Dans le cadre d’une campagne de 50 jours dédiés au cinquantenaire de l’Indépendance du Burundi, l’Association Burundaise pour la Défense des Droits des Malades (ABDDM) a payé ces factures parce que les malades concernés en étaient incapables. Sept autres vulnérables, souffrant de la sténose urétrale iatrogène et/ou post traumatique, sont assistés par cette association.
Selon Moise Ntiburuburyo, président et représentant légal de cette association, le coût de ces actions est exactement de 954.000Fbu. Pour lui, il est inconcevable que quelques personnes restent « emprisonnées » dans les hôpitaux au moment où d’autres sont en train de célébrer le cinquantenaire de l’Indépendance.
De plus, il signale que l’ABDDM est prête à accompagner les sept personnes souffrant de la sténose urétrale iatrogène (une maladie qui empêche d’uriner normalement) dans toutes les opérations. M. Ntiburuburyo demande aux directeurs d’hôpitaux de ne pas refuser de soigner les gens sous prétexte qu’ils n’ont pas de caution et des garde-malades.
En outre, il faut aussi changer la manière d’accueillir des malades car, indique-t-il, un accueil chaleureux diminue presque à 50% les souffrances du patient et le réconforte.
Que le gouvernement tienne ses promesses
Pour lui, garder une personne hospitalisée, parce qu’elle n’est pas capable de payer les factures, affecte l’économe familiale et nationale. En effet, démontre-t-il, la famille continue à le rationner et le coût des factures continue à monter alors que l’individu en soi n’est pas en train de produire.
Pour que ce genre de situations ne se reproduise pas, Moise Ntiburuburyo conseille aux directeurs des hôpitaux et au ministère de la Santé publique de mettre en place un fonds chargé de faire soigner les plus démunis.
Il suggère aussi qu’une loi régissant ces personnes soit mise en place. Il rappelle qu’un fonds national de garantie avait été élaboré en 1977 mais qu’il n’a jamais été opérationnel.
D’après lui, le gouvernement devrait songer à payer toutes les arriérées qu’il doit aux différentes structures de santé. Cela, mentionne-t-il, permettra à ces dernières de mieux fonctionner.
Encore de bonnes œuvres
En ce qui la concerne, cette association projette de nourrir tous les enfants de moins 5 ans hospitalisés loin de leurs familles. Elle compte aussi intervenir, dans 48 heures, en faveur de toutes les victimes d’accidents.
Selon M. Ntiburuburyo, le constat est que dans la plupart des cas d’accidents, les victimes sont laissées à elles-mêmes dans les premières heures, ce qui peut entraîner leur mort alors qu’elles pouvaient être sauvées.
Cette association remercie le président de la République d’avoir songer à gracier les prisonniers souffrants de quelques maladies. L’ABDDM promet de poursuivre tous les parcours judiciaires et sanitaires pour que ces derniers soient libérés rapidement.
Cependant, Moise Ntiburuburyo demande au gouvernement de créer un climat sain avec ses partenaires. Selon lui, c’est cela qui va nous permettre de tourner la page après les 50 ans d’indépendance. « Il doit passer par l’amélioration des droits de l’homme, l’indépendance de la justice et des bonnes relations avec les médias », fait-il remarquer.
Au nom de l’hôpital, Dr Sylvestre Ndayiragije remercie cette association et appelle d’autres bienfaiteurs à faire de même puisque, dit-il, l’hôpital compte beaucoup de ces cas. Il n’en précise le nombre exact.
Les bénéficiaires, quant à eux, demandent à cette association de rester à leurs côtés. Paul Sinzinkayo, un de ces patients qui souffrent de la sténose urétrale iatrogène et qui vient de passer 9 ans d’hospitalisation, souligne que leurs familles sont presqu’incapables de continuer à les assister. Il faut signaler que des savons ont été aussi distribués à ces démunis.