L’AUF, en partenariat avec l’Université du Burundi, a organisé un atelier de formation du 18 au 19 janvier 2017 sur le montage de projets auprès d’une cinquantaine d’enseignants et chercheurs de dix Universités de l’Afrique des Grands Lacs et de l’Est. Alexis Kwontchie, Directeur de l’Antenne Afrique des Grands lacs en donne les objectifs et revient sur d’autres questions.
Quel est l’objectif et les finalités de cet atelier de formation ?
C’est une formation de deux jours qui a pour objectif de renforcer les compétences d’une cinquantaine d’enseignants et chercheurs dont la plupart sont des responsables soit de départements soit de facultés, voire d’universités, dans l’identification, le montage, la rédaction, et la structuration de projets destinés à être soumis à l’occasion d’un appel d’offres, notamment les appels à projets récurrents et annuels de l’AUF. Nous voulons donc permettre à ces personnes de soumettre des projets qui auront assez de mérite d’être retenus parce que nous avions constaté dans le passé récent que non seulement il n’y avait pas assez de projets-candidatures présentées par les universités membres de l’AUF de notre sous-région, en plus ceux présentés ne respectaient pas certains critères et étaient rejetées. Les deux formateurs vont donc les aider à rectifier ce tir pour que les appels d’offres qui seront lancés aient des projets soumis mieux acceptables.
Monsieur le Directeur, vous êtes à la tête de l’antenne de l’AUF dans cette région depuis trois mois environ. Pouvez-vous nous parler de votre politique ?
Je tiens tout d’abord à rectifier et préciser que je n’ai pas véritablement de politique propre dans mes fonctions actuelles à l’Agence. L’AUF a une stratégie qui est redéfinie tous les quatre ans et son action est conforme à cette stratégie. Par ailleurs, l’Agence est dirigée par un Recteur qui a une vision qui enrichit ou complète cette stratégie quadriennale, et est mise en œuvre dans toutes les régions. Ainsi c’est le Recteur actuel, le Professeur Jean-Paul de Gaudemar, pour le niveau international, et le Professeur Alain Ondoua, Directeur de la Région Afrique centrale et des Grands Lacs, pour le niveau régional, qui pilotent cette stratégie et cette vision, que je dois mettre en œuvre au niveau sous-régional de l’antenne.
Quelle est donc cette stratégie ou vision actuelles de l’AUF ?
La programmation quadriennale en vigueur est caractérisée par deux champs prioritaires, la langue française et le numérique éducatif, et par quatre axes d’actions à savoir la formation, la recherche, la gouvernance universitaire et le rayonnement international. La prochaine stratégie, en élaboration, répondra à trois défis essentiels par neuf axes stratégiques, mais elle ne peut être annoncée et commentée qu’après sa validation en mai prochain.
Quant à la vision actuelle du nouveau Recteur qui a pris fonction le 8 décembre 2015, elle est marquée par l’encouragement à plus de veille et d’innovation, à plus de mobilisation de l’expertise de nos membres universitaires qui se comptent actuellement à plus de 800, à l’intensification des partenariats y compris extra-universitaires, à l’importance accordée à la professionnalisation des formations pour plus d’employabilité.
Revenons alors sur votre action. Quel est votre bilan et vos perspectives après environ 100 jours à la tête de l’Agence dans la sous-région ?
J’ai effectivement pris fonction le 3 octobre dernier. Pour résumer mon modeste bilan d’étape, je parlerai d’une redynamisation quelque peu diplomatique, avec la reprise des contacts aussi bien avec toutes nos sept universités-membres du Burundi, et aussi ceux du Sud-Kivu en RDC et celle d’Ouganda à l’Est, mais également avec des partenaires techniques et financiers, tel l’Ambassadeur-Chef de délégation de l’Union européenne, l’Ambassadeur de France et son conseiller culturel, des organismes de l’ONU, et d’autres partenaires potentiels. L’Antenne était restée sans Responsable depuis une dizaine de mois. Sur le plan des activités il a été question de suivre et piloter des actions et projets de l’antenne et du Campus numérique francophone (CNF) de Bujumbura. On peut citer des projets scientifiques de nos membres que nous co-finançons, un projet de développement de Masters pertinents pour la sous-région, un séminaire de formation d’enseignants du Français, des formations aux TIC au CNF de Bujumbura et au CNF partenaire de Bukavu, une action de promotion de formations ouvertes et à distance, etc. Sur les plans interne et infrastructurel, une normalisation des règles de fonctionnement avec un suivi par des réunions bimensuelles, des travaux de rénovation comme la cour extérieure nouvellement aplanie et recouverte de gravier, après d’autres travaux divers sur le lieu du siège de l’antenne sous-régional de l’AUF.
Concernant les perspectives immédiates, l’appel à projets régional qui vient d’être lancé et porte sur le soutien aux formations innovantes favorisant l’insertion professionnelle, connaîtra une campagne d’informations spéciale.
Aussi nous préparons la sixième réunion du Conseil national d’orientation (CNO) du CNF de Bujumbura, qui aura lieu début mars. Elle devrait permettre en particulier de valider l’orientation vers une nouvelle génération de CNF aux services plus innovants et adaptés au contexte. D’autres activités importantes du CNF et de l’antenne sont déjà planifiés et budgetées, ainsi que la poursuite de missions exploratoires auprès de membres au Nord-Kivu et ailleurs, et de l’ouverture à l’Est auprès de potentiels futurs membres et partenaires non-universitaires.