenter librement sur les faits de la vie publique… », rapporte le président du CBLP en rappelant que Hassan Ruvakuki est en prison pour avoir tendu le micro « aux groupes armés ».
Il juge que l’arrestation du journaliste Hassan Ruvakuki, sa détention et son procès ont été émaillés par de nombreuses irrégularités. « Après son arrestation, des agents du Service National de Renseignements l’ont conduit au camp militaire de Mutukura où il a été détenu. Ce qui est contraire aux normes démocratiques. Et maintenant, il est emprisonné à Muramvya », s’insurge-t-il.
Claude Bisture rappelle que, dans le passé, les journalistes ont tendu le micro à plusieurs groupes qui combattaient le gouvernement. Il faut que la justice, conseille M. Bitsure, redore son image en refusant de condamner un innocent.
Il regrette que le procureur de la République en province Cankuzo ait requis la perpétuité pour M. Ruvakuki, alors qu’il avait récusé le siège. Ce 12 juin, le CBLP a adressé une lettre au président de la République pour demander la libération immédiate et sans conditions d’Hassan Ruvakuki.
« Il faut libérer Hassan »
Le CBLP recommande à la plus haute autorité de l’Etat la libération d’Hassan Ruvakuki, le respecter de la liberté de la presse par les différents services de l’Etat, la mise en place de la loi sur la dépénalisation des délits de presse en y incluant les professionnels des médias dans sa préparation, conformément aux états généraux de la presse et de la communication, tenus à Gitega en mars 2011.
Quant aux médias, Claude Bisture leur demande d’organiser des synergies, des spots publicitaires, avant et après les journaux parlés et télévisés, ainsi que des messages dans les journaux pour soutenir Ruvakuki. Sans oublier d’user de tous les moyens de pression reconnus par la loi.
A la justice d’éviter de céder aux sollicitations politiciennes et de ne pas emprisonner injustement les citoyens.
Pour conclure, il cite le philosophe français, Montesquieu : »Il n’y a point de plus cruelle tyrannie que celle que l’on exerce à l’ombre des lois et avec les couleurs de la justice. »