Vendredi 22 novembre 2024

Editorial

Un verdict qui n’efface pas les doutes

05/06/2020 Commentaires fermés sur Un verdict qui n’efface pas les doutes

La Cour constitutionnelle a tranché dans l’après-midi de ce jeudi 4 juin 2020. Pour rappel, Agathon Rwasa – le challenger d’Evariste Ndayishimiye -, mais aussi plusieurs voix dans l’opinion ont dénoncé des irrégularités qui ont émaillé le triple scrutin du 20 mai. Le verdict de ce jeudi n’efface pas ce sentiment.

Par Abbas Mbazumutima

Par ailleurs, plusieurs observateurs s’interrogent sur la marge de manœuvre de cette haute juridiction face à la grande pression qu’elle a dû subir au vu des enjeux. Si bien qu’une certaine classe politique était convaincue qu’il ne fallait pas trop attendre de ce jugement. « Ce serait un miracle si cette institution venait à changer le cours de l’histoire », entendions-nous souvent.

Petite surprise ou petite victoire pour le Cnl tout de même pour les ‘’listes bloquées débloquées’’ par la Ceni. Les deux candidates de ce parti aux législatives Pélate Niyonkuru dans la province de Kayanza et Cathy Kezimana de la province de Bujumbura ont été rétablies dans leurs droits.

« La radiation par la Ceni des candidats du Cnl sur les listes électorales est illégale, nulle et de nul effet », a tranché la Cour constitutionnelle.

Pour cet organe, différents recours présentés sont « sans impact sur la régularité du triple scrutin du 20 mai ». La Cour constitutionnelle s’est également penchée sur les griefs des observateurs mandatés par la Conférence des Evêques catholiques du Burundi.

Cette institution reconnaît qu’il y a eu quelques « erreurs matérielles sans grande incidence ». Elle a affirmé que de manière globale, «aucune irrégularité n’est de nature à mettre en cause les résultats des élections ».

Alea jacta est. La Cour n’a rien dit sur la proclamation des résultats provisoires des élections et leur publication ‘’non contrôlée’’ sur le site officiel de la Ceni, le fameux « draft ». Elle ne s’est pas attardée sur les mandataires du Cnl malmenés.

Pour le Cnl, il ne reste plus, comme voie légale, que de s’en remettre à la Cour de la Communauté Est Africaine… Une procédure qui semble lointaine. Bref, si le verdict semble avoir scellé le sort, il persistera toujours ces doutes, lourds, lancinants, indélébiles…

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