<doc516|right>A propos de l’arrestation d’Alexis Sinduhije en Tanzanie, au moment où nous mettons sous presse cette édition, nous avons plus que de questions que de réponses. Les informations filtrent peu. Nous savons que l’arrestation est confirmée par Bujumbura. On ne parle pas de mandat d’arrêt international. Une source proche du gouvernement indique, de manière laconique, que « la police tanzanienne a agi sur base d’un mandat émis par le Burundi. »
M. Nzobonariba, le porte-parole du gouvernement, et Channel Ntarabaganyi pour la police, disent « qu’ils ne sont pas au courant ». Et le porte-parole de la Cour suprême ne prend pas son téléphone.
Dans les heures ou les jours qui viennent, on n’en saura plus mais pour le moment un fait est certain: Alexis Sinduhije est quelque part sous les verrous en Tanzanie. On apprend, par la même occasion, que le Procureur général de la République se trouve dans la capitale tanzanienne. Peut-être est-ce une coïncidence comme l’affirme un haut cadre du ministère de la Justice…
Comme plusieurs concitoyens, par les temps qui courent, je n’ai pas une foi illimitée dans la justice de mon pays. Pour plusieurs raisons trop longues à développer dans cet éditorial. La question est de savoir si la Tanzanie, va prendre la responsabilité d’extrader le leader du MSD : Alexis Sinduhije est un opposant déclaré et, par le passé, la Tanzanie a été la terre d’asile de tous les “freedom fighters”. Les FDD, alors bras armé du CNDD aujourd’hui au pouvoir, a longtemps élu ses bases en Tanzanie…
La question essentielle reste: quel crime reproche-t-on réellement à Alexis Sinduhije ? Seulement le fait qu’il soit opposé au régime de son pays? Où existe-t-il d’autres faits plus graves ? La Tanzanie pourra-t-elle garantir un procès juste et équitable en cas d’extradition vers Bujumbura?
En attendant, cette arrestation, puis la possibilité d’extradition de l’opposant, vont encore crisper la situation politique, voire annihiler les efforts de tous les amis du Burundi qui s’activaient depuis quelques mois à nouer des contacts entre le gouvernement en place et ses opposants politiques. Surtout que le gouvernement affirmait que tous les opposants pouvaient rentrer sans crainte au pays… C’est raté.