Dimanche 22 décembre 2024

Économie

Une année du président Ndayishimiye: un bilan économique terne

Une année du président Ndayishimiye: un bilan  économique terne
Le président Evariste Ndayishimiye invite les commercants à ne pas se désespérer

La première année au pouvoir du président Evariste Ndayishimiye a été marquée par plusieurs décisions sur le plan politique et économique. Des décisions qui n’ont malheureusement pas été suivies par des actions.

Marché de Kamenge, toujours l’attente

Lundi 5 octobre 2020, deux jours après l’incendie qui a détruit le marché de Kamenge, le président Ndayishimiye arrive sur les lieux. Le chef d’Etat est accompagné par le maire de la ville de Bujumbura et plusieurs hauts dignitaires, des hommes d’affaires. Dans un discours qu’il a tenu debout dans un véhicule, le président va inviter les commerçants à ne pas désespérer.

Le chef de l’Etat va solliciter la générosité des hommes d’affaires présents et d’autres âmes charitables à soutenir les travaux de réhabilitation de ce marché.
Plusieurs hommes d’affaires vont promettre publiquement, les uns après les autres et en présence du Président, des dons de plusieurs centaines de millions.

Les opérateurs économiques ainsi que les différents dignitaires présents promettent alors une aide financière qui s’élève au total à plus de 2 milliards de francs burundais.
Un comité de gestion va être mis en place pour s’occuper de la réhabilitation du marché de Kamenge endéans une période de moins de deux mois.

Les commerçants sinistrés ont salué l’initiative du président. Aujourd’hui, 9 mois viennent de s’écouler, mais le marché n’a pas encore rouvert ses portes.
Les travaux sont en cours et les commerçants demandent aux autorités de redoubler d’efforts pour que le travail de réhabilitation soit terminé dans les plus brefs délais.

Le président et son premier ministre Alain Guillaume Bunyoni firent aussi des descentes dans les entreprises et chantiers du pays, où ils vont mettre en garde certains fonctionnaires comme ceux de l’ONATEL, de la REGIDESO et ceux qui sont en charge de l’exécution des projets de construction des infrastructures publiques.

Le Premier ministre critique la gestion de la regideso

Le Premier ministre Alain-Guillaume Bunyoni regrette que la Regideso ne génère pas de dividendes. De nouvelles réformes vont être prises pour redynamiser l’entreprise.

« La Regideso vient de passer 10 ans sans donner des dividendes », a déclaré le Premier ministre Alain Guillaume Bunyoni, lors d’une visite effectuée dans cette entreprise, mercredi 14 octobre 2020.

Il estime qu’avec le potentiel et la capacité de ses employés, la Regideso devrait verser plus de dividendes dans le trésor public. « Vous devriez vous évaluer et vous demander la cause de la régression de la Regideso ».
Alain-Guillaume Bunyoni déplore également qu’il y ait des gens qui sollicitent en vain des installations pour disposer de l’eau ou de l’électricité alors que d’autres bénéficiaires ne paient jamais les factures.
Après cette visite, plusieurs fraudes d’énergies électriques ont été découvertes notamment des branchements directs qui causent à la regideso une perte sèche de centaines de millions.

Lors de l’opération de normalisation qui a duré 5 mois, une somme d’environ 300 millions de BIF a été recouvrée pour des cas de compteurs classiques non facturés et des compteurs cash power défectueux ou encore des compteurs non enregistrés.
Ceux qui ont été pris en flagrant délit de branchement direct des compteurs de la Regideso n’ont pas été traduits en Justice, ils ont seulement payés la somme qu’ils devraient payer durant ces périodes.
Selon le Premier ministre Alain Guillaume Bunyoni lors de la réunion tenue avec les hauts cadres de cette entreprise publique de téléphonie mobile, le 19 novembre 2020, l’Office national des télécommunications ressemble à une maison sans toit, sans portes ni fenêtres.

Les comptes de la société ONATEL au rouge depuis 2009

Cette société nationale des télécommunications traverse une crise économique sans précédent. Tous les indicateurs sont au rouge depuis 2009. Le gouvernement évoque une mauvaise gestion de l’entreprise au cours de ces dernières années.
Le chiffre d’affaire est passé de 10 milliards BIF en 2015 à 5 milliards en 2019. L’Etat burundais, seul actionnaire, n’a pas perçu aucune dividende, d’après le Premier ministre.

Dans cette réunion, les responsables de l’onatel expliquent cette crise par des problèmes structurels. Une explication qui ne convainc pas le gouvernement.

Le président Ndayishimiye a effectué son tour sur différents chantiers notamment le barrage de Kajeke où il a déploré l’état de ce barrage en construction depuis 2010 dont les structures se sont effondrées.

Des barrages et des routes mal construits : des mises en garde pour quelle issue ?

En avril 2020, les députés élus dans la circonscription de Cibitoke s’étaient indignés de la réhabilitation de la RN5. Ces élus parlaient d’un probable détournement de fonds : « Une route goudronnée ne peut être endommagée juste après sa réhabilitation. C’est clair que les fonds destinés aux travaux ont été détournés. Les responsables doivent comparaître devant la justice ».

Le président Evariste Ndayishimiye était aussi monté au créneau, dans sa conférence publique du 25 septembre 2020 : « Le temps de badiner est révolu. J’ai demandé au gouverneur de Cibitoke d’aller avertir la société qui a construit la RN5, qui était déjà endommagée en moins de 5 ans de sa réhabilitation, de rectifier le tir. Des sanctions ont été prévues».
Il avait également mises en garde les fonctionnaires de l’Etat et l’Agence routière du Burundi : « Les fonctionnaires de l’Etat seront tenus responsables des projets mal exécutés».

Le président Ndayishimiye Evariste a également effectué une visite au barrage Kajeke, en date du 3 juin 2021. Il a déploré qu’une infrastructure d’une grande importance dans l’augmentation de la production, en construction depuis 2010, soit en état piteux à cause de l’utilisation des matériaux de construction non appropriés.

Il a par la suite décidé de mettre en place une commission des experts qui aura pour mission d’évaluer ces activités, et a rassuré que les coupables seront traduits en justice.
Le ministère de l’Intérieur a été l’un des ministères les plus actifs sur le plan économique au cours de cette année de pouvoir d’Evariste Ndayishimiye.

Ils ont pris pas mal de décisions qui ne manqueront pas d’impacter la machine économique du pays mais également la vie de certains citoyens comme les comptables communaux qui ont été démis de leur fonctions.

Destitution des comptables communaux

Gervais Ndirakobuca tous les comptables communaux sont démis de leurs fonctions

La mesure a été prise vendredi 9 avril. Les 119 comptables communaux que compte le pays ont été destitués. Ils sont accusés «d’avoir handicapé la collecte des recettes communales en complicité avec les anciens percepteurs d’impôts précédemment démis de leur fonction. » Ces comptables n’assurent pas la centralisation des recettes communales en attendant la mise en place d’autres organes compétents.

C’était lors d’une rencontre à Kayanza présidée par le ministre Ndirakobuca à l’intention des gouverneurs de provinces, les administrateurs communaux, les présidents des conseils communaux, les commissaires régionaux et provinciaux de police ainsi que des hauts cadres, pour évaluer les activités des mois de janvier, février et mars 2021.
Sur base des résultats du mois témoin, plus de 3, 2 milliards de BIF ont été enregistrés au mois de mars 2021 tandis qu’en mars 2020, les recettes obtenues étaient de plus de 1, 4 milliards. C’est un écart de près de 1,8 milliards de BIF, soit un manque à gagner de 121,1%.

Les collecteurs des cotisations dans les parkings suspendus par le ministère de l’Intérieur

Les comptables communaux n’ont pas été les seuls à être touchés par les mesures du ministre Ndirakobuca, les associations des transporteurs qui percevaient les cotisations sur les parkings ont été également mises dans le viseur du ministère de l’intérieur, de la sécurité et du développement communautaire.

Gervais Ndirakobuca, ministre du développement communautaire a pris, jeudi 4 mars, la décision d’interdire la collecte des cotisations par les associations des transporteurs. « Seuls les agents de la mairie de Bujumbura sont habilités à collecter les impôts et taxes », a tenu à préciser le porte-parole du ministère.

Pour lui, l’objectif de cette mesure est d’éviter toute confusion par rapport au mois témoin de collecte des taxes en cours, car la population ne sait à qui donner la contribution.

Comme l’a souligné Pierre Nkurikiye, porte-parole du ministère ayant le développement communautaire dans ses attributions. « Les responsables de ces associations sont invités à retirer immédiatement toutes les quittances qu’ils avaient déjà données à leurs agents collecteurs de ces cotisations ».

Il n’y a pas que les cotisations sur les parkings des véhicules de transport rémunéré qui ont été suspendu par le ministère chargé de la sécurité publique. Les commissionnaires, ceux qui servent d’intermédiaires entre acheteurs et vendeurs en quête de l’information ont été également suspendus.

Le tour des « commissionnaires » d’être suspendu

Janvier 2021, le ministère de l’Intérieur, de la Sécurité et du Développement communautaire décide de suspendre les intermédiaires entre vendeurs et acheteurs couramment appelé « Commissionnaires ». Ils sont taxés de faire gonfler les prix des marchandises sur le marché au moment où ceux qui recourent à leurs services affirment qu’ils les aident notamment dans la quête des maisons d’habitations, des véhicules ou encore des parcelles.

Six mois après cette mesure, les commissionnaires restent toujours actifs en mairie de Bujumbura. Ils travaillent certes dans la clandestinité, mais continuent toujours à donner leurs services à leurs clients.
« On ne peut pas empêcher les gens de recourir à nos services, nous nous cachons, mais on travaille toujours, nous vendons de l’information et les gens en ont besoin dans leur quotidien », confirme Emmanuel commissionnaire rencontré au centre-ville de Bujumbura.

A côté des actions du ministère de l’intérieur, les politiques du président Evariste Ndayishimiye de lutte contre la pauvreté vont vers le financement des coopératives Sangwe.

10 millions de francs burundais pour les coopératives

Une des grandes politiques de l’ère Ndayishimiye a été le financement des coopératives collinaires. 3.200 collines avec un budget de plus de 87 milliards par tout dans le pays et 10 millions pour chacun colline pour financer les projets des coopératives dites « Sangwe ». Une somme qui devrait être remboursée après une année d’exercice.
Un grand part du budget de l’exercice 2021-2022 récemment voté est également réservé au financement des coopératives. Une politique appréciée par les uns et laissant des doutes pour les autres.

Lors de la fête du premier mai dernier, le président n’a pas manqué d’encourager les coopératives qui ont connu un résultat remarquable. Dans son discours il a déclaré également que tous les coopératives « Sangwe » au niveau national affichent un bilan positif.

Dans certaines provinces pourtant, le résultat des coopératives portent encore des doutes, le directeur général de l’ANACOOP ne nie pas des défis dans certaines coopératives et il met en garde ceux qui ne vont pas rembourser les dix millions.

Une mesure d’interdire l’exportation de l’huile de palme et ses dérivés a été prise par le ministère de l’Intérieur, du Développement communautaire et de la Sécurité publique a par la suite, dans une correspondance datée du 28 mai.

Plus d’exportation de l’huile de palme, jusqu’à nouvel ordre.

Le ministère en charge du developpement communautaire a souligné en outre, que la pénurie d’huile de palme qui s’observe depuis plus d’un mois et la hausse des prix qui s’en est suivi sont dues à l’exportation de ce produit.
«Ces derniers temps nous avons remarqué que l’huile de palme et ses produits dérivés connexes se font de plus en plus rares sur les marchés locaux, suite aux commerçants qui exportent ces produits au profit des pays frontaliers créant ainsi une pénurie au niveau du marché interne », peut-on lire dans cette correspondance.

Après avoir expliqué que cela occasionne un préjudice à l’économie nationale et au bien-être de la population, le ministre a suspendu l’exportation de ce produit et ses dérivés jusqu’à nouvel ordre.

Au cours des 12 mois du président Ndayishimiye, il y a également la persistance de la pénurie des devises. La crise politique de 2015 a fait que les principales sources de devises tarissent.
A l’avènement du nouveau président, bien que les relations diplomatiques se soient améliorées, la pénurie des devises est restée d’actualité, ceci se traduisant par une hausse généralisée des prix des produits importés sur le marché.


Qu’en pense la société civile?

Olucome : le chemin est encore long

 

Gabriel Rufyiri: « Les promesses du président risquent de rester des mots »

Le président de l’olucome Gabriel Rufyiri indique que les promesses faites dans des discours prononcés dans le cadre de la lutte contre la corruption par les membres du gouvernement risquent de rester des mots.
Après une année au pouvoir, sur une échelle de 1 à 10 le gouvernement burundais se trouve au troisième niveau. Selon lui, le chemin est encore long en matière de lutte contre la corruption.

Il fait savoir que le Burundi a supprimé toutes les institutions spécialisées dans la lutte contre la corruption en violation de l’article 36 et 56 de la convention des Nations unies contre la corruption.
Ils n’ont pas déclaré les biens conformément à la convention des Nations unies contre la corruption. Il indique que le Burundi a violé l’article 95 de la constitution qui stipule que tous les mandataires publics sont obligés de déclarer leurs patrimoines. Gabriel Rufyiri précise qu’il y a eu un changement au niveau de la coopération.

D’après lui, le gouvernement a lancé officiellement un dialogue entre le Burundi et les Nations unies, le Burundi et l’Union européenne et un dialogue politique entre les partenaires du Burundi ainsi que des visites du président dans les pays africains et d’autres pays. Cela montre qu’il y a une amélioration au niveau bilatéral et multilatéral.

Il regrette que le Burundi ne soit pas d’accord de coopération actuellement avec le fonds monétaire international, mais espère qu’il y aura un léger mieux au niveau partenariat. « Nous voyons qu’il y a des interactions qui s’observent actuellement qui pourraient déboucher à un accord de coopération pour la relance économique ».

Le Burundi est le premier pays le plus pauvre au monde avec une dette qui n’arrête pas de s’accroître. Aujourd’hui une somme de plus de 3700 milliards avec des intérêts générés chaque année de plus de 50 milliards de francs burundais. « Si le Burundi accepte de respecter les engagements pris, nous pensons que les choses pourraient bien avancer».

Faustin Ndikumana: Représentant du PARCEM

Comment évaluez-vous les 12 mois du président Ndayishimiye sur le plan économique?
Il a fait de la relance économique et la lutte contre la corruption, ses priorités. On le remarque dans ses discours et ses slogans. Mais le constat est qu’il lui manque une stratégie de mise en application et également l’appareil administratif n’affiche pas le même enthousiasme malgré les bonnes intentions et discours du président.
Il manque aussi un cadre légal de lutte contre la corruption, avec la suppression des institutions spécialisées dans la lutte contre la corruption, d’où il n’y a pas de suivi pour certains dossiers notamment qui ont occasionné le limogeage de quelques hauts cadres.

Que dites-vous des différentes décisions économiques prises par le gouvernement?

Certaines décisions limitent le commerce frontalier et constituent des entraves administratives. Le refus d’importer de certains produits risque d’augmenter l’inflation, le Burundi reste déficitaire. Qu’adviendra-t-il par exemple au maïs stocké, où sera-t-il commercialisé? Sera-t-il transformé? Par qui?

Quid de la pénurie de sucre et du ciment par exemple?

Le manque de transparence dans le commerce a entraîné une pénurie de certains produits de première nécessité notamment le sucre et le ciment. Il fallait y avoir de la concurrence dans le choix des commerçants de ces produits.

Quelle est votre appréciation de la politique des coopératives collinaires?

Le mouvement des coopératives est bon en soi, ce sont des entreprises qui génèrent des revenus. Leur gestion pourtant pose problème. Octroyer dix millions de francs burundais à des gens sans expérience dans le monde des affaires est un risque énorme.

A défaut de leur donner des formations et de financer leurs projets après, il fallait subventionner des projets déjà fonctionnels, il y en a beaucoup au Burundi.

Il propose également des formations en matière de gestion des projets aux coopératives sangwe et des critères objectifs et clairs dans le choix de ces derniers afin d’atteindre les résultats escomptés, sinon il peut être une peine perdue.
D’après lui, la décision de refuser l’exportation de l’huile de palme peut entraîner des effets sur le commerce transfrontalier étant donné que le Burundi est déficitaire au niveau de la production alimentaire.

Pour lutter contre la pénurie de devises, Faustin Ndikumana suggère au gouvernement de reprendre la coopération et assainir l’environnement des affaires pour attirer l’attention des investisseurs.

« Le Burundi est surendetté de l’intérieur avec 2.700 milliards de BIF comme de l’extérieur avec 3.700 milliards de BIF, notre seule issue est de faciliter le climat des affaires pour attirer les investisseurs et reprendre la coopération ».

Forum des lecteurs d'Iwacu

2 réactions
  1. Kariburyo Mahmoud

    Si les autorités d’aujourd’hui semblent vouloir remettre de l’ordre dans la gestions économique du pays, c’est qu’elles reconnaissent à demi-mot le désordre qui a prévalut auparavant. Et pourtant, tous étaient là car ils occupaient des postes pas mal importants.
    Des responsabilités des services payent aujourd’hui pour des malversations faites au vu et au su de tout le monde. Quant il fallait que ceux qui étaient affectés à des postes juteux versent des montants colossaux au parti au pouvoir comme retour d’ascenseur, où pense-t-on qu’ils trouvaient l’argent si ce n’est que dans la gestion des entreprise qu’ils dirigeaient. Plus malins, certains en profitaient pour se servir, n’est-ce pas. Alors à qui la faute? Les deux parties ont des responsabilités.

  2. BarekeBavuge

    De ce qui est écrit dans la rubrique ci haut, nous comprenons et réalisons maintenant l’étendue de la corruption et mauvaise gouvernance.

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